La fermeture (sic) du forage de Thione ( département de Kaffrine) a défrayé la chronique en raison de son caractère inédit, ubuesque, scandaleux, anachronique et véritablement kafkaïen.
Elle rappelle les heures les plus sombres du stalinisme et nous replonge dans la nauséabonde période du colonialisme en ce sens que pour faire plier les populations (qui ont eu l’impudence de s’opposer à ce qu’elles considèrent comme une atteinte à leur volonté maintes fois exprimée de se prendre en charge) les autorités ont décidé de fermer le forage qui polarisait de nombreux villages dont Dioumada et Thione.
Derrière cet oukaze se cache l’intention de confier la gestion de ce forage à l’OFOR ; alors que le comité de gestion mis en place par les populations a remporté tous les suffrages sur ses performances.
En effet, grâce à l’entregent des membres dudit comité et les instructions fermes données aux populations par certaines autorités religieuses de la zone d’honorer leurs factures, aucun couac n’a été constaté dans la marche du forage.
Les populations n’ont donc pas compris la décision prise par certaines autorités de fermer purement et simplement le forage ; les plongeant ainsi dans une situation difficile en ces périodes de fortes chaleurs, de travaux champêtres et surtout de la COVID-19.
Il faut absolument que les pouvoirs publics comprennent que l’on ne peut administrer des populations sans prendre en compte leurs avis ; c’est même le principe premier de cette démocratie participative que l’on nous sérine sous tous les registres.
Pourquoi en outre vouloir confier la gestion de nos forages à des structures qui ont fini de faire la preuve de leur incapacité à gérer correctement l’approvisionnement en eau de nos populations ?
Comment peut-on humainement priver d’eau des milliers de Sénégalais dont le seul tort est de ne pas avoir le même point de vue que des roitelets locaux qui (certains sous-préfets)se trompant complètement d’époque se croient investis d’une mission de rédemption des ruraux qu’ils pensent incapables d’analyser froidement les situations et d’en avoir leur propre perception ?
Ces « chefs de province » sont en train de porter un rude coup à la volonté maintes fois exprimée par les autorités centrales d’impliquer les populations dans la gestion de leurs problèmes.
Il est vraiment temps que ceux qui ont la prétention de nous gouverner apprennent à tenir en compte nos suggestions, notre approche des problèmes. Franchement, un peu plus d’humilité ne leur nuirait aucunement !
Le liquide précieux ne coule donc plus à Thione et environs ; parce que des énergumènes tapis dans l’ombre veulent absolument obtenir la gestion du véritable pactole que rapporte le forage qui, rappelons-le, polarise de nombreux villages.
Les populations sont profondément dépitées. Elles se sont organisées en comités et ont averti ceux « qui nous servent d’autorité » que cette situation ne saurait perdurer ; que leurs préoccupations doivent être prises en compte ; que ce ridicule bras de fer devrait cesser le plus rapidement possible ; pour la plus grande satisfaction de la ruralité qui en a marre d’être infantilisée par certaines autorités qui se croient sorties de la cuisse de Jupiter !
4 Commentaires
Diallo
En Août, 2021 (19:48 PM)La gestion des forages par l'ofor et ses prestataires est exécrable. Un vrai cartel (pour ne pas dire une mafia) s'est formé autour de l'hydraulique rural et ce sont les populations qui trinquent. Le fait de casser les Asufor (associations locales d'autogestion) s'inscrit dans cette dynamique d'accaparement en lieu et place de service public de qualité. Des mafieux tout simplement.
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