Le Ministre du Commerce s’est rendu ce mardi 09 Janvier 2018 dans les deux usines de production de pâtes alimentaires du groupe NMA, sis au Km 3,5 Boulevard du Centenaire et au Km 6,5 Route de Rufisque. Ces unités industrielles, dont l’ancienne usine des Moulins Sentenac acquise en 2015, ont été modernisées et dotées d’équipements de dernière génération pour un investissement global de plus de 12 milliards de FCFA.
Cette visite fait échos à l’appel lancé aux autorités de la République par le Président Directeur Général du groupe NMA, Monsieur Ameth Amar, lors du Conseil Présidentiel sur l’Investissement du 20 novembre 2017, face aux menaces qui pèsent sur l’industrie sénégalaise des pâtes alimentaires, dont le groupe NMA constitue le premier acteur industriel à travers ses deux marques PASTAMI et ROLLI.
Depuis 2015, cette industrie qui emploie directement et indirectement des milliers de sénégalais est en proie à d’énormes difficultés en raison de l’invasion du marché par des pâtes alimentaires importées principalement de Turquie à des prix anormalement bas et pour une qualité inférieure. En effet, contrairement aux pâtes fabriquées localement et qui sont constituées à 100 % de semoule de blé dur, celles importées de Turquie sont fabriquées à partir de mélanges avec une incorporation d’au moins 30 % de farine. Sur les deux dernières années, ces importations se sont élevées à prés de 25 000 tonnes par an ramenant la part de l’industrie locale à moins 20 000 tonnes.
De plus, le gouvernement Turc accorde, sur chaque tonne de pâtes alimentaires exportée au Sénégal, une subvention destinée à soutenir ses exportateurs. Il en découle une concurrence déloyale au détriment de l’industrie nationale qui jusqu’ici n’a bénéficié d’aucun appui de l’Etat.
Par ailleurs, il est important de relever que la faiblesse du prix des produits importés n’a pas d’impact positif sur le consommateur sénégalais qui continue d’acheter le carton de spaghetti au prix habituel ; l’essentiel de la marge étant captée par les importateurs et les distributeurs.
Il est donc à espérer des autorités, qu’à l’issue de cette visite, des mesures fortes seront prises afin de relancer l’activité de ces deux unités industrielles qui disposent d’une capacité globale de 35 000 tonnes sur un marché estimé à 45 000 tonnes et ainsi sauvegarder les nombreux emplois associés. Parmi les mesures adoptées par certains pays confrontés au même problème, on peut citer la mise en place d’un système de régulation des importations, l’application d’une surtaxe des droits d’entrée sur les produits importés et l’augmentation de la valeur mercuriale servant de base au calcul des droits de douane.
2 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2018 (15:01 PM)Anonyme
En Octobre, 2018 (01:43 AM)Participer à la Discussion