Suite à la contribution, « Le piège du Benno » de Mr. Omar Ndiaye, responsable communale de « Rewmi » de Rufisque, paru dans l’édition du 28 septembre du quotidien « Le POPulaire », j’ai voulu apporter à mon tour ma contribution sur certains aspects notés par Mr. Ndiaye. Toutefois, je dois souligner que je ne suis nullement mandaté par les Assises Nationales pour apporter cette réplique.
Dans son article, Mr. Ndiaye s’appuie lourdement sur deux supposées « principales conclusions » des Assises Nationales. Je cite « nous pouvons affirmer que les libéraux sont contre les deux principales conclusions des Assises à savoir : le Président de transition et le régime parlementaire » (C’est moi qui souligne). Si je réagis c’est pour attirer l’attention sur le fait que ces deux « conclusions » ne sont nullement des conclusions des Assises Nationales. Cela m’a semblé utile parce que ce sont là deux conceptions qui reviennent. J’en parle en connaissance de cause parce que, dans le cadre de la campagne de restitution des conclusions des Assises Nationales, je sillonne le Sénégal des profondeurs et notre équipe est souvent interpellée sur ces deux questions. D’ailleurs cela a été le cas à Rufisque, la ville de Mr. Omar Ndiaye, quand nous avions organisé un forum d’échanges et de communication avec les populations. La réponse a toujours été que nulle part dans sa littérature ni dans ses communications, les Assises Nationales ne parlent de « président de transition » ou de « régime parlementaire ». Je voudrais bien renvoyer au seul document officiel, pour le moment, des Assises Nationales ayant trait aux conclusions des Assises, la « Charte de Gouvernance Démocratique ».
Concernant le premier point, « le président de transition », les Assises ne sauraient avoir tiré une telle conclusion pour la bonne et simple raison que les réflexions n’étaient point axées sur les stratégies électorales ou d’alliance pour les élections présidentielles de 2012. Faire une telle affirmation serait méconnaitre les objectifs et la méthode de travail que les Assises ont adoptés. Ce serait ici le moment et le lieu peut être de rappeler que pour les Assises et les participants aux Assises, il fallait faire un état des lieux objectif de nos 50 ans d’existence, pour arriver à une vision à l’horizon de 2025 basée sur des valeurs et modèles de gouvernance dans tous les domaines sur lesquels s’appuyer pour faire de cette vision une réalité. Etant impliqué dans le programme de restitution des « Conclusions des Assises Nationales », j’ai eu le privilège d’éplucher plus de 3000 pages de rapports et contributions et je n’ai jamais pu rencontrer une suggestion ou injonction venant des « assisards » de mettre en place une équipe de transition. Je peux comprendre qu’il puisse y avoir confusion parce que les partis politiques qui constituent Benno ont été et sont des acteurs principaux des Assises. Ces mêmes partis ont tous unanimement signé un engagement d’appliquer les conclusions des Assises Nationales et ceci sans réserves. Il n’y a du reste aucune place pour des réserves dans le format de signature de la Charte disponible au siège des Assises. En effet, tout a été décidé sur la base du consensus.. Réunis donc au sein de Benno et dans le cadre des stratégies qu’ils peaufinent pour conquérir le pouvoir et mettre en œuvre les conclusions des Assises Nationales, ces partis ont donc théorisé la période de transition et la mise en place d’une équipe de transition. Cette idée de « transition » vient de Benno et non des Assises.
Qu’en est-il du régime parlementaire ? Je voudrais renvoyer aux recommandations bien inscrites dans la « Charte de Gouvernance Démocratique ». Au chapitre IV « Institutions, Liberté et Citoyenneté » on peut lire ce qui suit :
« … la constitution doit :
- Définir le domaine de compétence des institutions avec une séparation nette et un équilibre entre les différents pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire.
Les différents pouvoirs doivent être bien équilibrés, et jouer leur rôle avec l’autonomie suffisante pour exercer pleinement leurs missions…
- Mettre un terme, d’une part, à la tendance à la concentration des pouvoirs à la présidence de la République notée de la crise de 1962 …
- Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée Nationale de la formulation et de l’exécution de la politique de la Nation ;
- L’Assemblée Nationale devient le lieu d’impulsion de la vie politique, avec des députés porteurs d’une éthique … :
- Elle dispose des moyens de contrôler l’action du gouvernement. » (Assises Nationales du Sénégal, Charte de Gouvernance Démocratique, Mai 2009, pp 3 et 4)
Voila les seuls points dans cette charte où il est fait référence à l’Assemblée Nationale dans ses rapports avec le gouvernement. Maintenant, les interprétations ont vite été faites pour souligner que les Assises Nationales ont conclu en l’instauration d’un régime parlementaire. Encore, une fois, les politiques (les partis de Benno, comme d’autres) qui décident de matérialiser ces recommandations, une fois au pouvoir, peuvent bien décider d’instaurer un régime parlementaire. Toujours est-il que les « assisards » n’ont pas été aussi loin dans les détails pour proposer un régime d’une quelconque nature. D’ailleurs, je me permets de rappeler la réponse du Président Amadou Makhtar Mbow à cette question sur le régime parlementaire. Il avait en substance souligné qu’il appartenait aux politiques de s’entendre et mettre les formes pratiques à ces recommandations.
J’espère avoir apporté une humble contribution dans la clarification sur ce débat.
Sidy M. Cissé
Membre de la Commission pour les Restitutions des Conclusions des Assises Nationales
14 Commentaires
Ob's
En Septembre, 2011 (13:57 PM)Un Inconnu
En Septembre, 2011 (14:23 PM)Pix
En Septembre, 2011 (14:43 PM)Pix
En Septembre, 2011 (14:44 PM)Ham
En Septembre, 2011 (14:45 PM)Aragon19
En Septembre, 2011 (14:45 PM)Aragon
En Septembre, 2011 (14:46 PM)Pix
En Septembre, 2011 (14:47 PM)Pix
En Septembre, 2011 (14:47 PM)Ham
En Septembre, 2011 (14:49 PM)Pix
En Septembre, 2011 (14:49 PM)Elcam
En Septembre, 2011 (14:51 PM)Diop
En Septembre, 2011 (15:48 PM)Sénègal
En Septembre, 2011 (16:09 PM)Quant à vous laudateurs du clan Wade vous avez tout intérêt
à tirer des leçons de votre débacle historique des locales de 2OO9.
Pourquoi Wade a t il voulu se faire élire avec 25%des suffrages????????
Réfléchissez voyons...
Le probléme c'est de savoir qui ira au deuxiéme tour face au candidat de la coalition du PDS....
maky, Idy ou Benno?
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