Depuis l'avènement de l'alternance, une boulimie foncière s'est emparée de nos autorités. Au Cices, les terres ont été données à des privés. « Cette situation m'apparaît comme une injustice criarde et révoltante, du fait d'une politique de gestion foncière désastreuse de la part de votre gouvernement », dit-il. « Je suis consterné et révolté à chaque fois que je passe devant le CICES. Les immeubles qui émergent de terre exercent sur moi une agression indicible. Les informations circulant à ce propos exacerbent ce sentiment qui m'habite. Il se dit que votre gouvernement est en train de dépecer les terres du CICES pour les distribuer à des particuliers », s'offusque El hadji Momar Samb, dans une lettre ouverte adressée au président de la république président de la République , afin de se plaindre d'un acte que l'on peut assimiler à du vol. Mais, la situation a empiré. Hier, les travailleurs de « Dm Dikk » sont entrés en grève, car une partie de leur dépôt est convoité par des énergumènes qui ne se ont guère gênés pour abattre un pan du mur de clôture afin d'édifier des bâtiments. Mobilisés, les travailleurs ont refusé le bradage de leur patrimoine foncier La boulimie foncière des libéraux a entraîné une politique de spoliation sans nom. On assiste au dépeçage des réserves foncières et une aliénation systématique du patrimoine foncier national, au profit d'intérêts privés. Tel un rouleau compresseur, cette boulimie frontière ravage tout sur son passage, emportant, dans sa course vertigineuse, les terres des abords du stade Léopold S. Senghor. La même opération qui a failli se réaliser à propos des terres du ranch de Dolli. Le phénomène se développe dans presque toutes les communes du pays. Les bâtiments sortent des terres aux abords du Cices, et rompent parfois toute harmonie architecturale. Dakar est devenue un véritable capharnaüm où les populations étouffent. En effet, les instigateurs de cet accaparement féroce et continu de toutes les réserves foncières disponibles, d'ailleurs entamé depuis le magistère du PS et qui se poursuit plus drastiquement depuis 2001, font fi de toutes les directives d'aménagement édictées dans les cadres de la planification urbaine A telle enseigne que les réserves pour équipements prévues dans le cadre de l'évolution exponentielle prochaine de Dakar (la population est prévue à plus de 5 millions d'habitants à l'horizon 2025) ont été quasiment toutes détournées de leur objectif initial, et réaffectées à des fins d'habitation. Pire, les zones classées non édificandi (Bande de filaos du littoral, Forêt de Mbao, DPM, Niayes, etc...) ne sont même pas épargnées par cette occupation sauvage et irrationnelle du tissu urbain de Dakar. Cette anarchie est malheureusement encouragée et soutenue par des hommes de l'art (urbanistes, architectes,...), les autorités administratives déconcentrées (préfets, sous-préfets), les maires. Le mal est profond, lourdement ancré, et atteint des proportions inquiétantes et alarmantes. Dès lors, si des mesures énergiques ne sont pas prises pour redresser la pente, Dakar deviendra de plus en plus invivable, et sera une ville où le stress augmentera les cas de mortalité ; également, les conflits de toute nature et les pollutions de tous ordres vont s'exacerber. C'est sur ce terreau que prospèrent souvent l'insécurité et la criminalité urbaine.
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