La gouvernance est une notion parfois controversée, car définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire. Il n'y a donc pas un modèle unique de gouvernance mais bien des systèmes de gouvernance.
Dans les sociétés modernes régies par les principes de démocratie, la gouvernance renvoie aux interactions entre l’État, le corps politique et la société, et donc aussi aux systèmes de lobbysmes et de coalitions d'acteurs publics et privés. Ainsi on parle de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance territoriale, de gouvernance africaine, et de gouvernance mondiale.
Dès lors, La bonne gouvernance vise à rendre l’action publique plus efficace et proche du bien public et de l'intérêt général, et donc plus légitime. Elle suppose donc aussi un système qui ne surexploite pas ses ressources et qui vise à rendre un monde meilleur dans tous les domaines d’interventions pour les générations à futures.
Dans le contexte national, le constituant sénégalais du 22 janvier 2001, dans un élan déclaratoire, marque sans équivoque : « son attachement à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques ainsi qu'au principe de bonne gouvernance ».
A mon sens, la bonne gouvernance est un principe démocratique inhérent à l'éthique républicaine. Elle est une évidence dans un Etat de droit et doit être un concept global, une préoccupation au quotidien dans l'exercice de l'Etat dans tous les secteurs. Plus concrètement, elle intègre notamment les principes corollaires de transparence dans la gestion publique, de responsabilité, de rationalité dans l'utilisation et l'orientation des ressources humaines et matérielles, elle suppose aussi le respect de la primauté de droit et l'indépendance de la magistrature, elle dénote également une assemblé nationale qui joue son rôle de contrepoids en adoptant des lois idoines qui tirent leur légitimité dans la volonté du peuple souverain et non de celle du prince ou de la majorité mécanique partisane.
Eu égard à toutes ces considérations il me semble qu'il est institutionnellement incorrecte qu'un département ministériel, domaine du pouvoir exécutif, puisse prétendre gérer une matière aussi transversale intégrant les trois pouvoir de l 'Etat. Cette nouvelle création, à mon avis, reflète une forme d’immixtion manifeste de l'exécutif dans le judiciaire ainsi que dans le législatif, ce qui serait une atteinte au principe basique de la séparation des pouvoirs dans tout Etat de droit. Dès lors, autant de questions me taraudent l'esprit: Quel serait le contenu ou plus précisément le champ d'intervention d'un tel département dans le domaine de la bonne gouvernance? Quel serait la légitimité ou la force des arrêtés dudit ministère sur les autres départements? N'est-il pas évident que la prise en charge d'un tel principe majeur et global (je dis bien principe) par l'exécutif ne serait que partielle vu le champ légal d'intervention bien délimité du gouvernement? N’y a-t-il pas empiétements dudit ministère avec la pluralité d’institutions de contrôles intervenant en matière de bonne gouvernance ? Enfin, un principe républicain à valeur constitutionnel, donc inhérent à la marche d'un Etat de droit dans toutes ses dimensions, doit-il être confié à un ministère, donc à l exécutif?
Il me semble clair que la bonne gouvernance, bien loin d’être un domaine d’intervention comme la pêche, l’industrie, l’élevage, les infrastructures ou entre autres les affaires étrangères susceptibles d’avoir chacun une prise en charge ministérielle, est un principe transversal dont l’aspect opératoire concerne tous les secteurs de l’Etat partagés dans les trois pouvoirs qui le composent, et même dans les domaines interétatiques. Ainsi la promotion ou plus précisément le culte de la bonne gouvernance doit être de paire avec toutes actions de l’Etat, qu’elles soient centrales, déconcentrées comme décentralisées.
En outre, force est de constater que si tous les principes démocratiques, avec leur nécessité avérée, se devaient chacun de faire l'objet d'un département ministériel ont se retrouverait dans le désordre politique dû, notamment, a une pléthore de ministères. Egalement l’action d'un tel département risque fort de verser dans le doublon, le manque de précision et d'efficacité.
Aussi, il convient de préciser que même si le terme de « gouvernement » est perçu dans la terminologie de « bonne gouvernance », cette notion n’est donc pas exclusivement gouvernementale, elle est aussi législative mais également judiciaire, d’où l’inopportunité, voire l’incorrectement politique à instaurer un portefeuille ministériel en charge de ladite notion.
C’est dire, en définitive, que le veille d’un bon fonctionnement des institutions, par tous les acteurs au sein des trois pouvoirs fondé sur le respect stricte des principes constitutionnels qui véhiculent les valeurs fondamentaux d’un Etat démocratique, est en soi un pas de géant dans la bonne gouvernance dans bon nombre de ses manifestations.
Amadou Salmone FALLDans les sociétés modernes régies par les principes de démocratie, la gouvernance renvoie aux interactions entre l’État, le corps politique et la société, et donc aussi aux systèmes de lobbysmes et de coalitions d'acteurs publics et privés. Ainsi on parle de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance territoriale, de gouvernance africaine, et de gouvernance mondiale.
Dès lors, La bonne gouvernance vise à rendre l’action publique plus efficace et proche du bien public et de l'intérêt général, et donc plus légitime. Elle suppose donc aussi un système qui ne surexploite pas ses ressources et qui vise à rendre un monde meilleur dans tous les domaines d’interventions pour les générations à futures.
Dans le contexte national, le constituant sénégalais du 22 janvier 2001, dans un élan déclaratoire, marque sans équivoque : « son attachement à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques ainsi qu'au principe de bonne gouvernance ».
A mon sens, la bonne gouvernance est un principe démocratique inhérent à l'éthique républicaine. Elle est une évidence dans un Etat de droit et doit être un concept global, une préoccupation au quotidien dans l'exercice de l'Etat dans tous les secteurs. Plus concrètement, elle intègre notamment les principes corollaires de transparence dans la gestion publique, de responsabilité, de rationalité dans l'utilisation et l'orientation des ressources humaines et matérielles, elle suppose aussi le respect de la primauté de droit et l'indépendance de la magistrature, elle dénote également une assemblé nationale qui joue son rôle de contrepoids en adoptant des lois idoines qui tirent leur légitimité dans la volonté du peuple souverain et non de celle du prince ou de la majorité mécanique partisane.
Eu égard à toutes ces considérations il me semble qu'il est institutionnellement incorrecte qu'un département ministériel, domaine du pouvoir exécutif, puisse prétendre gérer une matière aussi transversale intégrant les trois pouvoir de l 'Etat. Cette nouvelle création, à mon avis, reflète une forme d’immixtion manifeste de l'exécutif dans le judiciaire ainsi que dans le législatif, ce qui serait une atteinte au principe basique de la séparation des pouvoirs dans tout Etat de droit. Dès lors, autant de questions me taraudent l'esprit: Quel serait le contenu ou plus précisément le champ d'intervention d'un tel département dans le domaine de la bonne gouvernance? Quel serait la légitimité ou la force des arrêtés dudit ministère sur les autres départements? N'est-il pas évident que la prise en charge d'un tel principe majeur et global (je dis bien principe) par l'exécutif ne serait que partielle vu le champ légal d'intervention bien délimité du gouvernement? N’y a-t-il pas empiétements dudit ministère avec la pluralité d’institutions de contrôles intervenant en matière de bonne gouvernance ? Enfin, un principe républicain à valeur constitutionnel, donc inhérent à la marche d'un Etat de droit dans toutes ses dimensions, doit-il être confié à un ministère, donc à l exécutif?
Il me semble clair que la bonne gouvernance, bien loin d’être un domaine d’intervention comme la pêche, l’industrie, l’élevage, les infrastructures ou entre autres les affaires étrangères susceptibles d’avoir chacun une prise en charge ministérielle, est un principe transversal dont l’aspect opératoire concerne tous les secteurs de l’Etat partagés dans les trois pouvoirs qui le composent, et même dans les domaines interétatiques. Ainsi la promotion ou plus précisément le culte de la bonne gouvernance doit être de paire avec toutes actions de l’Etat, qu’elles soient centrales, déconcentrées comme décentralisées.
En outre, force est de constater que si tous les principes démocratiques, avec leur nécessité avérée, se devaient chacun de faire l'objet d'un département ministériel ont se retrouverait dans le désordre politique dû, notamment, a une pléthore de ministères. Egalement l’action d'un tel département risque fort de verser dans le doublon, le manque de précision et d'efficacité.
Aussi, il convient de préciser que même si le terme de « gouvernement » est perçu dans la terminologie de « bonne gouvernance », cette notion n’est donc pas exclusivement gouvernementale, elle est aussi législative mais également judiciaire, d’où l’inopportunité, voire l’incorrectement politique à instaurer un portefeuille ministériel en charge de ladite notion.
C’est dire, en définitive, que le veille d’un bon fonctionnement des institutions, par tous les acteurs au sein des trois pouvoirs fondé sur le respect stricte des principes constitutionnels qui véhiculent les valeurs fondamentaux d’un Etat démocratique, est en soi un pas de géant dans la bonne gouvernance dans bon nombre de ses manifestations.
Greffier au T.R. de Saint-Louis
Email : [email protected]
18 Commentaires
Xxx3
En Octobre, 2012 (22:39 PM)Gadama
En Octobre, 2012 (23:09 PM)Vick Kangou
En Octobre, 2012 (23:45 PM)Pape Ba
En Novembre, 2012 (03:33 AM)Elysee
En Novembre, 2012 (03:45 AM)Voila bien l ' exemple d'un senegalais , bien instruit , bien eduque, et tres precis dans ses propos !
J'espere bien relire d'autres articles de contribution,, de voutre part , dans seneweb ! ...Vous etes articule , tres facile a lire et a comprendre !....Jazak Allah...bi.....khair..., cher compatriote...!
Un ministere de la bonne gouvernance est simplement un ...BLUFF...!....Politiquement et socialement , c'est une
facon , tres sournoise , de pretendre surveiller des derives etatiques , lorsque le president est accule au mur, ou bien incapable de decider en toute quietude !...En quelque sorte c'est la bouee de sauvetage d'un president qui
ne veut pas endorser, ...toutes...les responsabilites , qui lui incombent !.....WASSALAM......a vous...et a tous...!
Aziz
En Novembre, 2012 (07:22 AM)Aussi pour essayer de museler ( neutraliser l'action) ceux de la société civile qui travaillent dans ce domaine de la bonne gouvernance.
Dans tous les cas il n'a qu'à ne pas se fier à son mentor, je crois qu'il le sait. Suivez mon regard . .... Wait and See
Abdoul Wahab
En Novembre, 2012 (09:14 AM)Almami
En Novembre, 2012 (11:09 AM)Pourtant, cette presse était très virulente et critique lorsque Aziz Sow était nommé Ministre du NEPAD et de la bonne gouvernance en 2004.
Nous souhaiterions également avoir la position de la RADDHO, du Forum Civil, de Amnesty Senegal, de la LSDH, ...
NON A L'INDIGNATION SELECTIVE !!!!!
Listo
En Novembre, 2012 (11:42 AM)J'ajouterai simplement pour résumer, et pour paraphraser un célébre homme politique Africain, " la bonne gouvernance n'est un pas un vain, c'est un comportement"
C'est un comportement que doit avoir tout homme public, investi de responsabilités publiques, et dans toute la vie publique du Sénégal : que ce soit dans le domaine du pouvoir exécutif, du pouvoir législatif ou du pouvoir judiciaire, car la bonne gouvernance est un corollaire de l'Ethique!
Mais il ne saurait y avoir 'bonne gouvernance", si l'homme ou la femme publics promus, n'a pas la compétence requise pour le poste pour lequel il est nommé, s'il n'est pas formé pour occuper le poste, s'il n'a pas les qualités pour cela !
Voilà pourquoi, le condition sine qua non de la bonne gouvernance est de nommer qui il faut , ou il faut!
Le problème vient des mauvais choix des hommes ou femmes dés le départ: aussi , personnellement je ne jette jamais la pierre aux mal gouvernants, puisqu'ils ont cette tare et c'est donc pas de leur faute!
On notera que cela n'arrivera jamais dans le secteur privé, et dans le cas ou cela arriverait, on change trés vite!
C'est donc au sein de l'Etat, dans notre Administration que des libéralités sont prises, pour moult raisons politiciennes, des raisons de connivence politique, affective, clanique et j'en passe!
Il faut donc d'abord revenir à plus de rigueur, d'éthique, de raison!
Ceci étant, je me demande donc à quoi doit passer ses jornées, le ministre chargé de la bonne gouvernance: qu'est ce qu'il peut bien faire, car il n ya pas de "matiére à moudre", rien à faire de concret: peut etre à faire des" pense bete au Président": les lira t'il?
Et le soir, en rentrant chez soi, peut il penser avoir été utile?????
Listo
En Novembre, 2012 (12:33 PM)En cas en rentrant le soir, je ne sais pas s'il peut avoir le sntiment d'avoir été utile, d'avoir servi l'Etat?
Je ne sais pas , j'en doute!
Niit Njay
En Novembre, 2012 (13:51 PM)Talla Dieng
En Novembre, 2012 (14:07 PM)Deug Deug!
En Novembre, 2012 (17:35 PM)Ely Gangue
En Novembre, 2012 (18:08 PM)Macky Apprenti President
En Novembre, 2012 (14:04 PM)Deuggalsen
En Novembre, 2012 (10:06 AM)Mr le président est il à la hauteur de la charge de président: a mon avis il suffit qu'il joue pleinement le rôle de president en nommant les hommes qu'il faut et faire fonctionner les différents corps de contrôle etc.
A MON AVIS XEME A VU JUSTE, ON UTILISE mR koulibaly pour défendre le gouvernement en parlant de bonne gouvernance!!! faire croire qu'il y a bonne gouvernance.
Daouda Sene
En Novembre, 2012 (16:19 PM):a Honte
En Novembre, 2012 (18:25 PM)Est-ce une maniere deliberee de faire passer les interets de la famille d'abord et saborder ainsi la VOIE DU YOOKUTE du Presdident Macky Sall et en faire une VERITABLE VOIE DU JIRO qui mene droit au YOONU YAXUTE ?
Que le Ministre de la fonction publique balaye a son propre jardin en laissant son propre beau-frere, Secretaire general a la retraite encore en service au Ministere de l'Education nationale, aller a la retraite sans le proteger, avant de denicher par biometrie, des fraudeurs a la fonction publique. Que le MATEY cesse sinon c'est un sabotage ouvert a la volonte de travail bien fait du President Macky Sall.
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