En Afrique subsaharienne francophone, il y a une loi d’airain, à laquelle le Mali ne dérogera pas : un Président sortant qui est mis en ballotage pour un second tour sera immanquablement battu à la fin. Tract, avant le second tour, avait appelé à voter pour Soumaïla Cissé, dont nous sommes plus que jamais sûrs qu’il sera élu président de la République du Mali.
En poussant IBK au coin de corner avec un score de 41,42%, les 24 adversaires ont d’ores et déjà réussi le tour de force de le faire battre par son challenger Soumaïla Cissé dans deux semaines.
Au premier tour, IBK aura fait le plein de voix du candidat présidentiel qu’il est, fort des moyens de l’Etat et la capacité de mobilisation stipendiée offert par son statut de «candidat officiel». IBK a obtenu 41,42% et Soumaila Cissé 17, 80%. C’est un match retour.
Comme en 2013, le second tour de la présidentielle malienne opposera donc le président sortant au chef de file de l’opposition. Selon les chiffres officiels, le taux de participation est faible : seulement 43,06% des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche 29 juillet. Tous les électeurs qui s’y ajouteront au second tour viendront aux urnes pour faire tomber IBK .
L’homme d’affaires et milliardaire Aliou Diallo arrive à la troisième place, avec 7,95 %, juste devant Cheick Modibo Diarra, qui a obtenu 7,46% des suffrages exprimés. Les autres candidats arrivent loin derrière : Housseini Amion Guindo a obtenu 3,89% des voix, et Oumar Mariko est en sixième position, avec 2,42%; les autres candidats affichent des étiages très faibles, allant de 1,77% pour Arouna Sangaré à 0,36% pour Kanté Djénéba Ndiaye, la seule femme sur les 24 candidats en lice.
Mercredi, avant même l’annonce de ces chiffres, deux tiers des 24 candidats au premier tour avaient dénoncé des résultats «affectés par des irrégularités» dans une série de circonscriptions, évoquant des «bourrages d’urnes» et l’«achat de votes» dans une déclaration commune signée par le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans.
De son côté, le camp présidentiel crie aussi à la fraude. Mahamadou Camara, le porte-parole d’IBK, balaie les critiques, accusant en retour l’opposition. «Nous avons des images sur lesquelles on peut voir des partisans de l’URD (le parti de Soumaïla Cissé, Ndlr) corrompre des électeurs !», a-t-il assuré, promettant même de «saisir la Cour constitutionnelle après la proclamation des résultats provisoires».
Les tractations de ralliement des autres candidats au second tour se feront en faveur de Soumaïla. Les faiseurs de rois seront donc Aliou Diallo et Cheikh Modibo Diarra. Aucun des deux n’a un quelconque intérêt à soutenir IBK, ils se rallieront à Soumaïla Cissé.
Le premier est ce qu’on peut appeler un «OVNI politique», c’est-à-dire un Objet volant non identifié, sur la scène politique malienne. Parce qu'Aliou Diallo est un homme d’affaires prospère. Il y a cinq ans, lors de la précédente présidentielle, il avait soutenu la candidature de l’actuel chef de l'Etat. Mais cette fois-ci, il s’est lancé lui-même dans la course, d’abord contre le même IBK. Et il a fait fort, parce qu’il fait partie du tiercé de tête de la présidentielle. Son thème de campagne a été l’alternance, rien que l’alternance, une éducation pour ces choix futurs. Et il «alternera» IBK.
Cheikh Modibo Diarra est, lui, un ancien Premier ministre. Il fait partie des faiseurs de rois, du second tour en compagnie de son allié, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, qui ne peut pas voir IBK en peinture et appellera à voter contre lui.
Enfin, il va falloir compter avec d’autres candidats comme Oumar Mariko, l’ancien ministre Amion Guindo ou encore un autre ancien Premier ministre, Modibo Sidibé.
La variété des candidatures d’opposition au Mali, qui auront été au nombre de 23, contre IBK, est une leçon dont devra s’inspirer l’opposition sénégalaise contre Macky Sall, pour la présidentielle de février 2019.
En attendant, au Mali, second tour le 12 août. Pour voir la consécration de Soumaïla Cissé.
Ousseynou Nar Guèye est le directeur de Publication de Tract.sn et secrétaire national à la Communication, aux Questions éducatives et à la Coopération africaine de S.U.D
6 Commentaires
Pakal
En Août, 2018 (08:46 AM)En Afrique subsaharienne francophone, il y a une loi d’airain, à laquelle le Mali ne dérogera pas : un Président sortant qui est mis en ballotage pour un second tour sera immanquablement battu à la fin. Tract, avant le second tour, avait appelé à voter à Soumaïla Cissé, dont nous sommes plus que jamais sûrs qu’il sera élu président de la République du Mali.
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Je me suis arrêté à la fin de ce paragraphe.
Votre pseudo analyse est nulle. Vous comparez des situations différentes.
Chaque pays a sa spécificité. Les raisons des défaites des sortants sont partout différentes.
On en reparlera après le second tour.
IBK va gagner.
Anonyme
En Août, 2018 (10:02 AM)Triste de voir ce pays frère sombrer de jour en jour.
Anonyme
En Août, 2018 (10:27 AM)Anonyme
En Août, 2018 (12:10 PM)Anonyme
En Août, 2018 (15:19 PM)Anonyme
En Août, 2018 (17:37 PM)Participer à la Discussion