Cinq heures du matin, la sonnerie du téléphone retentit. Je me réveille en sursaut les nerfs en pelote. Avec un corps lourdement engourdi, je peine à retrouver le combiné. En un éclair, des multitudes de pensées percutent mes neurones et tentent d’expliquer la raison de cet appel nocturne. Sûrement une mauvaise nouvelle. Qui appelle à cette heure si tardive? L’indicatif régional qui s’affiche sur l’écran de téléphone décuple mon angoisse. Je décroche et, au bout du fil, la voix d’Alassane. Un ami, presque un frère. Ma voix enrayée lui fait comprendre clairement que j’étais en plein sommeil. « Je suis désolé copain. Je pensais que c’était déjà le petit matin à Montréal», me lança-t-il. Il décide de rappeler plus tard, mais mon insistance l’amène à annoncer la nouvelle. « C’est juste pour t’informer que je prends une deuxième femme. La cérémonie religieuse aura lieu ce jeudi dans la mosquée du quartier.» L’intonation descendante de sa voix et la rapidité du débit prouvent qu’il appréhendait un peu ma réaction. Mais, surpris et somnolent, je lui promets de le rappeler au courant de la journée pour mieux discuter.
Alassane m’expliquera que sa nouvelle femme était son ancienne stagiaire dans l’entreprise où il est nouvellement promu chef du département informatique. C’est de là qu’est née leur idylle. Elle possède toutes les qualités qu’un homme recherche chez une femme en plus d’être jeune, ajoute-t-il. Il n’oubliera pas de me rappeler, et sûrement pour couper court à toute velléité de ma part, qu’en bon musulman, il préfère se marier plutôt que de forniquer.
J’apprends aussi que la nouvelle élue de son cœur ne logera pas sous le même toit que la première femme, Aissatou. Celle-ci a pourtant tout donné à Alassane. Elle qui ne respirait que pour le bonheur de son mari. Témoin des différentes péripéties qui ont jalonné leur vie de couple depuis l’adolescence, j’ai pu mesurer à quel point cette femme s’est dévouée corps et âme pour sauvegarder son ménage et retenir son homme. Je n’ai même pas eu le courage de demander de ses nouvelles, mais Alassane m’apprend qu’informée, elle a quitté la maison conjugale pour retourner chez ses parents. Elle doit être dévastée, la pauvre. «Ne t’en fais pas boy, elle reviendra», me rassure-t-il. Après une quinzaine d’années de mariage couronnées par la naissance de quatre beaux enfants, mon ami a décidé de refonder une nouvelle famille…
Certes, l’islam autorise la polygamie sous certaines conditions. Sa pratique est rentrée dans nos habitudes culturelles quotidiennes. Riche ou pauvre, éduqué ou analphabète, jeune ou vieux, la gent masculine s’y adonne allègrement. Dans certains milieux sociaux, c’est même la règle. Mais à regarder cette réalité sociale de plus près, à qui profite l’option matrimoniale que dispose l’homme de prendre jusqu’à quatre épouses? Même si des données scientifiques manquent sur le sujet, l’observation des ménages où cela existe nous démontre clairement que dans la plupart des cas, les femmes sont les grandes perdantes de ce changement soudain de statut conjugal. Qu’elles décident de souffrir le martyr et de rester malgré tout dans le ménage ou qu’elles fassent le choix impérieux de rompre la relation, avouons que cela doit être dur pour une femme de partager son homme. Peut-être aussi qu’elles ont un cœur disposé à être aimé avant d’être trahi.
Que la religion l’ait admise ou qu’elle soit une pratique traditionnelle dans les sociétés africaines suffit-il pour nous soustraire de toute interrogation sur ses répercussions très souvent néfastes dans les foyers ? Combien d’hommes sont en mesure de se montrer parfaitement équitables en traitement entre quatre épouses et ce, en adéquation avec la prescription coranique qui autorise la polygamie? Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, dit le Seigneur dans le Saint Coran avant d’ajouter très clairement… mais si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d’injustice. (Sourate 4, verset 3). Combien de familles polygames ont volé en éclats à la suite de la mort du père? Combien de jeunes ont souffert dans leur chair en voyant le papa abandonner le domicile conjugal et renoncer aux charges familiales après avoir pris une deuxième femme? Quelle est la corrélation entre le taux d’enfants aux avenirs hypothéqués et le fait d’être issu ou pas d’une famille polygame? La polygamie empêche-t-il réellement aux hommes de ne pas verser dans l’adultère ?
Tant de questions qui devraient interpeller les hommes que nous sommes au-delà de toute excuse liée à la religion et en dehors de toute considération culturelle.
Nous sommes certes libres de nos choix de vie, mais lorsque ceux-ci ont des conséquences directes sur les autres (femmes et enfants), ne devons-nous pas faire preuve de plus de prudence et de jugement avant de franchir le Rubicon?
Alassane sera de toute évidence le principal bénéficiaire de tous les privilèges qu’octroie sous nos tropiques la polygamie à un homme. Tel un trésor rudement recherché et convoité, il sera au centre d’une sournoise compétition de toutes sortes que se livreront deux femmes pour essayer chacune d’être l’élue ou la préférée. Ses enfants dont il a tout de même réussi l’éducation devront désormais s’habituer à l’absence régulière d’un père.
Pour se dédouaner, d’aucuns répliquent que nous devons être fiers de notre culture locale sous tous ses aspects, car la société occidentale, toujours prompte à nous donner des leçons de moralité, n’est pas un modèle à suivre dans ses valeurs liberticides : homosexualité, échangisme, relations extraconjugales, etc. Toutefois, à la grande différence de la polygamie, de telles pratiques n’engagent que la personne qui s’y adonne. Une responsabilité foncièrement individuelle. Que cela soit considéré comme des péchés, le fauteur le réglera tout seul devant Dieu.
Être entouré de femmes pour assouvir nos éternelles pulsions machistes et montrer toute notre ascendance virile, un beau cocktail charnel dont rêvent presque tous les hommes. Mais à quel prix?
56 Commentaires
Manou
En Juillet, 2012 (14:49 PM)la polygamie reste aussi un facteur de différenciation sociale! plus on monte sur l'échelle sociale, plus de femmes on voudra pour se différencier de la masse!
Skl
En Juillet, 2012 (14:52 PM)Mameediarra
En Juillet, 2012 (14:54 PM)cette pratique d'un autre âge n'a aucun intérêt si ce n'est exacerbé les rivalités entre coépouses
Si on prend la population de chaque pays il y a à peu près 50% d'hommes pour 50% de femmes donc l'idée qu'il y aurait trop de femmes pour justifier la polygamie est FAUSSE
de plus l'écrasante majorité des polygames au sénégal ne remplissent pas les conditions (fixées par la religion ou la morale) à réunir pour avoir plusieurs femmes ! dans l'état actuel la polygamie est juste une question de libido et la légitimation d'une sexualité débridée
Chers Amis
En Juillet, 2012 (14:55 PM)Renseignement
En Juillet, 2012 (14:56 PM)Patcha
En Juillet, 2012 (14:57 PM)Yapoub
En Juillet, 2012 (14:58 PM)Avis
En Juillet, 2012 (15:00 PM)SI TON MARI EST ABSENT POUR UN CERTAINS NOMBRE DE JOUR, LORSQU'IL REVIENT C'EST VRAIMENT FORMIDABLE. C'EST COMME UNE LUNE DE MIEL, MAIS SEULS LES POLYGAMMES SAVENT CELA. IL Y A MOINS DE CONFLIT DANS LES COUPLES POLYGAMME (C'EST MON AVIS JE NE L'IMPOSE A PERSONNE).
J'AIS BIEN VOULU EVITER DE PARLER RELIGION, MAIS JE VAIS SEULEMENT DIRE: DIEU FAIT TELLEMENT BIEN LES CHOSES.
ENFIN UN COUPLE MARIE EST TOUT COMME UN COUPLE POLYGAMME, LES PROBLEMES DANS TOUT MARRIAGE VIENNET DE LA RESPONSABILITE DES CONJOINT, SPECIALEMENT DE L'HOMME. SI TU N'EST PAS RESPONSABLE, TU NE PEUT MEME PAS RESPECTER UNE FIANCEE.
MERCI POUR TON ARTICLE!!!
Ali
En Juillet, 2012 (15:02 PM)wa salam
Patcha
En Juillet, 2012 (15:07 PM)Yirim Mbangik
En Juillet, 2012 (15:16 PM)Peuls,
En Juillet, 2012 (15:18 PM)@renseignement
En Juillet, 2012 (15:32 PM)Donnez les renseignements adéquats a la gendarmerie de colobane ou laissez un message ou une lettre ou je ne sais quoi qui pourrait aider a démasquer tout ces terroristes a la con
Moi j'ai bien peur pour le senegal parce que c'est temps-ci on nous recommande beaucoup d’aumône
et beaucoup de gens ont vu un événement douloureux se produire ,faisant beaucoup de mort
dieurediefeuty serigne touba sounou yaakar fii ak founiou dieume
Quelqu'un
En Juillet, 2012 (15:36 PM)Le Fou
En Juillet, 2012 (15:36 PM)à qui profite ame djabar am aye géles?
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Peuls,
En Juillet, 2012 (15:49 PM)Yolo
En Juillet, 2012 (15:58 PM)Mara Ton
En Juillet, 2012 (16:09 PM)mame diarra tay mom nangoul on t'a bien descendu mais tu es très pertinente des fois je te suis souvent
Khourmbouki
En Juillet, 2012 (16:12 PM)Nts
En Juillet, 2012 (16:15 PM)Comme l'a précisé quelqu'un je pense que la plygamie n'est pas en elle même une chose contreversée mais plutôt l'usage qu'on a fait ! si on n'est juste y'aura pas de probléme, et tout ce que Dieu autorise c'est pour éloigner le mal comme l'adultére dans ce contexte là !
Même dans une monogamie, une femme peut être maltraitée par son mari ! Donc tout dépend cu comportement des époux !
j'en connais des familles polygames heureuses et des familles monogames malheureuses !
Serigne Bi
En Juillet, 2012 (16:18 PM)depensez 500 roupie pour l avortement de votre fille et vous allez economisez 500 000 que vous devriez payer pour sa dote. ce qui veux dire en inde chaque annee il plus de 100 000 avortement
Nts
En Juillet, 2012 (16:19 PM)Tol
En Juillet, 2012 (16:23 PM)Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses possibilités avant d'entrer dans une telle expérience. Alors, il peut avancer seulement s'il trouve en lui-même la capacité de remplir ses engagements légaux. Mais si, au contraire, il trouve que la question n'est pas assez claire et qu'il risque de ne pas pouvoir être juste en raison de ses conditions générales et personnelles, il lui est préférable de se contenter d'une seule femme, car cela est plus proche de la piété et correspond mieux à ses possibilités matérielles. Il ne doit donc pas se charger d'un fardeau qu'il ne peut pas supporter.
LA JUSTICE EST-ELLE UNE CONDITION POUR LA VALIDITÉ DE LA POLYGAMIE?
Une autre question peut se poser : la justice, ou les possibilités de la justice, sont-elles une condition nécessaire pour la validité de la relation polygame, de sorte que le contrat avec plus d'une seule femme n'est pas valide si l'homme craint de ne pas pouvoir être juste, ou bien la justice n'est-elle pas une condition de la validité du contrat, mais seulement une condition de la fidélité à la ligne de la responsabilité légale, sans que cela ne concerne l'aspect juridique du contrat?
Nous disons, pour répondre, que la question peut paraître, au niveau de l'apparence, comme si la justice est une condition juridique pour la validité et l'exécution du contrat… dans la mesure où Dieu n'a pas autorisé la polygamie dans les conditions de la crainte, de la part de l'homme, de ne pas être juste. Mais les savants ont admis la validité du contrat dans toutes les situations et n'ont pas opter pour l'annulation du contrat au cas où l'on se heurte à l'incapacité du mari de verser la pension qui est la condition de la justice. Il se peut que la raison soit dans le fait que la suite du verset "cela vaut mieux que de se trouver avec une famille nombreuse", signifie que la condition a la valeur d'un conseil ou d'une instruction et non pas celle de l'obligation légale et juridique… car se marier avec plus d'une seule femme tout en craignant de ne pas pouvoir être juste expose l'homme à des problèmes légaux dans sa relation et le met dans une situation instable du point de vue économique… et Dieu connaît mieux la vérité de ses institutions.
COMMENT TROUVER L'ÉQUILIBRE ENTRE CE VERSET ET CELUI QUI NIE LA POSSIBILITÉ DE LA JUSTICE?
Une autre question peut se poser : la comparaison de ce verset avec le verset qui dit: "Vous ne pouvez pas être justes à l'égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens". Coran, an-Nisa' (Les Femmes) IV 129, nous conduit au résultat suivant: Dieu interdit la polygamie car Il l'a conditionnée à la justice que le second verset considère comme impossible à réaliser, même au cas où l'on tient ardemment à la respecter, ce qui donne à penser que la Législation est entravée d'une manière qui empêche son application en lui donnant l'aspect d'une solution habile qui annule l'autorisation de la polygamie d'une façon indirecte.
On peut dire à ce propos:
Premièrement: nous avons déjà signalé que la condition intervient dans le sens de la prévention liée à la situation légale et économique de l'homme et non pas dans le sens de l'obligation juridique.
Deuxièmement: la justice ayant le statut de condition dans le premier verset est la justice dans le versement de la pension, alors que la justice dont parle le seconde verset est la justice en matière d'amour et du penchant sentimental. Cela se comprend de la parole divine disant: Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens", Coran, an-Nisa' (les Femmes) IV 129, qui représente l'ordre divin interdisant la déviation, au niveau affectif, au point avec lequel l'homme arrive à abandonner sa femme et à la laisser "suspendue", entre le mariage et le divorce. On peut même dire que cette manière de souligner l'envergure que la relation doit représenter un aveu de sa légitimité. La distinction des deux sens de la "justice" dans les deux versets provient des Imams de la Famille du Prophète (que la paix soit sur eux).
Mbame
En Juillet, 2012 (16:24 PM)Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses possibilités avant d'entrer dans une telle expérience. Alors, il peut avancer seulement s'il trouve en lui-même la capacité de remplir ses engagements légaux. Mais si, au contraire, il trouve que la question n'est pas assez claire et qu'il risque de ne pas pouvoir être juste en raison de ses conditions générales et personnelles, il lui est préférable de se contenter d'une seule femme, car cela est plus proche de la piété et correspond mieux à ses possibilités matérielles. Il ne doit donc pas se charger d'un fardeau qu'il ne peut pas supporter.
LA JUSTICE EST-ELLE UNE CONDITION POUR LA VALIDITÉ DE LA POLYGAMIE?
Une autre question peut se poser : la justice, ou les possibilités de la justice, sont-elles une condition nécessaire pour la validité de la relation polygame, de sorte que le contrat avec plus d'une seule femme n'est pas valide si l'homme craint de ne pas pouvoir être juste, ou bien la justice n'est-elle pas une condition de la validité du contrat, mais seulement une condition de la fidélité à la ligne de la responsabilité légale, sans que cela ne concerne l'aspect juridique du contrat?
Nous disons, pour répondre, que la question peut paraître, au niveau de l'apparence, comme si la justice est une condition juridique pour la validité et l'exécution du contrat… dans la mesure où Dieu n'a pas autorisé la polygamie dans les conditions de la crainte, de la part de l'homme, de ne pas être juste. Mais les savants ont admis la validité du contrat dans toutes les situations et n'ont pas opter pour l'annulation du contrat au cas où l'on se heurte à l'incapacité du mari de verser la pension qui est la condition de la justice. Il se peut que la raison soit dans le fait que la suite du verset "cela vaut mieux que de se trouver avec une famille nombreuse", signifie que la condition a la valeur d'un conseil ou d'une instruction et non pas celle de l'obligation légale et juridique… car se marier avec plus d'une seule femme tout en craignant de ne pas pouvoir être juste expose l'homme à des problèmes légaux dans sa relation et le met dans une situation instable du point de vue économique… et Dieu connaît mieux la vérité de ses institutions.
COMMENT TROUVER L'ÉQUILIBRE ENTRE CE VERSET ET CELUI QUI NIE LA POSSIBILITÉ DE LA JUSTICE?
Une autre question peut se poser : la comparaison de ce verset avec le verset qui dit: "Vous ne pouvez pas être justes à l'égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens". Coran, an-Nisa' (Les Femmes) IV 129, nous conduit au résultat suivant: Dieu interdit la polygamie car Il l'a conditionnée à la justice que le second verset considère comme impossible à réaliser, même au cas où l'on tient ardemment à la respecter, ce qui donne à penser que la Législation est entravée d'une manière qui empêche son application en lui donnant l'aspect d'une solution habile qui annule l'autorisation de la polygamie d'une façon indirecte.
On peut dire à ce propos:
Premièrement: nous avons déjà signalé que la condition intervient dans le sens de la prévention liée à la situation légale et économique de l'homme et non pas dans le sens de l'obligation juridique.
Deuxièmement: la justice ayant le statut de condition dans le premier verset est la justice dans le versement de la pension, alors que la justice dont parle le seconde verset est la justice en matière d'amour et du penchant sentimental. Cela se comprend de la parole divine disant: Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens", Coran, an-Nisa' (les Femmes) IV 129, qui représente l'ordre divin interdisant la déviation, au niveau affectif, au point avec lequel l'homme arrive à abandonner sa femme et à la laisser "suspendue", entre le mariage et le divorce. On peut même dire que cette manière de souligner l'envergure que la relation doit représenter un aveu de sa légitimité. La distinction des deux sens de la "justice" dans les deux versets provient des Imams de la Famille du Prophète (que la paix soit sur eux).
JOLYGAMIE
Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie s
Mimi
En Juillet, 2012 (16:34 PM)Homme
En Juillet, 2012 (16:38 PM)Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses possibilités avant d'entrer dans une telle expérience. Alors, il peut avancer seulement s'il trouve en lui-même la capacité de remplir ses engagements légaux. Mais si, au contraire, il trouve que la question n'est pas assez claire et qu'il risque de ne pas pouvoir être juste en raison de ses conditions générales et personnelles, il lui est préférable de se contenter d'une seule femme, car cela est plus proche de la piété et correspond mieux à ses possibilités matérielles. Il ne doit donc pas se charger d'un fardeau qu'il ne peut pas supporter.
LA JUSTICE EST-ELLE UNE CONDITION POUR LA VALIDITÉ DE LA POLYGAMIE?
Une autre question peut se poser : la justice, ou les possibilités de la justice, sont-elles une condition nécessaire pour la validité de la relation polygame, de sorte que le contrat avec plus d'une seule femme n'est pas valide si l'homme craint de ne pas pouvoir être juste, ou bien la justice n'est-elle pas une condition de la validité du contrat, mais seulement une condition de la fidélité à la ligne de la responsabilité légale, sans que cela ne concerne l'aspect juridique du contrat?
Nous disons, pour répondre, que la question peut paraître, au niveau de l'apparence, comme si la justice est une condition juridique pour la validité et l'exécution du contrat… dans la mesure où Dieu n'a pas autorisé la polygamie dans les conditions de la crainte, de la part de l'homme, de ne pas être juste. Mais les savants ont admis la validité du contrat dans toutes les situations et n'ont pas opter pour l'annulation du contrat au cas où l'on se heurte à l'incapacité du mari de verser la pension qui est la condition de la justice. Il se peut que la raison soit dans le fait que la suite du verset "cela vaut mieux que de se trouver avec une famille nombreuse", signifie que la condition a la valeur d'un conseil ou d'une instruction et non pas celle de l'obligation légale et juridique… car se marier avec plus d'une seule femme tout en craignant de ne pas pouvoir être juste expose l'homme à des problèmes légaux dans sa relation et le met dans une situation instable du point de vue économique… et Dieu connaît mieux la vérité de ses institutions.
COMMENT TROUVER L'ÉQUILIBRE ENTRE CE VERSET ET CELUI QUI NIE LA POSSIBILITÉ DE LA JUSTICE?
Une autre question peut se poser : la comparaison de ce verset avec le verset qui dit: "Vous ne pouvez pas être justes à l'égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens". Coran, an-Nisa' (Les Femmes) IV 129, nous conduit au résultat suivant: Dieu interdit la polygamie car Il l'a conditionnée à la justice que le second verset considère comme impossible à réaliser, même au cas où l'on tient ardemment à la respecter, ce qui donne à penser que la Législation est entravée d'une manière qui empêche son application en lui donnant l'aspect d'une solution habile qui annule l'autorisation de la polygamie d'une façon indirecte.
On peut dire à ce propos:
Premièrement: nous avons déjà signalé que la condition intervient dans le sens de la prévention liée à la situation légale et économique de l'homme et non pas dans le sens de l'obligation juridique.
Deuxièmement: la justice ayant le statut de condition dans le premier verset est la justice dans le versement de la pension, alors que la justice dont parle le seconde verset est la justice en matière d'amour et du penchant sentimental. Cela se comprend de la parole divine disant: Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens", Coran, an-Nisa' (les Femmes) IV 129, qui représente l'ordre divin interdisant la déviation, au niveau affectif, au point avec lequel l'homme arrive à abandonner sa femme et à la laisser "suspendue", entre le mariage et le divorce. On peut même dire que cette manière de souligner l'envergure que la relation doit représenter un aveu de sa légitimité. La distinction des deux sens de la "justice" dans les deux versets provient des Imams de la Famille du Prophète (que la paix soit sur eux).OLYGAMIE
Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses
Isla Rek
En Juillet, 2012 (16:39 PM)Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses possibilités avant d'entrer dans une telle expérience. Alors, il peut avancer seulement s'il trouve en lui-même la capacité de remplir ses engagements légaux. Mais si, au contraire, il trouve que la question n'est pas assez claire et qu'il risque de ne pas pouvoir être juste en raison de ses conditions générales et personnelles, il lui est préférable de se contenter d'une seule femme, car cela est plus proche de la piété et correspond mieux à ses possibilités matérielles. Il ne doit donc pas se charger d'un fardeau qu'il ne peut pas supporter.
LA JUSTICE EST-ELLE UNE CONDITION POUR LA VALIDITÉ DE LA POLYGAMIE?
Une autre question peut se poser : la justice, ou les possibilités de la justice, sont-elles une condition nécessaire pour la validité de la relation polygame, de sorte que le contrat avec plus d'une seule femme n'est pas valide si l'homme craint de ne pas pouvoir être juste, ou bien la justice n'est-elle pas une condition de la validité du contrat, mais seulement une condition de la fidélité à la ligne de la responsabilité légale, sans que cela ne concerne l'aspect juridique du contrat?
Nous disons, pour répondre, que la question peut paraître, au niveau de l'apparence, comme si la justice est une condition juridique pour la validité et l'exécution du contrat… dans la mesure où Dieu n'a pas autorisé la polygamie dans les conditions de la crainte, de la part de l'homme, de ne pas être juste. Mais les savants ont admis la validité du contrat dans toutes les situations et n'ont pas opter pour l'annulation du contrat au cas où l'on se heurte à l'incapacité du mari de verser la pension qui est la condition de la justice. Il se peut que la raison soit dans le fait que la suite du verset "cela vaut mieux que de se trouver avec une famille nombreuse", signifie que la condition a la valeur d'un conseil ou d'une instruction et non pas celle de l'obligation légale et juridique… car se marier avec plus d'une seule femme tout en craignant de ne pas pouvoir être juste expose l'homme à des problèmes légaux dans sa relation et le met dans une situation instable du point de vue économique… et Dieu connaît mieux la vérité de ses institutions.
COMMENT TROUVER L'ÉQUILIBRE ENTRE CE VERSET ET CELUI QUI NIE LA POSSIBILITÉ DE LA JUSTICE?
Une autre question peut se poser : la comparaison de ce verset avec le verset qui dit: "Vous ne pouvez pas être justes à l'égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens". Coran, an-Nisa' (Les Femmes) IV 129, nous conduit au résultat suivant: Dieu interdit la polygamie car Il l'a conditionnée à la justice que le second verset considère comme impossible à réaliser, même au cas où l'on tient ardemment à la respecter, ce qui donne à penser que la Législation est entravée d'une manière qui empêche son application en lui donnant l'aspect d'une solution habile qui annule l'autorisation de la polygamie d'une façon indirecte.
On peut dire à ce propos:
Premièrement: nous avons déjà signalé que la condition intervient dans le sens de la prévention liée à la situation légale et économique de l'homme et non pas dans le sens de l'obligation juridique.
Deuxièmement: la justice ayant le statut de condition dans le premier verset est la justice dans le versement de la pension, alors que la justice dont parle le seconde verset est la justice en matière d'amour et du penchant sentimental. Cela se comprend de la parole divine disant: Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens", Coran, an-Nisa' (les Femmes) IV 129, qui représente l'ordre divin interdisant la déviation, au niveau affectif, au point avec lequel l'homme arrive à abandonner sa femme et à la laisser "suspendue", entre le mariage et le divorce. On peut même dire que cette manière de souligner l'envergure que la relation doit représenter un aveu de sa légitimité. La distinction des deux sens de la "justice" dans les deux versets provient des Imams de la Famille du Prophète (que la paix soit sur eux).OLYGAMIE
Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses
Dibi
En Juillet, 2012 (16:42 PM)Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:2251
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie ses possibilités avant d'entrer dans une telle expérience. Alors, il peut avancer seulement s'il trouve en lui-même la capacité de remplir ses engagements légaux. Mais si, au contraire, il trouve que la question n'est pas assez claire et qu'il risque de ne pas pouvoir être juste en raison de ses conditions générales et personnelles, il lui est préférable de se contenter d'une seule femme, car cela est plus proche de la piété et correspond mieux à ses possibilités matérielles. Il ne doit donc pas se charger d'un fardeau qu'il ne peut pas supporter.
LA JUSTICE EST-ELLE UNE CONDITION POUR LA VALIDITÉ DE LA POLYGAMIE?
Une autre question peut se poser : la justice, ou les possibilités de la justice, sont-elles une condition nécessaire pour la validité de la relation polygame, de sorte que le contrat avec plus d'une seule femme n'est pas valide si l'homme craint de ne pas pouvoir être juste, ou bien la justice n'est-elle pas une condition de la validité du contrat, mais seulement une condition de la fidélité à la ligne de la responsabilité légale, sans que cela ne concerne l'aspect juridique du contrat?
Nous disons, pour répondre, que la question peut paraître, au niveau de l'apparence, comme si la justice est une condition juridique pour la validité et l'exécution du contrat… dans la mesure où Dieu n'a pas autorisé la polygamie dans les conditions de la crainte, de la part de l'homme, de ne pas être juste. Mais les savants ont admis la validité du contrat dans toutes les situations et n'ont pas opter pour l'annulation du contrat au cas où l'on se heurte à l'incapacité du mari de verser la pension qui est la condition de la justice. Il se peut que la raison soit dans le fait que la suite du verset "cela vaut mieux que de se trouver avec une famille nombreuse", signifie que la condition a la valeur d'un conseil ou d'une instruction et non pas celle de l'obligation légale et juridique… car se marier avec plus d'une seule femme tout en craignant de ne pas pouvoir être juste expose l'homme à des problèmes légaux dans sa relation et le met dans une situation instable du point de vue économique… et Dieu connaît mieux la vérité de ses institutions.
COMMENT TROUVER L'ÉQUILIBRE ENTRE CE VERSET ET CELUI QUI NIE LA POSSIBILITÉ DE LA JUSTICE?
Une autre question peut se poser : la comparaison de ce verset avec le verset qui dit: "Vous ne pouvez pas être justes à l'égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens". Coran, an-Nisa' (Les Femmes) IV 129, nous conduit au résultat suivant: Dieu interdit la polygamie car Il l'a conditionnée à la justice que le second verset considère comme impossible à réaliser, même au cas où l'on tient ardemment à la respecter, ce qui donne à penser que la Législation est entravée d'une manière qui empêche son application en lui donnant l'aspect d'une solution habile qui annule l'autorisation de la polygamie d'une façon indirecte.
On peut dire à ce propos:
Premièrement: nous avons déjà signalé que la condition intervient dans le sens de la prévention liée à la situation légale et économique de l'homme et non pas dans le sens de l'obligation juridique.
Deuxièmement: la justice ayant le statut de condition dans le premier verset est la justice dans le versement de la pension, alors que la justice dont parle le seconde verset est la justice en matière d'amour et du penchant sentimental. Cela se comprend de la parole divine disant: Ne soyez donc pas trop partiaux et ne laissez pas l'une d'entre elles comme en suspens", Coran, an-Nisa' (les Femmes) IV 129, qui représente l'ordre divin interdisant la déviation, au niveau affectif, au point avec lequel l'homme arrive à abandonner sa femme et à la laisser "suspendue", entre le mariage et le divorce. On peut même dire que cette manière de souligner l'envergure que la relation doit représenter un aveu de sa légitimité. La distinction des deux sens de la "justice" dans les deux versets provient des Imams de la Famille du Prophète (que la paix soit sur eux).OLYGAMIE
Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
La monogamie est la forme originelle et essentielle du mariage car Dieu –qu'Il soit exalté et glorifié- a voulu que la vie conjugale soit une cohabitation réciproque et un mouvement humain vers l'établissement d'une relation équilibrée fondée sur le climat de l'amour et de la compassion signalé par le verset qui dit: "Elles sont un habillement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles"… Coran, al-Baqara (la Vache), II 187.
Nous pensons que la monogamie est l'origine, mais il est permis à l'homme de sortir des limites de l'origine pour la polygamie lorsque certaines situations interviennent et certains problèmes se posent devant lui.
Mais la question de la polygamie fait l'objet de certaines interrogations. Nous allons donc les poser et essayer d'y répondre.
LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE DU POINT DE VUE DES AUTRES:
Comment faire face à la polygamie considérée au niveau de ses conséquences psychologiques, sociales et économiques et à travers ses aspects négatifs que les autres évoquent ici et là au point que la permission législative de cette question est devenue un grand point faible que les ennemis de l'Islam essayent d'exploiter, pour prouver l'arriération de l'Islam et son écart de la justice et de l'égalité dans son projet visant l'établissement d'une famille, stable, solide et tranquille?
Ils disent dans ce sens que l'Islam fait de la femme un simple moyen de plaisir mis au service des exigences de la sensualité de l'homme. Et que l'Islam encourage la tendance charnelle de l'homme en lui procurant l'occasion de la multiplicité des femmes qu'il peut épouser. Et qu'il conduit à se laisser absorber dans ce domaine pour s'éloigner des horizons spirituels qui l'élèvent au-dessus des besoins charnels et de la nature animale qui lui est sous-jacente. Et, à leur avis, tout cela n'est pas compatible avec la spiritualité de la religion qui cherche à polir les instincts humains et à les assouplir pour les mettre au service de tout ce qui satisfait, avec modération, les besoins naturels de l'homme.
Ils disent aussi que la polygamie prive la maison de sa tranquillité et de sa stabilité en nourrissant les haines des épouses qui concurrencent entre elles pour attirer les attentions de l'homme. Ces haines les conduisent au conflit surtout lorsque, sous la pression d'un désir ou d'un sentiment, l'homme se montre attiré par l'une d'elles aux dépens des autres, ce qui peut rendre ces dernières psychologiquement "complexées" vis-à-vis de la première.
Et le complexe peut évoluer et devenir de plus en plus grand entraînant ainsi d'innombrables problèmes généraux et particuliers.
Les problèmes ne se réduisent pas aux épouses. Ils peuvent toucher les enfants qui, à leur tour, peuvent, sous l'influence de leurs mères, se "complexer" les uns des autres et leurs "complexes" peuvent se transformer en sentiments agressifs envers le père qui peut être poussé par sa passion à négliger les enfants dont la mère n'est pas son épouse préférée.
Tout cela n'a rien à voir avec l'amour et la compassion qui constituent les bases de la relation conjugale en Islam et n'est en rien compatible avec l'idée de la cohabitation réciproque qui est considérée par le Coran comme la caractéristique essentielle de cette relation.
Ils disent encore que la polygamie porte atteinte aux finances de la famille dans la mesure où les besoins multiples de chacune des épouses augmentent les charges du budget. En outre, la polygamie contribue à multiplier les naissances et celles-ci affaiblissent les économies de l'individu et de la nation et nuisent à l'éducation des enfants dans la mesure où l'homme, toujours pris par ses nombreuses femmes, n'a pas le loisir de planifier pour éduquer ses enfants et les orienter dans la bonne direction.
Et tout cela ne sert pas les vrais intérêts de l'homme représentés dans sa tendance à vivre dans l'aisance, dans la mesure où les difficultés financières et la pression des besoins peuvent précipiter l'homme dans le gouffre de la déviation en l'éloignant du vrai et du droit. Cela n'est-il pas exprimé dans l'invocation des "Bons Caractères" qu'on trouve dans le recueil de l'Imam as-Sajjad (p) (as-Sahifa as-sajjadiyya) où il dit: "Seigneur!
Protège-moi par l'aisance!
Ne fais pas user mon honneur en vous montrant parcimonieux avec moi!
Car cela me poussera à tendre ma main à ceux qui te tendent leurs mains et à demander à ceux qui sont les pires parmi ta créature.
Car cela me précipitera dans la sédition puisque je louerai celui qui me donne et blâmerai celui qui me prive, alors que c'est Toi qui est, avant eux; Celui qui donne et Celui qui prive!".
Quant à l'éducation, elle est essentielle dans la planification islamique pour le développement de la personnalité de l'enfant dans le sens où Dieu a chargé l'homme de l'obligation de bien soigner son enfant et de le bien éduquer pour le protéger de l'Enfer où brûlent les hommes et les rochers, au moyen de la bonne éducation qui approfondit sa foi et ses bons caractères et le conduit vers le droit chemin.
Il disent tout cela et beaucoup d'autres choses aussi sur les conséquences de ces problèmes au niveau de la vie sociale et publique, car la nature des relations familiales fait qu'elles retentissent au niveau de toutes les autres relations qu'elles soient proches ou lointaines.
Ils évoquent aussi la dimension psychologique de la femme en ce qui touche ses sentiments de persécution et d'oppression qui naissent dans les conditions de la perturbation de la relation conjugale sous la polygamie qui porte préjudice à l'humanité de la femme et la transforme en un être humain opprimé et complexé.
Les considérations en rapport avec la civilisation et le modernisme occupent une bonne place dans le discours de ceux qui attaquent la polygamie pour la considérer comme une déviation vis-à-vis des valeurs de la civilisation, valeurs qui convergent vers la sauvegarde de l'humanité dans le mouvement de la législation pour la vie.
LA QUALIFICATION LÉGALE ET LA BALANCE DES AVANTAGES ET DES INCONVENIENTS
Mais nous ne trouvons rien, dans tout cela, qui pourrait signifier la présence d'une faille dans l'attitude de la législation islamique vis-à-vis de la polygamie. Car nous essayons –lorsque nous évaluons une qualification légale- d'étudier les avantages et les inconvénients, les nuisances et les utilités. Si ce qui est avantageux prime par rapport à ce qui est désavantageux, on peut le classer dans la catégorie positive. Si, au contraire, ce qui prime est le désavantageux, on doit le classer dans la catégorie négative. C'est que les qualifications légales sont déterminées, à notre avis, à la lumière des avantages et des inconvénients et il ne suffit pas pour une qualification négative qu'elle soit dans une situation de faiblesse, mais il faut que sa faiblesse soit plus sensible que sa force et sa faiblesse. Cela se dégage de la parole où Dieu dit: "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis: ils comportent un grand péché et un avantage; mais le péché qui s'y trouve est plus grand que leur utilité". Coran, al-Baqara (la Vache), II 219.
A la lumière de cette considération, nous trouvons que l'existence de certains aspects négatifs dans les objets des qualifications n'implique pas la suppression de ces qualifications. Il faut, pour le faire, que les aspects négatifs de l'objet soient plus sensibles que ses aspects positifs.
COMPARAISON ENTRE LES ASPECTS POSITIFS ET LES ASPECTS NÉGATIFS DE LA POLYGAMIE
Il est possible de cerner la nature de cette question et de savoir, à travers la comparaison, comment les aspects positifs et négatifs de cette question se rencontrent pour aboutir à la conclusion. Certains chercheurs ont ainsi évoqué plusieurs situations où l'intérêt exige la polygamie.
Parmi ces situations, on peut parler de celle où la polygamie se présente, parfois et chez certaines personnes, comme un besoin avec lequel la monogamie devient une source de déviation. On peut rencontrer des cas de ce genre chez beaucoup de personnes parmi celles qui ont, à côté de leurs relations légales, des relations illégales qu'ils établissent sous le poids du besoin pressant ou sous l'influence d'une situation imprévue. On peut aussi dire que la polygamie représente un fait historique et général présent dans les relations légales et illégales à la fois. Cela nous permet de penser qu'elle est un phénomène humain universel qui se pratiquait et se pratique encore dans les sociétés primitives aussi bien que dans les sociétés civilisées qui récusent la polygamie dans le domaine juridique pour l'adopter dans le domaine pratique.
Quant aux vues disant que la polygamie encourage la sensualité dans le mouvement de l'instinct chez l'homme qu'elle approcherait de l'animalité et l'éloignerait de la spiritualité, ces vues tirent leur essence de l'idéalisme et ne sont pas fondées sur une vision réaliste des choses. Car l'Islam ne veut pas que l'homme étouffe ses désirs et les considère comme des maux, des défauts ou des expressions de décadence. Il veut qu'il les considère comme des besoins naturels semblables aux besoins que nous avons de manger et de boire et qu'il agisse dans le sens de les organiser et de les placer dans leurs limites naturelles. L'Islam ne veut pas que l'homme soit bouleversé et poussé vers les complexes et la déviation. Il veut qu'il vive droitement et naturellement à travers la satisfaction équilibrée de ses besoins. Au-delà de ces limites, il lui laisse la liberté de répondre positivement et de manière réfléchie à l'appel de ses désirs, ou de se contenter du minimum tout en disposant des moyens de réaliser le maximum par les voies légales. En vérité, il y a une différence entre la pression qu'on exerce sur soi à partir d'une situation qui nous oblige à agir ou ne pas agir et celle qu'on exerce à partir d'une situation qui nous laisse le choix d'agir ou de ne pas agir. La différence est que dans la première situation, l'homme se trouve en proie aux sentiments de perplexité et d'étouffement psychique.
Quant aux vues selon lesquelles la femme est transformée en un simple objet de plaisir pour l'homme, ces vues ne résistent pas à la critique dans la mesure où la sexualité est un besoin pour l'homme et pour la femme et dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie. Ainsi, si on considère les choses dans ce sens, on doit supprimer la racine même du mariage… En un mot, l'Islam est une religion réaliste qui cherche à résoudre le problème par la logique réaliste et non pas par la logique idéaliste. Il cherche à fonder la solution sur la base du problème tel qu'il se pose réellement pour couper cours aux prétextes avancés par l'homme pour justifier la déviation.
Quant aux vues disant que la polygamie ne sert pas la cause da la stabilité, de la tranquillité, de l'amour et de la compassion dans la maison conjugale, ces vues ne nous posent aucun problème, car tout problème imprévu se posant dans une situation bien déterminée doit être tel qu'il se pose dans la situation opposée qui pose, à son tour, un problème différent. Ainsi, la comparaison des deux situations devient le seul moyen d'opter pour l'une ou pour l'autre solution. C’est donc cette question qui se pose dans ce domaine.
La polygamie est issue, comme nous l'avons dit, d'un besoin du sujet. Si on néglige ce besoin, on aboutit à l'une des deux situations suivantes: se contenter de la monogamie et souffrir l'état psychologique complexé inhérent à cette situation, ou avoir des relations multiples dans le cadre de l'illégalité. Dans les deux cas, nous nous trouvons face à l'angoisse, aux complexes, à l'instabilité psychique et à la précarité de la relation conjugale qui ne peut que subir les différents réactions à ces situations fondées sur des bases non réalistes et instables. Mais la polygamie fondée sur des bases légales reste, avec tous les problèmes qu'elle pose, un moyen qui garantit le contrôle des besoins limités dans leur cadre réaliste et qui cerne le problème dans un cadre limité dans l'intention de le résoudre à la lumière des moralités de l'Islam qui, d'une part, réduisent les retombées négatives du phénomène et, d'autre part, permettent de continuer à échanger avec le fait accompli qui habitue l'être humain à cohabiter avec le problème et à l'intégrer…
Il est peut-être possible de traiter la question sous un autre angle: la moralité des deux époux reste l'élément essentiel dans la confrontation avec les problèmes de la vie conjugale, même dans la situation de la monogamie. Il se peut que, sous la monogamie, la vie se complique et se bouleverse dans le cas où la moralité est négative alors que, sous la polygamie, elle pourrait se stabiliser dans la droiture et la solidarité dans le cas où la moralité est positive. La monogamie et la polygamie sont considérées comme faisant partie des aspects extérieurs de la relation, ce qui fait de leur examen une question pouvant avoir plus d'une seule solution.
Quant aux difficultés de la réalité économique dans le cadre de la polygamie, elles ne sont pas présentes dans toutes les situations et avec toutes les personnes. Certains peuvent être assez aisés pour répondre aux besoins de la polygamie. Certains autres peuvent aller, sans embarras, vers le développement de leurs ressources économiques pour servir un tel objectif. Cela pourrait même aboutir à la prospérité économique à travers la diversification de la main d'œuvre qui en résulte dans les conditions où la famille en éprouve le besoin. La polygamie pourrait aussi sauver la famille des difficultés économiques occasionnées par les dépenses illimitées des relations illégales qui prennent ordinairement la place de la polygamie légale. Si l'on ajoute le fait que l'Islam favorise la tendance à se contenter de la monogamie, dans les conditions économiquement difficiles qui font des dépenses que nécessite la polygamie une chose insupportable et empêchent l'homme d'être juste dans la répartition des dépenses, on arrive à la conclusion décisive qui place l'affaire dans son cadre normal et naturel où la vie se déroule dans l'aisance et non pas dans les conditions de la difficulté économique…
Quant à la question des naissances illimitées et ses influences sur la réalité économique de la famille et de la communauté, elle doit prendre en compte le mouvement de la réalité. La communauté peut avoir besoin, dans certaines conditions, d'un taux de naissances élevé alors que d'autres conditions peuvent l'obliger à réduire le taux des naissances. Un troisième genre de conditions peut aussi intervenir pour imposer un état d'équilibre entre les deux situations précédentes. Le taux élevé des naissances n'est pas une valeur universellement négative et le taux réduit n'est pas une valeur universellement positive. Les deux valeurs sont soumises, comme toutes les autres valeurs qui tirent leurs raisons d'être de la réalité extérieure, aux conditions objectives qui animent le milieu extérieur. C'est exactement cette question qui se pose à notre époque actuelle où certains Etats, même dans les pays les plus civilisés, accordent des privilèges économiques aux familles nombreuses selon l'abondance des ressources économiques et le besoin du développement démographique de la nation, alors que certains autres Etats, parmi ceux qui connaissent des situations économiques graves, déclarent une sorte de guerre contre les taux élevés de naissance, dans le but d'éviter l'effondrement de leurs économies.
Deux points doivent être posés au sujet de cette question:
Lé premièr: la polygamie n'es pas liée aux taux de naissances élevés car ces taux peuvent toujours être élevés dans la monogamie si les naissances ne sont pas limitées. Si nous prenons en considération les divers moyens légaux pouvant être utilisés pour l'organisation de la famille dans ce domaine, nous trouvons alors qu'il est possible de maîtriser la situation et de résoudre le problème dans les deux situations de la polygamie et de la monogamie.
Le second: il existe dans la croyance de l'homme de foi une dimension suprasensible qui permet de rencontrer Dieu qui donne à qui Il veut sans que l'homme ne sache par où le don pourrait lui parvenir: Dieu accorde le don en fonction du besoin. La question n'est donc pas liée aux seuls calculs matériels, car il existe plus d'une dimension suprasensible qui ouvre la réalité à plus d'une solution dans le cadre de la clémence de Dieu.
Quant à la question de l'éducation qui pourrait être, dans les condition de la famille à nombre d'enfants réduit, plus profonde qu'elle ne pourrait pas l'être dans la conditions de la famille nombreuse, elle diffère quant à ses conséquences positives ou négatives en fonction des conditions personnelles. On peut effectivement noter une déviation éducative chez un enfant unique en face d'une droiture éducative chez les enfants des familles nombreuses. C'est que les moyens personnels de l'homme, comme l'effort, la fortune, la notabilité ou la situation générale, peuvent l'aider à orienter l'éducation d'une manière qui peut ne pas être possible dans des conditions différentes. De ce fait, la question est liée aux dispositions extérieures qui entourent l'homme dans les conditions de la réalité objective.
Ceux qui prônent la polygamie peuvent signaler à ceux qui prônent la monogamie un grand nombre de problèmes réels, comme:
1- Les statistiques montrent que le nombre naturel des femmes est supérieur au nombre des hommes, ce qui prive une partie des femmes de leurs chances au mariage dans la situation de la monogamie.
2- Les victimes des guerres sont beaucoup plus nombreuses aux rangs des hommes car ce sont les hommes qui se chargent de la guerre, dans la plupart des cas, alors que les femmes travaillent, même pendant la guerre, dans des conditions plus sûres et moins dangereuses. Cela fait que la guerre devient une grande source des problèmes issus de la monogamie. On a dit, à ce propos qu'un député allemand, a demandé au parlement de son pays d'introduire la législation de la polygamie pour faire face aux conséquences désastreuses de la deuxième guerre mondiale au niveau de la baisse du nombre des hommes comparé à celui des femmes.
3- Dans le cas de la stérilité de la femme et au moment où le mari sent le besoin de la paternité sans vouloir se séparer de sa femme avec laquelle il se trouve en état de parfaite entente, la polygamie se présente comme la meilleure solution possible.
Il existe plus d'une situation réelle parmi celles qui posent des problèmes pour la monogamie et font de la polygamie une solution normale et plus proche de la nature humaine soumise à des pulsions et des besoins physiques et spirituels dont la satisfaction est indispensable pour l'homme qui cherche l'harmonie avec l'état d'équilibre psychique qu'impose le besoin de la stabilité.
POURQUOI L'HOMME A-T-IL DROIT À LA POLYGAMIE ET NON PAS LA FEMME?
Cette affaire peut être posée à travers une question qui se pose à l'esprit, à savoir : pourquoi l'Islam a-t-il permis à l'homme de prendre plusieurs épouses et n'a-t-il pas permis à la femme de prendre plusieurs époux?
La réponse comprend deux points:
- La première est que le régime familial patriarcal fondé sur la personne du père en tant que représentant original de la famille est un régime fondamental en Islam. Il se peut aussi qu'il soit fondamental dans la réalité humaine. Si l'histoire avait connu, dans certains de ses épisodes, le régime matriarcal, c'est-à-dire ce régime gouverné par la mère et dans lequel le père est subordonné à la mère dans ses fonctions familiales, cela ne peut être considéré que comme un écart et non comme une norme. L'Islam a adopté ce régime patriarcal pour considérer l'homme comme responsable de la famille et de ses affaires vitales et comme source de sa généalogie. Cela ne veut pas dire que le rôle de la mère et sa généalogie sont annulés. Ils sont seulement secondaires de ce point de vue, et à la lumière de ces faits, il n'est pas possible d'accepter la polygamie dans la mesure où elle pose le problème de l'appartenance généalogique des enfants.
- La seconde est que la législation ne peut que résulter d'un besoin d'engagement dans la vie. Et nous avons déjà parlé des fondements de la législation concernant la polygamie et qui ont leurs raisons dans la réalité aussi bien que dans l'appel de la nature. Nous avons même adopté l'idée voulant que l'histoire de l'homme est celle de la pluralité des relations sexuelles de l'homme, que ces relations soient légales ou illégales, ce qui donne à penser que la monogamie ne peut aucunement donner une solution au problème et que, de ce fait, elle doit être dépassée pour une autre option.
Pour ce qui est de la polyandrie, elle est un état historiquement anormal, même chez les tribus primitives qui n'ont pas connu l'évolution de l'historie. Il n'est donc pas besoin pour la législation de s'arrêter devant cet état pour lui instituer des lois et des qualifications. En considérant les raisons de la polygamie, nous trouvons les situations de guerre où les victimes sont beaucoup plus nombreuses au niveau des hommes qu'au niveau des femmes. Cela fait du nombre plus élevé de femmes et du nombre plus réduit d'hommes un état naturel qui impose la pluralité des relations de l'homme et non pas celle des relations de la femme, et ce dans le but de résoudre les problèmes sexuels et spirituels de la femme qui cherche à avoir une relation normale avec l'homme.
… Il existe un autre point qui mérite d'être traité: l'instinct de l'homme appelle la pluralité plus que l'instinct de la femme car l'excitabilité de l'homme est plus intense et plus rapide que celle de la femme. La femme a plus besoin que l'homme d'une préparation psychique et physique pour répondre positivement aux éléments excitateurs de l'instinct. Il est connu que l'homme atteint son orgasme avant la femme et cela conduit à des problèmes psychiques et physiques pour la femme dans la mesure où elle ne se sent pas aussi satisfaite que l'homme. On peut dire à partir de ce fait que l'excitabilité de la femme n'est pas aussi positive que celle de l'homme. On peut même remarquer dans la vie quotidienne que c'est l'homme qui, attiré par l'appel de l'instinct, poursuit la femme et lui prépare l'atmosphère de la déviation, alors que, dans beaucoup de situations, la séduction de l'homme par la femme est occasionnée par des facteurs économiques ou par d'autres facteurs extérieurs.
Certains pays européens et américains ont connu des situations semblables à la polygamie et à la polyandrie dans ce que l'on appelle l'opération du mariage collectif où plusieurs hommes et plusieurs femmes cohabitent ensemble dans une vie conjugale commune. Mais la réalité a prouvé l'échec de cette expérience, car elle leur a occasionné plus d’un problème sans pour autant leur procurer la satisfaction psychique et le bonheur, surtout pour ce qui est de la femme.
On peut aussi remarquer que la femme tend à avoir une relation unique plus qu'elle ne tend à avoir des relations multiples. C'est pour cette raison que le phénomène de la fidélité est plus en vigueur chez les femmes et non pas chez les hommes… La femme se sent satisfaite avec une relation unique et naturelle dans la mesure où elle modère son excitabilité, alors qu'un tel sentiment de satisfaction n'est pas présent chez l'homme.
A la lumière de ces considérations, nous nous trouvons face à la vraie réalité qui impose le besoin de la polygamie en raison de l'instinct et des dispositions humaines générales et cela pose une question à la mesure du phénomène que la législation doit confronter en lui proposant des solutions pratiques. En même temps, nous ne pensons pas que cela ne constitue pas un besoin à la mesure de la question et du phénomène tel qu'ils sont enregistrés chez la femme. Tout au plus, nous ne trouvons, chez elle, que des états passagers et occasionnels n'exigeant pas un grand intérêt.
Ainsi, nous trouvons que la législation islamique fait face à la réalité et donne des solutions aux problèmes complexes à partir des besoins naturels de l'homme. Il en est ainsi car l'Islam ne légifère pas pour les anges, mais pour les hommes et la polygamie est une solution naturelle et normale au problème de l'homme et de la femme à la fois et ce du double point de vue sexuel et social.
LA CONDITION DE LA POLYGAMIE, OU LA LIBERTÉ DANS LES LIMITES DE LA LOI: RÉALISER L'ÉQUILIBRE.
Comme la polygamie est permise et non obligatoire, l'homme peut exercer sa liberté à travers ses conditions pour arriver à la réalisation de l'équilibre dans sa vie. Il se peut qu'il trouve son intérêt dans la monogamie, dans la polygamie ou dans le célibat. De cette manière, il mène sa vie et pratique sur la base de la Loi en s'éloignant ainsi des situations illégales dans toutes ses conditions et en confrontant la réalité avec les attitudes positives de la légalité, loin des attitudes négatives de la déviation.
Il est peut-être nécessaire de faire face à l'évaluation intellectuelle et pratique des relations dans la logique des qualifications légales en respectant les pratiques fondées sur ces bases et compatibles avec les moralités de la Loi, même si ces pratiques et moralités sont écartées des traditions sociales d'origines non islamiques. Ces traditions sont en vigueur au niveau de certains aspects de notre réalité vécue actuellement où l'on se laisse influencer par les valeurs chrétiennes idéalistes qui insistent sur la vie monacale (le célibat) et sur la nécessité de s'éloigner des instincts et donnent à ce genre d'attitude le statut des valeurs spirituelles fondamentales en considérant l'homme qui étouffe son instinct comme un saint et l'homme qui obéit à ses instincts, d'une manière naturelle, comme inférieur sur l'échelle des valeurs. A partir de ces considérations, l'attitude chrétienne voit dans la question de la polygamie et de la pluralité des relations sexuelles un état de sensualité indigne de l'homme de foi qui cherche à cristalliser les valeurs spirituelles dans sa vie, avec tout ce qu'elles représentent en matière d'abstinence, de renoncement aux désirs et de dénigrement de la vie matérielle…
De son côté, l'Islam refuse cette logique et n'adopte pas ces concepts. Il considère les instincts déposés par Dieu dans l'entité humaine comme des instances naturelles qu'il doit satisfaire d'une manière équilibrée. Tout instinct a sa faim et sa soif et l'homme a le droit de satisfaire sa faim et d'éteindre l'ardeur de sa soif, exactement comme c'est le cas pour ce qui est des besoins physiques et naturels… Se comporter ainsi n'est pas contraire à la valeur et la sensualité modérée n'est pas mauvaise dans la vie. L'Islam ne la considère pas comme contraire à la spiritualité, car la spiritualité de l'Islam ne consiste pas à s'écarter des besoins physiques. Tout ce que l'Islam demande est que l'homme n'élève pas ses besoins au rang des valeurs fondamentales de la vie et qu'il les considère à partir de son libre arbitre qui peut dire "non" tout comme il peut dire "oui", sans se soumettre aux pressions conduisant à la déviation. De le sorte, la volonté de l'homme n'est pas l'esclave des besoins au cas où la vie met l'homme devant le choix d'agir avec ses principes ou de s'incliner devant la pression de ses désirs.
C'est en cela que consiste le sens réel de l'ascétisme dans tout ce qu'il représente comme sentiments permettant à l'homme de se libérer des liens de l'asservissement par la matière. C'est en cela que consiste la spiritualité intérieure qui permet à l'homme de faire face à la vie à travers sa capacité de maîtriser son mouvement. La faim n'est pas, en elle-même, une valeur spirituelle et le renoncement aux désirs n'a pas, en lui-même, un sens spirituel, sauf dans ce qu'il représente comme mouvement de la volonté consciente vers le refus de ce qui est abominable ou vers l'exercice à le confronter dans l'espoir de se rapprocher de Dieu dans la mesure où cela permet à l'homme d'exercer sa liberté en sa présence.
Sur la base de ces considérations, nous trouvons que la polygamie n'est pas contraire à la valeur et que la monogamie n'est pas la valeur, mais un besoin normal que l'homme peut vivre en fonction de ses conditions intérieures et extérieures. Il peut ainsi opter pour la polygamie ou pour la monogamie… et être proche de Dieu dans les deux cas dans la mesure où il agit à la lumière de la législation qui considère le fait de s'autoriser la polygamie comme un engagement islamique, tout comme le fait de se contenter de la monogamie qui est aussi un engagement dans la saine voie divine.
Mais l'homme peut mal utiliser cette autorisation. Parmi les aspects de ce mauvais usage, on note la polygamie issue d'une disposition capricieuse où, poussé par ses besoins insistants, l'homme part de son désir de diversifier ses relations sans que cela ne soit profondément fondé dans sa vie affective ou dans sa vie en général. Le désir capricieux et occasionnel qui peut être fougueux aujourd'hui pour s'éteindre demain ne doit pas être le fondement de la relation conjugale car cela fait du mariage une question de tempérament et non pas une question de besoin réel. Il se peut que ce fait soit l'une des raisons pour lesquelles l'homme ne doit pas opter pour la polygamie. L'aspect positif dans ce domaine est que la polygamie soit la réponse à un besoin profondément enraciné dans l'âme ou d'un autre besoin aussi profond qu'impose la réalité car c'est cette profondeur qui fait du mariage une responsabilité et c'est elle qui réalise la responsabilité dans le processus de l'équilibre du mariage.
ÊTRE JUSTE AVEC SES FEMMES
Une autre question se pose dans ce domine. C'est celle d'être juste avec ses femmes.
Le noble Coran dit: "...Si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, …". Coran, "An-Nisa’" (les Femmes), IV 3.
Toute relation humaine doit être fondée sur la justice, que cette relation soit conjugale ou autre, car Dieu veut que la vie s'engage dans la voie de la justice. Pour cette raison, la polygamie est conditionnée par la justice que l'homme doit respecter au niveau de ses responsabilités et engagements envers ses femmes. Il ne peut pas les négliger au niveau de leurs droits et au niveau de ses devoirs envers elles. Ce qui est, peut-être, plus proche de la ligne de la piété est que l'homme étudie
Pasmoyen
En Juillet, 2012 (16:47 PM)Sam
En Juillet, 2012 (16:51 PM)transmettre des valeurs de la religion et le tout dans une cohabitation parfaite;sans comter nos grands érudits qui ont vécu dans des familles polygames;mais aujourd-hui au nom de gens qui ne respectent rien des perceptes de la religion de l'islam ont veut négativer la polygamie.Non la religion n'a autorisé la polygamie qu'à des conditions bien claires et au nombre maximum de quatre femmes et ce pour ceux ki en ont les moyens.Alors qu-on ne nous cite pas des soi disant marabouts à cinq ou six femmes voire plus qui prétendent le faire au nom de l'islam;au contraire ces gens ne croient en rien et ils défient DIEU dans ces lois;Qu'ALLAH nous assiste et éclaire notre chemin!!!SALAM
Ayda
En Juillet, 2012 (17:07 PM)Whateverman
En Juillet, 2012 (17:49 PM)Hyde
En Juillet, 2012 (19:58 PM)Je dois admettre que pour certains, vous en avez de la matière. Certaines argumentations sont sensées mais d'autres non!
@ Mame Diarra: Avant tout je te salue Je te respecte beaucoup! Je suis tes commentaires. Ils sont très souvent pertinents mais la je vois que ton entêtement à admettre que tu as tort est du d'une grande partie parce que tu es une féministe! Ce que dit le coran est très claire sur la polygamie mais les sénégalais, pour ne pas dire tous en tout cas la majorité, ont la fâcheuse tendance à exagérer sur ce sujet. Sur tout les sujets même! On arrange la religion comme ça nous plait ( prenant le ce qui nous intéresse et laissant ce qui nous dérange). En général les polygames aiment leurs femmes également. Mais des fois ce sont les femmes qui ne sont pas satisfaites de vouloir partager leur hommes qui vont chercher tout le temps des combines pour soit garder l'homme a elle tout seule (maraboutage, et autre sale caractère dont vous avez le secret...). En générale la première épouse ne fait rien! elle est souvent victime de la 2e et ainsi de suite. On est bien au sénégal mais je rejoins un peu "Teup" qui dit être en parfaite entente avec ses "domou baye". Mais je ne suis pas d'accord quand il dit que la polygamie ne profite a personne! le Seul bénéficiaire est celui qui l'adopte! Personnellement je suis dans le meme cas que lui et je t'informe que mon père a épouse une 2e femme l'annee de ma naissance. Et pourtant je m'entends bien avec les enfants de ma belle mère et des fois même on collabore sur des projet. J'ai vu de mes propres yeux deux co épouses qui vivent en parfaite harmonie qui s'invitent de temps a autres qui font des surprises agréable a leur mari et qui envoient leur enfants passer des vacances chez chacune d'elles...
Donc la guerre que se lance les co épouses et enfant est une chose que des foutaises du a un comportement féodal de chaque partie.
Tous ca pour vous dire que la polygamie est une chose assez simple si on sait la prendre comme elle est! l'homme qui sait traiter ses femmes de la même manière avec respect et ne n'accepte pas de mettre une devant l'autre se verra vivre de parfaites unions. (Bon je m'éloigne un peu du sujet)
Une étude a révèle que le nombre de naissance des filles au sénégal est supérieur à celui des garçons et ca même si on y tient compte des immigrés la tendance reste toujours penché sur les femmes.
De ce qui est du Nid d'IST et de MST, Tu as raison! c'est un problème qui se pose! mais! J'ose espérer que le mari qui va prendre une autre femme s'assurera que non seulement lui même n'est pas infecte et sa future femme aussi.
Pratique archaïque?? huuuuuum Sokhna Mame Diarra si Allah tout puissant l'autorise avec ses raisons que lui seul connait (sourate al baraqa la vache) je ne vois pas pour quoi tu le critique
Bon de ce qui est des histoires de chromosome x et y mon cher "Farida" je te souhaite bien de courage a inculqué cette notion de reproduction a ceux qui ne le comprenne pas!
Bon j'admets que khamou ma dara mais li nek sama khel ak sama khol wolou nako!
Wa salam
Contributor
En Juillet, 2012 (20:02 PM)Dofene
En Juillet, 2012 (20:28 PM)les musulmans, Mohammed est le modèle le plus parfait. Or Mohammed a été monogame jusqu’à a la mort de KHadidja et quand il a hérité de beaucoup de richesses d'elle, il a commencé à épouser beaucoup de femmes.
Deuxièmement, Mohammed préférait Aisha
Troisièmement, on sait qu'il y avait souvent des querelles entre ces femmes.
Donc on sait pourquoi les musulmans font fi des recommandations ci dessous car, des le début, Mohammed est le premier a soustraire de ceci
Le Noble Coran a évoqué la polygamie au sujet de laquelle il dit:2251
"…Épousez comme il vous plait, deux trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme, ou celles que vous possédez. Cela vaux mieux pour vous que d'avoir à entretenir une grande famille…" Coran, "an-Nisa’" (les Femmes), IV
Sfe
En Juillet, 2012 (21:20 PM)Sere Bi
En Juillet, 2012 (21:52 PM)Doyloo Sa Xeet
En Juillet, 2012 (01:37 AM)Dans tous les cas, la polygamie sera toujours une alternative moins pire que le « ça passe ou ça casse », sachant que le premier ou le second choix ne sont pas forcément les meilleurs choix, ni pour l'homme ni pour la femme, d'ailleur. Le couple qui n'arrive plus à s'entendre peut se séparer en divorçant ou choisir la polygamie afin de limiter les dégâts tout comme la femme peut décider de partir et se trouver un autre mari et l'homme une autre conjointe. Poser la question en terme de profit, c'est complètement fausser ce qui n'est en fait qu'une question rhétorique pour mieux chercher à avoir raison alors qu'en cherchant à faire dialoguer les cultures comme vous le faites, vous vous contentez de tirer la couverture vers la culture occidentale, l'athéisme et un certain christianisme. Vous avez le droit d'être pour ou contre la polygamie, c'est le droit de tout un chacun, mais tirer à boulets rouges sur les pratiques de nos parents et de nos grands-parents sous prétexte qu'ailleurs on fait autrement, je trouve cela foncièrement abusé. Vous êtes qui pour tirer un trait sur le choix d'une partie non négligeable du peuple sénégalais, et d'autres hommes et femmes à travers le monde, qui peut être mormons, musulmans, animistes ou carrément agnostiques ? Je rappelle tout de même que ce que vous tentez de présenter comme une violence est encadré par les lois de ce pays qui garantissent la liberté de chaque conjoint à dire non si cela ne lui convient pas. Je trouve prétentieux et inélégant de déballer la vie de votre prétendu « ami » de la façon dont vous l'avez ici. Est-ce de la jalousie ou de la vraie compassion pour les femmes que vous infantilisez ici et qui ont accepté d'être coépouses en connaissance de cause, ou alors votre propre histoire qui vous est resté au travers de la gorge après toutes ces années ?
En plus, dire que l'homosexualité, les relations extra-conjugales ou l'échangisme ont bien un impact sur l'entourage de ceux et celles qui les pratiquent. L'une des conséquences est la banalisation de l'infidélité qui entraîne la perversion de la jeunesse qui règle ses comportements sur les modèles donnés par les adultes. Une autre conséquence non moins importante est la crise démographique qui fait que le Canada et l'Allemagne, plus récemment, en appellent aux compétences des jeunes du monde entier dont une bonne part est issue de familles polygames.
Vous avez posé le problème en des termes qui ne sauraient être ni justes ni équitables. Juger une culture avec les œillères d'autres cultures, c'est forcément malsain et si vous aviez été un Occidental ou un Asiatique, j'aurais crié à l'impérialisme moral et culturel. Mais, c'est tellement mieux et plus confortable pour les Blancs d'avoir réussi à formater de brillants esprits bien de chez nous pour s'attaquer à une civilisation et une culture bien plus vieille que celle de l'Occident, de l'Orient et bien plus sage aussi à bien des égards, la pauvreté ou la richesse n'étant pas des vertus. Mais, ce n'est ni le lieu ni le moment de développer tous ces points. Je réitère simplement mon dégoût et ma déception de voir certain-es de mes pairs adhérer sans aucun recul critique au modèle occidental en déliquescence en distillant comme M. Niang le fait si brillamment ici une vérité totalement biaisée, certainement par son expérience personnelle tellement biaisée qu'il l'a exposé sans prendre aucun gant. Le fait qu'il ait eu une expérience traumatisante de la polygamie ne rend cette pratique ni indigne, ni rétrograde ni rien de tout cela.
Le bonheur n'est pas une affaire de choix de régime matrimonial, c'est évident et vous devriez pourtant le savoir, au vu du taux de divorce au Canada et du taux de plus en plus faible des mariages partout en occident. Loin de moi l'intention de dorer le blason ni de la polygamie ni de la monogamie, mais sachons raison gardée et ne nous hâtons pas de généraliser à outrance les choix de société de bien des gens, hommes et femmes doués de raison et aussi conscients que n'importe qui de leur choix ainsi que des conséquences que cela implique. Étant donné qu'aucun être humain n'est parfait, aucune culture ne peut l'être au point d'être idéalisé comme vous le faites sans la réserve minimale requise sur une telle problématique. Ce n'est pas une belle manière de régler vos comptes avec les vôtres, si votre haine viscérale de cette pratique vient de là bien entendu...
Désolé de n'avoir pu m'empêcher de faire comme vous, mais vous pouvez considérer ce long commentaire comme la réponse du berger à la bergère.
Doyloo Sa Xeet
En Juillet, 2012 (01:40 AM)Dans tous les cas, la polygamie sera toujours une alternative moins pire que le « ça passe ou ça casse », sachant que le premier ou le second choix ne sont pas forcément les meilleurs choix, ni pour l'homme ni pour la femme, d'ailleur. Le couple qui n'arrive plus à s'entendre peut se séparer en divorçant ou choisir la polygamie afin de limiter les dégâts tout comme la femme peut décider de partir et se trouver un autre mari et l'homme une autre conjointe. Poser la question en terme de profit, c'est complètement fausser ce qui n'est en fait qu'une question rhétorique pour mieux chercher à avoir raison alors qu'en cherchant à faire dialoguer les cultures comme vous le faites, vous vous contentez de tirer la couverture vers la culture occidentale, l'athéisme et un certain christianisme. Vous avez le droit d'être pour ou contre la polygamie, c'est le droit de tout un chacun, mais tirer à boulets rouges sur les pratiques de nos parents et de nos grands-parents sous prétexte qu'ailleurs on fait autrement, je trouve cela foncièrement abusé.
Vous êtes qui pour tirer un trait sur le choix d'une partie non négligeable du peuple sénégalais, et d'autres hommes et femmes à travers le monde, qui peut être mormons, musulmans, animistes ou carrément agnostiques ? Je rappelle tout de même que ce que vous tentez de présenter comme une violence est encadré par les lois de ce pays qui garantissent la liberté de chaque conjoint à dire non si cela ne lui convient pas. Je trouve prétentieux et inélégant de déballer la vie de votre prétendu « ami » de la façon dont vous l'avez ici. Est-ce de la jalousie ou de la vraie compassion pour les femmes que vous infantilisez ici et qui ont accepté d'être coépouses en connaissance de cause, ou alors votre propre histoire qui vous est resté au travers de la gorge après toutes ces années ?
En plus, dire que l'homosexualité, les relations extra-conjugales ou l'échangisme ont bien un impact sur l'entourage de ceux et celles qui les pratiquent. L'une des conséquences est la banalisation de l'infidélité qui entraîne la perversion de la jeunesse qui règle ses comportements sur les modèles donnés par les adultes. Une autre conséquence non moins importante est la crise démographique qui fait que le Canada et l'Allemagne, plus récemment, en appellent aux compétences des jeunes du monde entier dont une bonne part est issue de familles polygames.
Vous avez posé le problème en des termes qui ne sauraient être ni justes ni équitables. Juger une culture avec les œillères d'autres cultures, c'est forcément malsain et si vous aviez été un Occidental ou un Asiatique, j'aurais crié à l'impérialisme moral et culturel. Mais, c'est tellement mieux et plus confortable pour les Blancs d'avoir réussi à formater de brillants esprits bien de chez nous pour s'attaquer à une civilisation et une culture bien plus vieille que celle de l'Occident, de l'Orient et bien plus sage aussi à bien des égards, la pauvreté ou la richesse n'étant pas des vertus. Mais, ce n'est ni le lieu ni le moment de développer tous ces points. Je réitère simplement mon dégoût et ma déception de voir certain-es de mes pairs adhérer sans aucun recul critique au modèle occidental en déliquescence en distillant comme M. Niang le fait si brillamment ici une vérité totalement biaisée, certainement par son expérience personnelle tellement biaisée qu'il l'a exposé sans prendre aucun gant. Le fait qu'il ait eu une expérience traumatisante de la polygamie ne rend cette pratique ni indigne, ni rétrograde ni rien de tout cela.
Le bonheur n'est pas qu'une affaire de choix de régime matrimonial, c'est évident et vous devriez pourtant le savoir, au vu du taux de divorce au Canada et du taux de plus en plus faible des mariages partout en occident. Loin de moi l'intention de dorer le blason ni de la polygamie ni de la monogamie, mais sachons raison gardée et ne nous hâtons pas de généraliser à outrance les choix de société de bien des gens, hommes et femmes doués de raison et aussi conscients que n'importe qui de leur choix ainsi que des conséquences que cela implique. Étant donné qu'aucun être humain n'est parfait, aucune culture ne peut l'être au point d'être idéalisé comme vous le faites sans la réserve minimale requise sur une telle problématique. Ce n'est pas une belle manière de régler vos comptes avec les vôtres, si votre haine viscérale de cette pratique vient de là bien entendu...
Désolé de n'avoir pu m'empêcher de faire comme vous, mais vous pouvez considérer ce long commentaire comme la réponse du berger à la bergère.
Doyloo Sa Xeet
En Juillet, 2012 (01:42 AM)Dans tous les cas, la polygamie sera toujours une alternative moins pire que le « ça passe ou ça casse », sachant que le premier ou le second choix ne sont pas forcément les meilleurs choix, ni pour l'homme ni pour la femme, d'ailleur. Le couple qui n'arrive plus à s'entendre peut se séparer en divorçant ou choisir la polygamie afin de limiter les dégâts tout comme la femme peut décider de partir et se trouver un autre mari et l'homme une autre conjointe. Poser la question en terme de profit, c'est complètement fausser ce qui n'est en fait qu'une question rhétorique pour mieux chercher à avoir raison alors qu'en cherchant à faire dialoguer les cultures comme vous le faites, vous vous contentez de tirer la couverture vers la culture occidentale, l'athéisme et un certain christianisme. Vous avez le droit d'être pour ou contre la polygamie, c'est le droit de tout un chacun, mais tirer à boulets rouges sur les pratiques de nos parents et de nos grands-parents sous prétexte qu'ailleurs on fait autrement, je trouve cela foncièrement abusé.
Vous êtes qui pour tirer un trait sur le choix d'une partie non négligeable du peuple sénégalais, et d'autres hommes et femmes à travers le monde, qui peut être mormons, musulmans, animistes ou carrément agnostiques ? Je rappelle tout de même que ce que vous tentez de présenter comme une violence est encadré par les lois de ce pays qui garantissent la liberté de chaque conjoint à dire non si cela ne lui convient pas. Je trouve prétentieux et inélégant de déballer la vie de votre prétendu « ami » de la façon dont vous l'avez ici. Est-ce de la jalousie ou de la vraie compassion pour les femmes que vous infantilisez ici et qui ont accepté d'être coépouses en connaissance de cause, ou alors votre propre histoire qui vous est resté au travers de la gorge après toutes ces années ?
En plus, dire que l'homosexualité, les relations extra-conjugales ou l'échangisme ont bien un impact sur l'entourage de ceux et celles qui les pratiquent. L'une des conséquences est la banalisation de l'infidélité qui entraîne la perversion de la jeunesse qui règle ses comportements sur les modèles donnés par les adultes. Une autre conséquence non moins importante est la crise démographique qui fait que le Canada et l'Allemagne, plus récemment, en appellent aux compétences des jeunes du monde entier dont une bonne part est issue de familles polygames.
Vous avez posé le problème en des termes qui ne sauraient être ni justes ni équitables. Juger une culture avec les œillères d'autres cultures, c'est forcément malsain et si vous aviez été un Occidental ou un Asiatique, j'aurais crié à l'impérialisme moral et culturel. Mais, c'est tellement mieux et plus confortable pour les Blancs d'avoir réussi à formater de brillants esprits bien de chez nous pour s'attaquer à une civilisation et une culture bien plus vieille que celle de l'Occident, de l'Orient et bien plus sage aussi à bien des égards, la pauvreté ou la richesse n'étant pas des vertus. Mais, ce n'est ni le lieu ni le moment de développer tous ces points. Je réitère simplement mon dégoût et ma déception de voir certain-es de mes pairs adhérer sans aucun recul critique au modèle occidental en déliquescence en distillant comme M. Niang le fait si brillamment ici une vérité totalement biaisée, certainement par son expérience personnelle tellement biaisée qu'il l'a exposé sans prendre aucun gant. Le fait qu'il ait eu une expérience traumatisante de la polygamie ne rend cette pratique ni indigne, ni rétrograde ni rien de tout cela.
Le bonheur n'est pas une affaire de choix de régime matrimonial, c'est évident et vous devriez pourtant le savoir, au vu du taux de divorce au Canada et du taux de plus en plus faible des mariages partout en occident. Loin de moi l'intention de dorer le blason ni de la polygamie ni de la monogamie, mais sachons raison gardée et ne nous hâtons pas de généraliser à outrance les choix de société de bien des gens, hommes et femmes doués de raison et aussi conscients que n'importe qui de leur choix ainsi que des conséquences que cela implique. Étant donné qu'aucun être humain n'est parfait, aucune culture ne peut l'être au point d'être idéalisé comme vous le faites sans la réserve minimale requise sur une telle problématique. Ce n'est pas une belle manière de régler vos comptes avec les vôtres, si votre haine viscérale de cette pratique vient de là bien entendu...
Désolé de n'avoir pu m'empêcher de faire comme vous, mais vous pouvez considérer ce long commentaire comme la réponse du berger à la bergère.
@mamediarra
En Juillet, 2012 (02:32 AM)Ano
En Juillet, 2012 (03:20 AM)je juste leur dire et si leur soeur ou tante pour ne pa dir mere les apls
Polygame
En Juillet, 2012 (03:54 AM)Trop d'amalgames dans ces commentaires.
Dans une société totalement saine, l'hypocrisie,me semble-t-il, est la seule vertu qui élève et honore les hommes.
Nous sommes tous des hypocrites devant l'éternel.
Lolotte
En Juillet, 2012 (04:09 AM)Peulhsow
En Juillet, 2012 (04:34 AM)???
En Juillet, 2012 (08:57 AM)5hommes pour dix femmes ...il restera 5 femmes seuls ????
Ps = le chiffre pris n'est la que pour illustrer le pb
Sara
En Juillet, 2012 (10:15 AM)Celui qui est contre mon point de vu s'il vous plait répondez avec respect donc sans insulte car je tremble déja en pensant que quelqu'un qui ne se contrôlera pas.
Wa salam
Wwaw
En Juillet, 2012 (13:44 PM)Jbkjj
En Juillet, 2012 (14:47 PM)This Is It
En Juillet, 2012 (15:46 PM)Niçoise
En Juillet, 2012 (16:14 PM)Lawson
En Juillet, 2012 (16:28 PM)L'inde est le seul pays ou les hommes sont plus nombreux que les femmes car la plupart des foetus féminins sont éliminés du fait que avoir une fille y est considérée comme une honte !
en angleterre il y'a 7 millions de femmes de plus que d'homme et aux USA 7.5 millions de femmes de plus que d'homme , donc si tous les hommes se marient il restera 7.5 millions de femmes qui mourront jeunes filles ou alors décideront d'être une propriété publique ou accepteront d'être seconde épouse !
ALLAH SWT est Le Sage et il sait mieux pourquoi il a institué la polygamie et il n'appartient pas à un croyant lorsque ALLAH et son messager ont décidé de contester .
Guis Ga
En Juillet, 2012 (22:42 PM)Severine
En Janvier, 2019 (23:55 PM)Theresa
En Mars, 2019 (00:28 AM)Matha
En Octobre, 2019 (13:47 PM)Participer à la Discussion