En réalité depuis
notre indépendance, exception faite d’une courte séquence, celle pendant
laquelle Mamadou Dia était le chef du gouvernement, notre pays a été gouverné sans
rigueur, ni application sans faiblesse de
la loi à ses contrevenants. Ainsi, les affaires publiques allant crescendo se
sont empirées pour s’installer dans un laxisme effroyable et un laisser-faire
inqualifiable. Avec cette absence de rigueur et de contrôle strict, les
gouvernants successifs se sont alors, à la faveur de cet état de pagaille et
d’anarchie, à cœur joie et comme des bandes organisées de malfaiteurs, attelés
à piller sans état d’âme et retenue les ressources du pays mises à leur
disposition pour bien le gérer. Il est évident que dans un tel environnement et
une atmosphère si défavorable, il n’était point possible de réunir les conditions
optimums d’un développement économique, voire global dans les normes.
En effet, nous avons
remarqué de manière formelle et irréfutable, et toutefois, le sont aussi avec
nous, quasiment la plupart des observateurs attentifs et objectifs de notre
pays, que depuis le départ de Mamadou Dia, les détournements de deniers
publics, les crimes économiques et de
sang étaient commis par les gouvernants en place avec plus d’ampleur. Paradoxe !
Mais pour autant, ils n’ont jamais été sanctionnés à la hauteur de la gravité des
faits et par rapport aux lois, même simplement en vigueur. Et encore moins, en
rapport avec leur degré de responsabilité dans les affaires, ce qui devrait
être de surcroit une circonstance aggravante des sanctions. Voilà pourquoi
d’ailleurs, nos prisons ne sont jusque-là remplies que de larcins et autres
pickpockets, au même moment où les grands voleurs eux, profitent aisément de
leurs butins et biens mal acquis, -l’impunité favorisant- au détriment de la
grande majorité du peuple sénégalais.
Alors, si les
révélations surprenantes et fracassantes du colonel A Aziz Ndaw sont effectivement
fondées,- nous supposons qu’elles le sont, puisqu’il n’y a pas de fumée sans
feu- il pourrait tout au moins y avoir sans aucun doute, quelques cas avérés
alors. Mais si nous sommes bien dans un tel cas de figure, cela voudrait dire alors
que nous avions une bande de malfaiteurs au sein et à la tête du régime libéral.
Une bande, dont l’ignoble tâche ne consistait en fait, qu’à piller systématiquement
nos ressources sans scrupule. Ce serait aussi la confirmation que notre pays n’était
pas du tout entre de bonnes et expertes mains en matière de gestion des
affaires publiques. Et nous y sommes d’ailleurs jusque-là. Car le pays est malheureusement
bien loin d’une gestion rigoureuse, efficiente, sobre, vertueuse, efficace,
transparente, etc. Nous constatons en fait que l’environnement peu
rigoureux dans lequel le pays baigne actuellement au plan des institutions et
autres, ne permet aucunement une gestion telle que souhaitée et n’empêche nullement
du tout aussi, un pillage systématique et détournement de toutes sortes des
ressources nationales de se faire, parce que l’impunité, le laxisme et
l’absence de rupture demeurent encore jusque-là.
A la suite des
fracassantes révélations, tout de même bien tardives, du colonel Ndaw, comme un
déclencheur automatique, les langues certains responsables libéraux commencent
à se délier. Et d’un peu partout, fusent des négations et justifications
puériles et peu convaincantes de ceux-là qui se sentent déjà visés. En tout
cas, ces révélations ne donnent encore que plus de poids et de raison valable,
à poursuivre justement avec davantage de rigueur et de célérité, la traque des
biens mal acquis et tous ceux qui se sont enrichis illicitement par les biens de
la nation. Et en outre, elles montrent au besoin et dans une large mesure
également, qu’il y a anguille sous roche, et que ce n’est point une chasse aux
sorcières, de fausses accusations ou une adversité politique sans fondement.
Elles constituent à suffisance, tout le sens du devoir et de l’obligation que
l’Etat a par devers lui, à châtier avec sévérité, tous les véreux bénéficiaires
reconnus coupables, en guise de sanction exemplaire et dissuasive à l’endroit
de ceux qui auraient l’intention de tenter demain de les imiter.
D’ailleurs, nous
le constatons à travers leurs
déclarations dans la presse. En effet, certains responsables libéraux, dont les
comptes bancaires souffrent le trop plein, commencent à perdre leur sommeil depuis
la sortie du livre et l’annonce de ses révélations qui éclaboussent certains d’entre
eux. C’est un secret de Polichinelle, que tous ces gens concernés ont été bel
et bien gracieusement servis par Me Wade, dans sa folie oligarchique à dilapider
gratuitement et sans compter nos ressources. Ainsi, par cette voie ou manière, Me
Wade traduisait en fait son idée folle et saugrenue de création de riches artificiels.
En effet, Wade distribuait des millions à ses alliés pour les récompenser. Et
l’ancien Premier ministre Souleymane Ndené Ndiaye en avait fait la révélation
en soutenant toutefois que ce n’était pas une source d’enrichissement illicite. Il
reconnaitrait d’ailleurs avoir reçu beaucoup d’argent de son mentor Me Wade. Mais
si un tel fait n’est pas une source d’enrichissement illicite, il est quoi
alors monsieur Ndiaye ? Et bizarrement, tous ces bénéficiaires indélicats
ne donnent que des justifications bidon, qui ne peuvent en aucune façon tenir
la route, à savoir que c’est un don reçu de Wade ou d’amis étrangers. Quelle
incongruité !
Le président
Macky Sall raterait le coche, en laissant filer en ce moment une occasion et la
meilleure de son magistère, pour laisser une empreinte positive, en tirant au
clair une bonne fois pour toutes, cette nébuleuse affaire de biens mal acquis et
bien d’autres énigmatiques affaires publiques, qui empoisonnent l’atmosphère du
pays depuis 2 ans. L’engagement solennel et ferme de Macky Sall à poursuivre
jusqu’à son terme la traque des biens mal acquis et l’assainissement des mœurs par
son gouvernement dès le début de son mandat, figurait parmi les priorités et avait
reçu un franc soutien populaire sans précédent. Cette promesse est encore
fraîche dans nos mémoires. Mimi Touré, comme ministre de la Justice avait
entamé dans ce sens un travail remarquable
et encourageant, ce qui faisait trembler de peur certains et la
constitution de lobby contre elle. Mais
malgré tous les crocs-en-jambe qu’on lui
faisait, elle avait fermement tenu
la dragée haute à ses détracteurs. Le constat qui se dégage aujourd’hui, est
que l’intensité et la fermeté requises pour cette affaire, s’émoussent et
laissent même entrevoir des négociations inacceptables et autres médiations
pénales, donc une dérobade en vue ou un abandon de la traque. Une telle issue malheureuse
serait une catastrophe de plus aux yeux des Sénégalais, qui s’attendaient à bien
mieux. Et le fait de laisser filer ces voleurs avec autant de biens,
justifierait sans aucun doute que l’impunité et l’absence de rupture dans la
gestion des affaires publiques, demeurent encore parfaitement chez nous. Mais
quoi qu’il en soit, tous les méfaits et revers de cette bataille perdue, retomberont
immanquablement sur la tête de Macky
Sall lui-même.
II est bien vrai,
et à cela il n’y a aucun doute, que le Sénégal est un pays de scandales où les
uns sont plus graves que les autres. Mais le paradoxe, c’est qu’aucun de ces
scandales bizarrement, n’a encore connu de dénouement net et clair. Il est
pratiquement impossible de dire avec précision combien de scandales et meurtres
déclarés et connus, ont été élucidés depuis 1962. Par ailleurs, on trouve
rarement de prisonniers de droit commun, d’anciens gouvernants ayant commis de
graves détournements de deniers publics au cours de leur gestion. Mais pourquoi
donc ? Tout cela à cause simplement, de mensonges et de manœuvres
d’évitement de la vérité de gouvernants irresponsables, sans patriotisme et
éthique.
Au demeurant,
toutes ces révélations scandaleuses depuis lors, prouvent nettement que nos
gouvernants ont toujours menti et continuent encore à mentir au peuple sénégalais. A l’évidence, tout
reniement est un mensonge. Par conséquent, tout homme qui se renie est bien capable de commettre toutes sortes
bassesses pour avoir la satisfaction de ses besoins. Au Sénégal, et jusque-là
en tout cas, tous ceux qui ont accédé au pouvoir, se sont reniés totalement ou
partiellement, sur leurs engagements essentiels et fondamentaux. Voila
pourquoi, cela sème à juste raison, le doute dans l’esprit des citoyens, et à
se poser la question : maintenant, à qui faire confiance demain ?
Donc, ce scandale de la Gendarmerie après celui tout récent de la police
relatif à la drogue et la corruption, n’en est qu’un de plus et le nième du
genre. Et sous peu de temps seulement, il sera classé sans suite et comme furent
ceux qui l’ont précédé, on n’entendra plus en parler. Au regard de tout cela, on
pourrait raisonnablement cataloguer notre pays, comme celui du cimetière des
scandales. Ainsi, ils y naissent, s’y développent, y meurent, y sont enterrés
et, un point final.
Maintenant, il
faut tout de même souligner faire remarquer que le cas du colonel Ndaw,
comporte bien des zones d’ombre, qu’il doit éclaircir pour que les Sénégalais
puissent comprendre. En effet, pourquoi avoir révélé tout cela que maintenant ?
Ensuite, quelles sont les raisons évidentes de son silence durant toute cette
longue période qui précède ses révélations? Puisqu’il était le chargé de
l’enquête du naufrage du Bateau le Joola, qu’il nous dise aussi ce que le
rapport a révèle et qui sont les responsables réels de la catastrophe ? Et
pourquoi n’a-t-il pas, ce qui est plus judicieux, publié son rapport sur le
Joola à la place de son livre ? Où se trouve en ce moment son rapport sur
le Joola ? Enfin, puisqu’il est si imprégné de l’Affaire Me Seye, qu’il
nous dise, qui est l’assassin de ce dernier ? Le colonel ayant évoqué
beaucoup de problèmes à la fois, qui couvrent une longue période, il faut
craindre alors dans son cas s’il n’a pas fait, comme disait l’autre : qui
trop embrasse mal étreint ! Nous estimons que des réponses nettes et
claires du colonel aideraient tout le monde à y voir clair.
Nous pensons que
l’Etat à tout intérêt et même l’obligation, de faire toute la lumière sur le
cas du colonel Ndaw. L’affaire étant si grave, elle ne doit pas par conséquent finir
en eau de boudin, mais bien, par des sanctions sévères à l’encontre de tous les
coupables reconnus.
Le Sénégal est
paradoxalement, le pays où les gouvernants, au lieu de gérer convenablement et rigoureusement
les biens de la nation qui leur sont confiés, pour le bonheur et la
satisfaction des citoyens, non, ils se le partagent entre eux tout bonnement,
en laissant la majorité de leur peuple
patauger dans la misère noire. Ainsi, en lieu et place de servir leur peuple,
comme un sacerdoce, ils se servent plutôt de tous ces biens à leur seul et
unique profit. Y-a-t-il moralement, socialement et humainement d’actes criminels plus odieux et ignobles que celui-là ?
Peut-on objectivement attribuer à tels gens, un grain de patriotisme,
d’éthique, de dignité, etc. ? Absolument non !
Par ailleurs, au
moment où en France, l’Elysée procède à réduire ses dépenses par des coupes
partout où cela est possible par soucis d’économie, Voilà qu’au Sénégal, le
président de la République lui, prend le sens contraire. Ainsi, au lieu de
cela, il gonfle son gouvernement de 39 ministres et secrétaires d’Etat, avec
plein de bleus, en plus des ministres d’Etat et ministres conseillers. Voilà
pourquoi, nous sommes bien en droit de se demander si sérieusement, au Sénégal,
nos gouvernants comprennent ce que veut dire exactement train de vie de l’Etat ?
À plus forte raison de la nécessité de penser même à le réduire à ses plus justes
proportions, en rapport avec la situation économique et financière du pays ?
En fait, nous ne
sommes pas loin d’une calamité, en ce sens que nos gouvernants, tout en proclamant
par des vociférations le combat pour le développement et l’émergence du pays, paradoxalement,
toutes les actions qu’ils mènent sont en contradiction flagrante et immergent plutôt
notre pays, dans les profondeurs abyssales du sous développement et de la
pauvreté.
Alors que le
Sénégal est pourtant, parmi les pays les plus adulés par la Communauté
internationale – bénéfice d’effacement de dettes plusieurs fois, d’aide et d’assistance
multiforme, etc-. Il est aussi courtisé et choyé par les grandes puissances qui
ferment d’ailleurs leurs yeux ou se taisent très souvent, par sympathie ou
intérêt politico-économique, sur les nombreux manquements de ses dirigeants
d’hier à aujourd’hui. Paradoxe encore ! Malgré tout cela, son peuple n’en
profite pas pour autant.
Mandiaye GAYE
33 Commentaires
Zorro93100
En Juillet, 2014 (16:24 PM)Sénégal
En Juillet, 2014 (16:32 PM)Mr Abdou Diouf
En Juillet, 2014 (16:36 PM)Pr Abdou Diouf (suite)
En Juillet, 2014 (16:38 PM)Lamine Cisse
En Juillet, 2014 (16:39 PM)Serv Du Peup
En Juillet, 2014 (16:39 PM)Et le citoyen est toujours mené en bateau commentant et réagissant émotionnellement sans une analyse approfondie de la situation.
Quand il en ont assez de la discussion, on leur sert du nouveau, toujours la meme réaction du citoyen mais avec une amnésie de la situation précédente.
Momo
En Juillet, 2014 (16:49 PM)De Quebec
En Juillet, 2014 (16:51 PM)Lam
En Juillet, 2014 (16:53 PM)Bapito
En Juillet, 2014 (16:54 PM)Macky Sall
En Juillet, 2014 (16:59 PM)Dicks
En Juillet, 2014 (17:25 PM)Massar Diop
En Juillet, 2014 (17:29 PM)PR
Moussaka Tine
En Juillet, 2014 (17:37 PM)Peuls,
En Juillet, 2014 (17:37 PM)Montrealais
En Juillet, 2014 (17:45 PM)Moi a la place je prèfaire changer de nationalité puisque je ne peux pas changer les choses et je n'est aucun espoir pour que ça change au Senegal mon beau pays que j'aime tant.
Peuls,
En Juillet, 2014 (18:00 PM)So
En Juillet, 2014 (18:35 PM)IDRISSA RAPPORTAIT DANS SES CASSETTES QUE LORSQUE WADE A OUVERT LES COFFRE OU IL Y AVAIT LA CAISSE NOIRE IL avait dit que NOS SOUCIS D'ARGENT SONT TERMINES.
E n plus qui parlait de partage du butin des Grand bandits apres la casse.
Qui a donné des Millions au fonctionnaire du FMI
Qui pauvre en accedant au palais a paté cash un terrain à plus d'un Milliard.
Mais comment pourrons nous attraper les voleurs si les citoyens crient au complot dés que des voleurs à col blanc sont arrêté.
Et quand des marabout qui ont encaissés la part du Gateau parle de Bahal et de Mougnal.
NPUS SOMMES TOUS VOLEURS OU RECELEUR ET NE SOUTENONS QUE LES CORROMPUS ET LES CORRUPTEURS
Peuls,
En Juillet, 2014 (18:35 PM)Silou
En Juillet, 2014 (18:42 PM)mais quelquefois on se pose la question et si nous avons un peuple amnésique ou complice avec tous ces malfrats qui ne font détourner largent du contribuable et sans suite
Alouine Ndiaye
En Juillet, 2014 (19:02 PM)RACE DE QUELQU'UN. SEULE LA COMPETANCE COMPTE
Tresdz
En Juillet, 2014 (19:07 PM)Hilt
En Juillet, 2014 (19:43 PM)TOUT LE MAL DU PAYS EST CAUSE PAR LES TALIBES MOURIDES ENCOURAGES PAR LES MARABOUTS VEREUX QUI CHERCHENT QUE LEURS INTERETS.
Deug
En Juillet, 2014 (20:07 PM)Peuls,
En Juillet, 2014 (20:18 PM)Peuls,
En Juillet, 2014 (20:42 PM)Le Claire
En Juillet, 2014 (20:53 PM)En pareilles circonstances, les japonnais se sont assis pour s'interroger sur la trajectoire qu'ils etaient en train de prendre par rapport a l'avenir de leur pays et ont de manniere consensuelle pose les bases de leur societe sur de nouvelles valeurs qui sont a meme les conduire vers la reussite. Aujourd'hui le resultat est la, le Japon est une puissance. Cependant alors que cet exemple est la bien patant, le senegalais lui se divise entre Wade , Sall Dieng , Niasse et autre. De toi a moi qui est le probleme du Senegal si ce n'est toi et moi qui avons charge la politique sur notre tete en donnant pouvoir a des individu sur nous au detriment de nous? Il est tant de prendre conscience si vous aimez ce pays qu'est le Senegal en l'organisant dans le sens de l'emergence.
Objectivité
En Juillet, 2014 (21:36 PM)Jiggy
En Juillet, 2014 (22:24 PM)Khalte
En Juillet, 2014 (02:52 AM)Peuls,
En Juillet, 2014 (04:57 AM)Zal
En Juillet, 2014 (08:25 AM)Baye
En Juillet, 2014 (10:46 AM)Participer à la Discussion