«Le rire est une insulte au malheur» Syrus
Comme toujours, content de ses trouvailles en matière de Com, Karim Meïssa Wade s’invite devant les institutions, avec la présence des caméras de la télévision de Papa, pour défendre son Plan Takkal. Tout ce qu’il a trouvé, jusqu’ici, pour nous soulager de nos peines nées du retour à l’ère de la bougie que l’incurie du régime des bleus nous inflige depuis trop longtemps ! Après le Conseil économique et social, ce sera l’Assemblée nationale, puis le Sénat qui vont recevoir cet hôte qui s’y invite quand il veut, et fait virer des perchoirs ceux qui se risquent à prendre l’initiative de l’y convoquer - ce crime de lèse demi-majesté ayant, comme chacun le sait, coûté sa présidence de l’Assemblée nationale à Macky Sall. C’est lui, Karim, le maître du calendrier de ses shows face aux représentants du peuple et non pas Masseck Ndiaye, Mamadou Seck, encore moins Pape Diop, même si la représentation se passe chez eux.
Mais si le ministre d’Etat des Tas de choses est maître de son calendrier, et maître chez ses hôtes, il n’est pas maître du verbe, surtout quand il est en wolof. Son Takkal, une véritable injonction impérative, si on le prend comme il se présente –c’est-à-dire comme un verbe-, ne sied en aucune manière à la situation de pénurie de carburant qui nous vaut les ténèbres et l’arrêt des outils de travail de bon nombre d’usines et d’ateliers obligeant de pauvres particuliers, tailleurs, menuisiers et soudeurs à descendre dans les rues jouer les Tupamaros, bandanas rouges à la tête ; plus menaçants pour le régime de Papa que tous les Bennoo du monde. S’il suffisait de dire «Takkal» pour que nos lampes s’allument, ça se saurait et l’on n’aurait besoin de mettre à la disposition de personne des bureaux à 750 millions et un jet privé pour résoudre nos problèmes de combustible.
Il faut être sérieux un moment dans ce pays. Cette affaire de déficit en électricité pose même des problèmes de sécurité nationale, et l’on voudrait la réduire à une opération de communication. Un marketing destiné à nous vendre un homme, une marchandise que depuis dix ans, sous toute sorte d’emballage, avec les slogans publicitaires les plus savants, parfois en forçant la réalité, on nous a présentée sous les dehors les plus avantageux, mais qui, hélas, n’emballe lui-même pas grand monde. D’abord, il coûte cher à la communauté, en argent, en controverse, en emplois (Affaire Jean Lefebvre) en kérosène et domesticité navigante, sans que son apport au bien-être public ne soit évident.
Au contraire ! A part certainement les membres de sa Gc, tous les Sénégalais, par sa faute, vivent dans l’angoisse de voir leur pays passer de démocratie en construction à monarchie ubuesque ; sinon ils imaginent les pires cauchemars, façon libyenne, quand l’heure arrivera où le vieux souverain commettra l’erreur fatale de croire que si les Sénégalais ont laissé passer les contes et mécomptes de l’Anoci, s’ils ont laissé passer le rationnement de l’électricité, ils laisseront passer le prince sans éclat. De lumière, Karim n’en a pas encore révélé au public sénégalais, forcé de le regarder tenir son si beau rôle, trop beau pour être juste.
Et, bien sûr, dès qu’il l’ouvre, ça sonne faux. Takkal ? Laissons l’injonction impérative qui n’a le défaut que de s’adresser à une lampe ou à une machine (on ne sait) qui n’a, la pauvre, aucun moyen d’obéir, faute de carburant. Prenons la moquerie sous-jacente contenue dans « Takkal », destinée au consommateur d’électricité particulièrement en rogne en ces jours sans jus, et imaginons l’espiègle garçon qui l’interpelle : « Da nga merr ? Takkal !» (T’es en rogne ? Crame- ou brûle, ou flambe !)
Il ne faut certainement pas rire avec ça, mais comment ne pas se demander si les suicidés au feu du vendredi devant le palais de Papa ne l’ont pas pris au mot !
Car, on aura beau retourner son verbe dans tous les sens, il ne fait même pas mine d’annoncer une action destinée à mettre fin aux délestages pour ramener la lumière et le ronron de machines autres que les groupes électrogènes qui n’en peuvent plus n’ayant pas vocation à rester allumés tout le temps.
Sans jouer au prof de grammaire wolof, le verbe «takk» n’accepte pas cette forme active qu’on veut lui donner en baptisant «Takkal» un plan destiné à allumer les lampes et machines, faire la lumière, ou éclairer quoi que ce soit, simplement en lui adjoignant aussi benoîtement le suffixe «al». Ce suffixe transforme des adjectifs en verbes, comme «tang» (chaud), qui devient «tangal» (chauffer), forme active ; des noms aussi, surtout quand ces derniers peuvent être pris adjectivement comme «weex» (blanc) «weexal» (blanchir), forme active. Nous pouvons essayer avec toutes sortes de noms et d’adjectifs wolofs. C’est d’ailleurs le cas de «leer» (clair) qui deviendrait leeral (éclairer), comme a proposé le professeur Amsatou Sow Sidibé pour le plan de Karim, juste pour la leçon, certainement…
Vouloir par cette construction avec le suffixe «al» faire passer le verbe «takk» (prendre feu, ou s’allumer etc.) de ses formes passive ou pronominale, à la forme active directe pour dire allumer, éclairer ou démarrer, c’est du vrai wolof de…, je vais dire de Toucouleur, de Sérère, ou de Diola ; et tout le monde va rire. Si j’avais dit «de Toubab», certains auraient grincé des dents pour me faire les fausses querelles que l’on avait faites à Bara Tall, taxé de raciste (rien de moins), le jour où, dans un accès de colère, il avait dit «man doomu Toubab du ma yab !». Toucouleur, Sérère etc., dans ce pays, on peut encore appeler un chat un chat. Sauf quand le chat est blanc…
Mais je vais le dire : ce «Takkal», c’est du vrai wolof de toubab.
Cependant, il ne faut pas croire que personne dans l’entourage du ministre des Tas de choses ne s’en était rendu compte – il compte quand même des Wolof bon teint qui parlent bien leur langue dans son staff. C’est que dans le si limpide «Leeral» proposé par le Pr Sidibé, en l’occurrence, il y a aussi une idée de transparence. Or ce mot-là, il gêne dans les hautes sphères où sévit Sa demi-majesté, « Mister fifty per cent», selon quelques langues fielleuses, mais généralement bien informées du Département d’Etat américain.
Alors les conseilleurs ont préféré la faute de sens à la faute de goût qui consisterait à parler de corde dans la maison d’un pendu…
Pape Samba KANE
16 Commentaires
Dioufino
En Mars, 2011 (13:40 PM)Kaarrrrrrrrrrimmmm !!!!
En Mars, 2011 (13:40 PM)Doulleee aux aigris !!!
Dfghjkllhgf
En Mars, 2011 (13:46 PM)Presi 2012
En Mars, 2011 (13:51 PM)Vous croyez en Idrissa SECK,
Vous pensez qu’il faille redresser le Senegal,
Alors, rejoignez nous sur facebook,
Page : Presi 2012 , Idrissa SECK notre choix
Boygalsene
En Mars, 2011 (14:08 PM)Rewmi Fayna
En Mars, 2011 (14:08 PM)Legondwanais
En Mars, 2011 (14:18 PM)Ssgal
En Mars, 2011 (14:27 PM)il faut que les Senegalais fassent SARAKH DE BOUGIE LES VENDREDIS POUR NOUS EVITER LE MALHEUR QUI ACCOMPAGNE KARIM WADE ET DONT CHEIKH TIDIANE SY EN A FAIT ECHO,"" DOOMOU DJINE JI?? N;EST AUTRE QUE CE KARIM WADE QUI DIRRIGE NOTRE PAYS SANS ETRE ELU,
TRAVAILLONS POUR SON DEPART , SINON ,,,,,,, OH MALHEUR
Nanish
En Mars, 2011 (14:46 PM)Manu
En Mars, 2011 (14:56 PM)Gilleswestwood
En Mars, 2011 (15:21 PM)[email protected]
En Mars, 2011 (15:36 PM)Nanditè
En Mars, 2011 (21:47 PM)Seck
En Mars, 2011 (22:31 PM)The Mann
En Mars, 2011 (14:14 PM)Baye Fall
En Mars, 2011 (16:40 PM)Participer à la Discussion