Grand PAPE, comme j'avais l'habitude l'appeler est parti. Le monde du football pleure, moi aussi.
Pape va nous manquer à nous tous tant il a marqué son époque.
Pape DIOUF avait deux pays, la France et le Sénégal. Il avait deux amours, sa famille et sa tendre maman. La première fois qu’on s’est rencontrés, il m’a parlé d’elle et de ses six enfants pendant un tour d’horloge. Cette promesse de l’aube m’avait beaucoup marqué. Il avait deux amis très proches, le sage Yatma Diop ancien international de football que certains n’hésitent pas à désigner comme le meilleur de sa génération et le discret Mamadou Koumé, journaliste de talent avec qui il avait créé le journal Sportif. Il avait deux fils spirituels, Etienne Mendy pour sa connaissance du football et des footballeurs et Thierno Seydi, pour sa loyauté et sa grande volonté.
Pape avait deux universités, le Football et la Culture. Entre les deux, sans me tromper, il aurait certainement choisi la deuxième. Il aimait lire, avait une belle plume, une connaissance dense, approfondie du football qu’il souhaitait libre et authentique. Il aimait les belles rencontres, celles des gens qui avaient effectué de grandes et brillantes études. Je peux en citer quelques uns comme le Professeur Abdoulaye Sakho et Pascal Boniface qui nous a permis de mieux découvrir l’homme dans leurs livres. Quand il me parlait du Pr Sakho, ses yeux brillaient toujours, preuve qu’il mettait la connaissance et la culture au dessus de tout.
Lui et Moi ne parlions jamais de business parce qu’il me considérait, pour reprendre son expression à mon égard, comme « un homme d’esprit, un intellectuel du football ». Sa grande bibliothèque témoigne de sa passion pour la lecture, qui était au demeurant réelle.
Sa première université c'est-à-dire le Football, a fait de lui l’homme qu’il est devenu, généreux, plein d’empathie pour les grands comme pour les petits, aimé des marseillais, des amoureux de l’OM et des africains de la Diaspora dont il représentait l’une des plus belles réussites, attaché foncièrement au respect de la parole dans un milieu où la trahison et le manque de reconnaissance sont devenus la règle.
Sans exagération aucune, avec « la mort de notre PAPE » pour reprendre le titre du mythique journal L’Equipe, une des lumières de la Bibliothèque du football, au sens Hampathéen du mot, depuis Eduardo GALEANO, vient de s’éteindre.
Reposes en Paix. Grand PAPE.
Comme tu l’as toujours souhaité, l’Afrique, la France, le Sénégal et surtout ta famille et tes enfants ne t’oublieront jamais et te seront éternellement reconnaissants.
Maître Moustapha KAMARA
Docteur en droit du sport, MBA
Avocat au barreau de Marseille
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