Le développement exponentiel de la lutte au Sénégal doit interpeler plus d’un. Au commencement étaient les « mbapatt », tournois de lutte traditionnelle organisés pendant la saison des pluies dans les villages et les quartiers populaires. Avec l’avènement de la lutte avec frappe, sa médiatisation et surtout l’envolée des cachets, la lutte est devenue un véritable phénomène de société. Son caractère mercantile fait de sorte qu’elle est la risée de toutes les convoitises. Mais pour être parmi les ténors et gagner des millions y a du chemin à faire. A ce propos, notons que parmi les cinq milles licenciés, une vingtaine de lutteurs partage plus de 70 % de la manne financière. Ce qui fait qu’il y a beaucoup de prétendants pour peu d’élus.
De nos jours, les combats de lutte font et défont l’actualité, de la maison à l’usine, du bureau au marché. Normal me direz vous parce que c’est notre sport national. Mais admettez avec moi que sa médiatisation doit être contrôlée. Dans la presse écrite, à la radio, et surtout à la télévision la lutte a une place de choix, de «Caxabal » à « Lamb-J » en passant par « Roffo » et « Batamba ». Un des spots publicitaires met en vedette un enfant déguisé en lutteur. Malheureux de voir aussi des lutteurs s’entrainer dans les écoles. Pas étonnant dès lors de voir dans les rues de la banlieue des enfants faire de la lutte leur jeu pour ne pas dire passe-temps favori. Quand ces même enfants entendent à travers les médias des adultes dire qu’ils ont abandonné les études pour devenir lutteur, ils peuvent croire à tort que le sport est incompatible avec les études et que la lutte est la voie royale pour réussir dans la vie. L'éducation d'un enfant, on le sait, c'est un combat constant entre les valeurs de la famille, celles de la rue et celles des médias. Alors protégeons les enfants de cette pression médiatique omniprésente.
Autre fait qui retient mon attention c’est la violence dans l’arène. De la signature de contrat à la fin des combats, des scènes de violence ignobles animent le décor. Tout y passe, jets de pierres et de projectiles, insultes, agressions, vols, pillages. « Lorsque la violence des passions s'est relâchée, on se voit délivré d'une foule de tyrans forcenés » avertissait Platon.
Enfin dire que la lutte avec frappe fait fureur dans les quartiers populaires et la banlieue en particulier relèverait de l’euphémisme ; l’engouement y est démesuré. A tel point qu’on pourrait dire que la lutte est devenue un exutoire pour la banlieue. La construction de l’arène nationale dans cette localité me semble inopportune. La banlieue a surtout besoin d’hôpitaux modernes, d’institut universitaire technologique, de centre de recherche, des solutions face au chômage et aux inondations. « Ne laissons pas nos moyens de vivre remplacer nos raisons de vivre » Hubert Beuve-Méry.
7 Commentaires
Bay Dam
En Mars, 2011 (16:10 PM)Allo
En Mars, 2011 (16:16 PM)Ndiaye Ba
En Mars, 2011 (16:19 PM)Nit
En Mars, 2011 (17:34 PM)Balieue Consciente
En Mars, 2011 (19:22 PM)Sad
En Mars, 2011 (12:25 PM)Cet article devrait conscientiser et appeler nos autorités à revoir la politique qu'elles mènent aujourd'hui!
C'est triste de voir un pays sans politique de ré insertion de jeunes sans formation ni qualification et dire des milliards ont été dépensés pour construire une statue!
je vous invite mes chers à bien réfléchir sur les problèmes actuels de notre cher pays afin d'en trouver des solutions!
Quiconque, qu'il soit élève, étudiant, professionnel, ouvriers, chômeur doit commencer à s'investir que soit dans la politique, association, j'en passe afin de contribuer au développement de notre continent plus particulièrement notre Sénégal!
Le peuple ne doit pas craindre aux politiciens, C'est aux politiciens qui doivent craindre à la population!!!
Sunu Wa Kogne
En Mars, 2011 (12:32 PM)Participer à la Discussion