Dans une interview accordée par Jeune Afrique l’intelligent, Wade déclarait : «Dans la configuration politique que je cherche à dessiner, je trace une voie pour Landing Savané, le leader d’And Jëf, au gouvernement depuis 2000. Et pour Iba Der Thiam. Ces deux alliés, qui me donnent entière satisfaction, jouerons un rôle de plus en plus important.» (J.A/ L’Intelligent n° 2321- du 3 au 9 juillet 2005).
Landing fait apparemment parti des postulants de l’après Wade que ce dernier a promis de mettre en pole position pour sa succession. Son comportement et ses sorties reflètent une certaine adhésion à une démarche concertée et une volonté réelle de continuer son compagnonnage avec Wade est tout le temps affichée.
Face à ses partisans, à Paris, le dimanche 15 juillet dernier, Landing déclare que «AJ reste dans le gouvernement pour éviter les dérives» (Journal L’AS du 19-07-06). Landing qui reconnaît ainsi, implicitement, l’existence de dérives de la part du régime de Wade refuse de les commenter ou de les dénoncer. Il se limite juste à en faire allusion, certainement pour ne pas gêner son partenaire attitré pour l’amorce d’un avenir politique dessiné.
Candidat naturel de l’après Wade, il a apparemment choisi d’emprunter la voie jugée la plus facile pour accéder à la magistrature suprême : s’accrocher aux baskets de Wade en attendant son départ, mais tout en érigeant en système d’occupation du temps : le discrédit de ses adversaires déclarés et potentiels.
En effet, c’est à croire que Landing se délecte des procès de sorcellerie intentés par ses amis libéraux sur ses potentiels adversaires. A chaque fois qu’un problème est soulevé pour vouer aux gémonies ses adversaires politiques, il en profite pour enfoncer le clou, histoire de tirer profit de cette situation en façonnant, en bien, son image.
Son jeu sous-tendu par des arguments du genre : «Je suis le seul de tous les candidats qui pourraient briguer la magistrature suprême dont le nom n’a jamais été évoqué en rapport avec un scandale politique ou financier» (Journal le matin du 18 juillet 2006) (on verra après les audits d’après alternance) est ainsi meublé par une démarche honteuse consistant à jeter le discrédit sur ses adversaires par tous les moyens.
Déjà avec l’affaire des licences de pêche, il a essayé d’enfoncer le clou pour discréditer le Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, candidat de l’après Wade, sous le prétexte de «l’exigence de transparence, l’obligation de rendre compte, à la lutte résolue contre la corruption et à l’enrichissement illicite». Mais fort bizarrement le monsieur ne s’est pas prononcé sur le scandale des chantiers de l’Anoci, il ne s’est jamais prononcé sur la réfection de l’avion présidentiel, sur les 14 millions de dollars remis à Wade par un quidam. Il ne s’est pas posé la question de savoir pour quel service rendu… Mais bien entendu il a parlé de l’affaire des chantiers de Thiès qui concerne un autre candidat de l’après Wade, Idrissa Seck et de quelle manière ? Le dimanche 21 août 2005, dans l’émission Grand jury de la Rfm, Il déclarait à propos des chantiers de Thiès, alors que l’ancien Premier ministre était en prison, que «Idrissa Seck a une plus grande part de responsabilité car il était Premier ministre et il a fait exécuter les travaux».
Une affirmation malhonnête de la part d’une personnalité qui est bien au fait de la marche d’un Etat et qui sait parfaitement que c’est le président de la République qui décide de toute action du gouvernement, qui arbitre les choix budgétaires, que c’est le ministre de l’Economie et des Finances, ordonnateur des dépenses qui gère le budget et que c’est le ministre de l’Habitat, de la Construction et du Patrimoine bâti qui affecte les travaux sur le terrain. Comment un Premier ministre peut avoir une grande part de responsabilité dans cette affaire ? La question ne préoccupe pas outre mesure Landing qui s’était armé d’affabulations et de propos malveillants pour liquider un candidat de l’après Wade, incapable de répondre parce que pris en otage entre quatre murs.
Landing ne se prononce que pour régler des comptes ou se présenter comme le meilleur candidat pour l’après-Wade. Dans ses discours, les préoccupations du peuple sont royalement ignorées. Rien sur l’émigration clandestine, rien sur la situation des sinistrés qui risquent de se retrouver sans toits avec l’arrivée de l’hivernage, rien sur le chômage des jeunes, rien sur l’utilisation pernicieuse des deniers de l’Etat… Naguère porte drapeau des sans voix et des opprimés, Landing a aujourd’hui du mal à se départir de ses intérêts personnels qu’il sauvegarde jalousement. «Pour connaître un mortel, donne lui du pouvoir», disait Pittacos <13> [email protected]
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion