N’ayant pas peur des qualificatifs. Dans le contexte actuel du Sénégal, cette fête du travail est une parodie grossière. Le pays est en vacance prolongé. Le taux de chômage dépasse les 40% de la population active. L’activité est au ralenti. Moteur de l’économie, l’électricité est maintenant rangée au rayon des denrées rares. Que fête-t-on dans un pays où l’on ne travaille presque pas ? Cette mascarade douloureuse ressemble à une danse du scalp. Le fameux rituel des amérindiens avant l’éxécution au poteau d’un condamné. Au couloir de la mort des entreprises, Talix Group et Moustapha Tall S.A sont invités à prononcer leurs dernières volontés. Bara Tall sera le premier mets.
C’est devenu une simple clause de style. Devant la cécité d’une justice clairement aux ordres, quelques justiciables quémandent la clémence par un procédé péteux. Ils disent avoir confiance en la justice de ce pays pour attendrir un bourreau. C’est de l’hypocrisie. La balance a égaré ses poids et perdu le sens de la mesure. Dans l’affaire Bara Tall, les dernières révélations de « la Gazette »montrent le caractère inique, le cynisme et la méchanceté de certains de nos dirigeants. Dans le gris du pouvoir, ces hommes pensent pouvoir violer l’histoire sans lui faire un enfant. C’est une erreur d’appréciation grossière. La postérité retiendra jusqu'à leur nom de baptême. Car voila qu’un homme, son entreprise, ses travailleurs et leurs familles vont devoir payer une valeureuse outrecuidance : celui d’avoir refusé le poste de tueur à gages.
La morgue des commanditaires est un véritable scandale. Selon les révélations de « la Gazette », un ministre de la justice a été limogé, un juge a été muté, une décision de justice a été changé pour assouvir la volonté de puissance de ces Léviathans congolais. A la place du non-lieu accordé à Bara Tall au mois d’avril 2010, une décision de renvoi a été prise en juin de la même année. C’est devenu un devoir patriotique. Devant Dieu, les hommes et l’histoire, toutes les personnes impliquées doivent éclairer la Nation. L’ancien ministre de la justice, El Hadji Amadou Sall, l’ex juge du deuxième Cabinet devenue conseillère, le magistrat Matar Ndiaye, les juges du siège lors du procès, tous auront leurs noms gravés dans le granit de notre mémoire collective. Il leur est loisible de monter ou de descendre l’escalier de notre estime. Mais au tribunal de l’histoire, même les juges seront jugés. Et il urge, pour chacun, d’édifier la Nation sur se responsabilité et son degré d’implication. C’est une loi de la nature humaine : aucun crime ne reste impuni.
L’affaire des chantiers de Thiès est un complot. Une vaste opération de liquidation politique au détriment du Sénégal. Les inspirateurs et les exécutants de cette farce ignoble méprisent les Sénégalais. Leur appartenance à ce pays, à ses valeurs, ses us et ses coutumes est problématique. L’homme qui tire les ficelles est un étranger. Ce n’est pas de la xénophobie, c’est un constat d’évidence. Pour un Sénégalais, la famille est sacrée, l’injustice abhorrée. La loi du plus fort n’a jamais trouvé terreau de répression des Socialistes sans la compassion sans la propension collective à la défense du plus faible. La compassion est une valeur locale. Nous n’avons pas honte de le réclamer. « L’émotion est négre », a dit Senghor. Et alors ? Nous sommes Sénégalais et fiers de l’être.
Bara Tall est le premier mets. Baba Diaw, le Dg de Itoc, devait être le second. Grace au pétrole, son arme de dissuasion massive, il a échappé au sort. Il aurait tort de savourer une victoire. Il bénéficie d’un simple sursis. Moustapha Tall est dans les mêmes problèmes. Car si on en croit les relations des uns et les versions des autres, son cas serait plus proche du différend commercial que du pénal. La boulimie financière du commando invisible sénégalais ressemble à un potlatch. Un rituel amérindien pendant lequel la tribu ose un festin gargantuesque. Principe : avoir toujours plus de nourriture et de boissons que de besoin. L’appétit vient en mangeant, n’est-ce pas ?
10 Commentaires
Diargogne
En Mai, 2011 (15:31 PM)Undefined
En Mai, 2011 (15:40 PM)Zebu
En Mai, 2011 (15:47 PM)Y'EN AMARRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRE DES COMMISSIONS QUI NE VIENNENT JAMAIS DE GRACE AIDEZ NOUS A AVOIR DES PASSPORTS------NOUS VOULONS DES PASSPORTS
Lom
En Mai, 2011 (15:56 PM)Vive le journalisme d'investigation!
Faut savoir lire entre les ligne si on veut être un bon journaliste! C'est à EL Malick que je m'adresse là!
Citizen
En Mai, 2011 (16:27 PM)Math
En Mai, 2011 (16:40 PM)Péééééééééééééé
En Mai, 2011 (17:37 PM)Kongolleniol
En Mai, 2011 (19:20 PM)Robin Des Bois
En Mai, 2011 (15:05 PM)Locataire
En Mai, 2011 (16:58 PM)Participer à la Discussion