Placard ! Vous avez bien dit placard ! Eh bien, voilà l’endroit idéal dans lequel je m’étais réfugié depuis belle lurette, d’autant qu’on m’avait appris que lorsqu’on a tendance à se montrer, l’on risque souvent de s’exposer aux balles des tireurs embusqués. En termes moins métaphoriques, j’avais opté pour un silence médiatique de bon aloi, m’appuyant, pour ce faire, sur cette logique cartésienne et cette franchise rabelaisienne qui m’obligeaient à faire place nette, au bénéfice de mes jeunes confrères.
Faute d’avoir raison, j’avais donc mes raisons. Et voilà que, pour une prétendue bonne cause, l’on me demande de quitter l’arrière boutique pour m’afficher à la pleine lumière de la vitrine. A mes risques et périls, sans doute ! Car, ce qui est sûr c’est que j’accuse maintenant un certain retard sur le plan professionnel. Ce qui est certain, c’est que des efforts d’adaptation s’imposent de ma part. Ce qui est évident, c’est que je dois tenter d’être à la hauteur de ce qu’attend de moi Michel Diouf (*) qui, grâce à sa courtoisie exquise et à sa subtilité intellectuelle, m’a poussé à reprendre la parole.
Ce qui est indéniable, c’est que je serai jugé, sans concession. Surtout par de nombreux jeunes confrères qui peuplent les médias sénégalais car, sans préavis de réflexion et sans prétention aucune, j’ai bien envie de leur dire, un peu et même un petit peu plus qu’un peu, ce que je pense de leurs prestations professionnelles. Au risque, d’ailleurs, de les égratigner. Mais, que voulez-vous ? Ça ne gratte que là où ça démange.
Reproche de première rangée, première catégorie donc : certains de ces jeunes confrères ont souvent tendance à confondre information et opinion. Comment faire comprendre alors, quand on ne comprend pas, soi même, qu’entre l’information et l’opinion, il y a une différence de nature. En effet, l’information est bien un jugement d’existence, alors que l’opinion est un jugement de valeur.
En d’autres termes, une information peut et doit se prouver. Une opinion est, au contraire, une affirmation subjective qui n’a pas, en elle-même, plus de certitude que l’opinion adverse, même si, telle opinion est tenue pour plus raisonnable qu’une autre. Etablir la différence relève simplement d’une démarche professionnelle qui exige de comparer, de recouper, d’opposer au besoin, les versions d’un même thème, pour s’approcher de la vérité. Une vérité qui permet souvent de percevoir aussi bien les mensonges d’expression que les mensonges d’intention de bien des politiciens sénégalais ; ces politiciens qui ont souvent des relations fort complexes avec la vérité. Ce qui peut permettre, dans bien des cas pour des jeunes confrères, d’éviter de se livrer à des conclusions à caractère hypothéticodéductif.
Voilà quelque peu pour les précautions à prendre pour le fond. Et ce qui ne devrait rien gâter, c’est le soin à apporter à la forme. Une forme qui écarte un langage relâché, épousant les contours d’une familiarité inadéquate et de la vulgarité, de l’incongruité verbale, de l’hérésie sémantique ou de l’outrage terminologique. Au demeurant, aucune obligation de faire preuve de coquetterie intellectuelle, mais nécessité de retenir que le «style c’est l’homme», afin de ne pas tomber dans le domaine de ce mimétisme qui pousse à faire partie de ces idiots utiles qui avalent tout : la sucette, le bâtonnet et le papier d’emballage. N’en jetez plus ! me direz-vous.
Alors, permettez-moi, avant de retourner à mon placard, d’envoyer un bouquet de compliments dans le jardin de certains de mes confrères que je garde en haute estime : Mansour Sow, Martin Faye, Laye Diaw, Oumar Seck, Ibrahima Sané, Momar Lô, Mbaye Sidy Mbaye, Pathé Fary Diop, Diadji Touré et le défunt Ibrahima Bayo, ces seigneurs du micro, ces couturiers de mots, ces tailleurs d’idées, ces brodeurs de formules, ces merveilleux journalistes ayant l’étoffe de grands professionnels. Je me dois, pour mille raisons, de leur dire merci. Non pas un merci de convenance, mais bien un merci tout sucre, tout miel. Un merci qui, pour cette chronique, constitue le fin mot et le mot de la fin.
Doudou Diène
* À l’occasion de la journée internationale de la Radio, Michel Diouf, directeur de Radio Sénégal, avait demandé à Doudou Diène, de s’adresser aux auditeurs, par le biais d’une chronique. Le texte a été diffusé dans le Journal parlé de Radio Sénégal, le 13 février 2017.
Doudou Diène a été, notamment, le présentateur vedette du journal de 13 heures de Radio Sénégal
40 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2017 (21:03 PM)une référence.
Anonyme
En Mars, 2017 (21:04 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (21:12 PM)Sathies
En Mars, 2017 (21:16 PM)Lynx
En Mars, 2017 (21:29 PM)Il faut aussi ajouter que :
- Il ne prennent jamais de reculs face aux faits ;
- ils ont un fible niveau de culture générale paradoxalement
- il analyse souvent comme des militants de partis politique. Rien qu'en leur piétant oreille on peut deviner leur "affinité" politique ;
- Il y en a de plus en plus qui sont tout simplement des corrompus ;
- ils ont souvent tendance á se considérer comme des doneurs de leçons.
La liste des tares est loin d'être exhaustive.
Anonyme
En Mars, 2017 (21:44 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (21:46 PM)Diarona Lounèk
Anonyme
En Mars, 2017 (21:49 PM)Un de vos admirateurs depuis Louga
Okacha
En Mars, 2017 (21:49 PM)Papaito
En Mars, 2017 (22:06 PM)Que du plaisir pour nous tous!!!
Anonyme
En Mars, 2017 (22:25 PM)Baayfaalbujaaxele
En Mars, 2017 (22:31 PM)qui ne servent ni a informer objectivement le peuple ou encore, a eduquer et qui au finish; sont des veritables tannieres de "cancres buzziers intello new look".Je pese mes mots..
Il s'y trouve de veritables amateurs qui "piaillent a longueur de micro pour ne rien dire de
concret'.Il faut et tout de suite, un grand coup de balai.Je ne fais que dire ce qu'on nous
offre comme spectacle sur nos ecrans de television multi-chaines de pagaille.
Les pauvres victimes sont ces innnocents enfants qui imitent et seront demain une copie
plus originale que le "master copy"Il y'a de quoi s'inquieter de ce que sera demain...
L'exercice de ce travail comme tout autre, requiert beaucoup de tact et de professionalisme.
Lea aventuriers n'y ont pas leur place et malheureusement,et c'est de cela qu'il s'agit...
Anonyme
En Mars, 2017 (22:53 PM)AUJOURDUI LES REVUES DE PRESSE SONT FAITES PAR DES GENS GROSSIERS ET INCULTES, GRANDES GUEULES A LA LIMITE DE L ILLETRISME
Admirateur
En Mars, 2017 (23:30 PM)Zicanonyme
En Mars, 2017 (23:41 PM)Las
En Mars, 2017 (23:52 PM)Aujourdhui beaucoup d entre eux n ont pas un niveau journalistique et sont tres jeunes, certains n ont meme jamais ete dans l enseignement superieur , bref tout s apprend sur le terrain mais cela ne suffit pas.
Il ya une ethique deontologique et des regles a suivre. Cela s apprends dans les universites et pas sur le terrain. Verifier ses sources avant de l envoyer au redacteur en chef, passer au peigne feint ses articles, video montages ou photos avant publication dans le web par l infographiste ou le webmaster... Passer des meetings entre les employes de production pour discuter de ce qui ne vas pas et de ce qu il faut ameliorer etc
Bref il faut qu il y ai un niveau intelectuel pour ce genre de travail et un bon comportement
Mais malheureusement ces des gens qui n ont aucun niveau et qui se permettent d ecrire de fausses informations ce qui n est pas normal
pendant ce temps les vrai journalistes sortent des universites et passent leur temps a boire du attaya a longueur de journee faute d emploi
Anonyme
En Mars, 2017 (00:21 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (00:53 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (00:54 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (00:55 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (02:56 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (03:03 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (03:03 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (03:03 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (03:03 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (03:03 AM)Anonyme
En Mars, 2017 (04:40 AM)Enfin du profond.
Merci Doudou
Anonyme
En Mars, 2017 (06:28 AM)Respect
Ex Goor
En Mars, 2017 (06:31 AM)Merci Doudou Diène. Il faut que d'autres de tes collègues viennent aussi . C'est comme un médicament pour soigner nos passables journalistes. Ils ne le sont pas tous mais......
Anonyme
En Mars, 2017 (06:45 AM)T_o_p_s_t_o_c_k est une application android développée par un sénégalais.
Elle fait de la gestion de stock, de commandes et de facturation.
Téléchargez la sur play store , notez, commentez et partagez la. svp
T_o_p_s_t_o_c_k est une fierté sénégalaise
Anonyme
En Mars, 2017 (06:51 AM)Baba
En Mars, 2017 (15:03 PM)Baba
En Mars, 2017 (15:03 PM)Baba
En Mars, 2017 (15:03 PM)Baba
En Mars, 2017 (15:03 PM)Participer à la Discussion