‘’L’université, c’est un choc d’idées, ici on ne sait même plus qui est l’enseignant et l’enseigné’’ avait l’habitude de dire Monsieur LO, professeur de Mathématiques à la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD, chef de département Maths-Info à cette époque. Cet humble enseignant, effacé, modeste et remarquable à l’amphithéâtre 7 et au niveau des salles de Travaux Dirigés, sortait ces propos à chaque fois qu’un étudiant avait fini de proposer une différente d’une de ses solutions.
Pédagogue de nature et véritable coach, il avait bien compris, en toute logique, que nul ne détenait la solution miracle à chaque « théorème », pour ne pas dire « problème ».
Nul besoin, d’être professeur agrégé d’université, Docteur d’Etat, ancien ministre ou actuel député pour comprendre ce fait.
Mais à la lecture de l’article du professeur Iba Der THIAM paru dans le « Soleil » du 15 septembre 2009, j’ai commencé à m’interroger sur une question « n’existe-t-il pas un point, une fois atteint par un intellectuel très proche du pouvoir, où sa fonction d’interprétation tendrait vers zéro ou devienne logarithme népérien de 1 ? ».
Je me pose cette question puisqu’étant personnellement convaincu que ce professeur est UNIQUE dans l’ensemble de la population sénégalaise qui compte plusieurs millions d’individus à avoir cette interprétation. Inutile de vous dire que son interprétation tend vers zéro, une façon très polie des mathématiciens de vous faire remarquer que c’est NUL !
Pour paraphraser l’autre, les grosses ailes du super professeur qui avaient fini de pousser avec l’alternance, les privilèges, sa situation sociale l’empêcheraient-elles de descendre sur terre ?
Même au Certificat d’Etudes Primaires, un élève à qui on soumettrait ce sujet remarquerait avec aisance que c’est HORS SUJET de parler de livres à des personnes qui se noient dans l’eau et le souffle coupé par la SENELEC.
Depuis quand des livres ont remplacés les secours, les plans d’actions, la gestion de crise, le gouvernement et son plan en OR, « hors sec, ou si vous voulez tout à fait humide ».
Qui a appris à notre très cher professeur que gouverner c’est produire des livres et que le Sénégal c’est le monde islamique et son président est le messie, ce libérateur envoyé par Dieu pour redorer le blason de cette dernière religion révélée et assainir la finance mondiale ?
Comme l’a si bien dit notre très cher professeur, c’est vrai que ‘’chaque individu interprète les faits, dont il a connaissance en fonction de son niveau de compréhension et de sa sensibilité personnelle’’. Professeur vous avez maintenant démontré de façon nette, claire et précise votre vraie sensibilité au peuple sénégalais, vous êtes passé de « Député du peuple » à « Dompteur du peuple ». Sans civilité ! Est-ce dû à votre titre de Docteur d’Etat ?
Merci, nous avons besoin de Docteurs du peuple, qui prennent en compte nos maux, déclinent des actions et trouvent des solutions. Ça suffit !
Reconnaissez-nous au moins le droit de ‘’crier au secours’’ et de dire à ton leader qu’il a été vraiment HORS SUJET en nous parlant de son triplet de livres. Dans notre jargon moderne, on vous dirait simplement que vous n’avez plus le réseau, peut-être c’est parce que vous vous éloignez de la terre et que maintenant vous avez élu domicile au ciel à côté de votre Dieu-leader.
Votre texte me rappelle l’élève à qui il a été demandé de faire une phrase dans laquelle il y a le mot sucre, il répondit « chaque matin, je bois du café au lait. » Surpris, le maître lui demanda, « où est le sucre ? », « il est dans le café monsieur ». Vous nous alignez Platon, Ghandi, Montesquieu, afin de placer votre joker à la fin. C’est raté puisque cela prouve encore une fois que votre messie est le dernier dans le classement. Rappelez la théorie de la « main invisible », DIEU est partout.
Vouloir à chaque fois protéger ton leader, n’est pas là un lit d’erreurs !
Un Grand ne se mesure point par la quantité de livres produits, ni moins par ces titres ou diplômes. En mentionnant ‘’l’inégalable Cheikh Anta DIOP’’, vous acceptez implicitement qu’il n’est pas votre égal, pourtant il n’a pas tous ces titres avec lesquels vous signez à la fin de vos très longs textes.
Et un autre professeur nous disait « c’est le contexte qui doit servir de prétexte au texte » et, ce même professeur je vous le recommanderais puisqu’il se plait en première année de rappeler que si des individus produisent des thèses de milliers de pages, c’est parce que simplement ils ignorent les techniques élémentaires de résumé et de synthèse.
Si les idées politiciennes rentraient tous les soirs à leurs domiciles, ils y auraient des professeurs qui seraient très à l’étroit chez eux.
Nous, nous ne sommes pas des privilégiés, n’avons pas droit à des pages remplies au « SOLEIL », mais laissez-nous au moins notre droit au chapitre.
Ceux qui retardent vraiment le Sénégal, cherchez le du côté des leaders qui transfèrent notre télé au palais, occupent le « Soleil ». Plus de place à la publicité dans ces deux médias, puisque vous ne laissez aucune place, normal qu’elles soient très proches de déposer les clés. Ceux qui retardent vraiment notre Sénégal, c’est les professeurs qui renoncent à la craie, pour être plus proche du palais, qui se détachent du peuple pour mieux se coller au prince, qui ne prennent la plume pour magnifier le mythe de leur leader. Vraiment un mirage !
Rassurez- vous, même la tête au fond de l’océan, l’électricité coupée, nos médias occupés, nous ne déposerons jamais notre stylo, ne tairons jamais nos maux et crieront toujours.
Ibrahima Gallo NDAO
[email protected]
Citoyen sénégalais,
Ni Docteur d’Etat,
Ni ancien ministre,
Ni député,
Dépité par ces esprits en flagrant délit continu.
1 Commentaires
Bara Juve
En Octobre, 2014 (18:55 PM)Participer à la Discussion