A vrai dire, la candidature unique est la préférence des sénégalais. D’ailleurs, " Unissez-vous " a été le message que l’on pourrait retenir des locales du 22 mars 2009. Le maintien de cette dynamique unitaire aurait pu offrir le résultat escompté. Malheureusement, cette candidature unique est panacée, impossible et utopique car l’opposition dans son ensemble a failli. Elle est bloquée et grouille de plusieurs oppositions aux intérêts divergents et aux objectifs contradictoires et variés. En réalité, ce folklore de candidature unique de l’opposition, est plus qu’une diversion qu’un mythe parceque hétéroclite de quelques partis politiques plus ou moins confirmés avec des personnalités divergentes. En conséquence, il est impossible au regard de ces constats de parler de candidature unique de l’opposition en 2012. Une autre formule est retenue pour faire partir le Président Wade, qui est celle de la candidature plurielle argumentée comme rationalisée dans le discours des leaders de l’opposition qui ont plus sa préférence. Le principe est la participation multiple de candidatures pour mettre en ballotage le candidat Wade et de reporter toutes les voix de l’opposition au second tour. Malheureusement, cette précepte s’avère inefficient, parcequ’il ne semble pas porteur, ni conforme au contexte actuels et aux enjeux de ce scrutin. Le premier paradoxe est que pour rien au monde certains militants voteront pour un autre candidat qui n’est pas le leur. Puis, si en 2000, la candidature plurielle avait porté ses fruits malheureusement, son expérimentation en 2007 avait capoté. D’autant plus que Monsieur Abdoulaye Wade qui est un expert de la magouille peut à tout moment supprimer les règles du jeu électoral en supprimant purement le second tour si il est sur qu’il remportera quelque soient alpha, beta et gamma le premier tour de l’élection. C’est pourquoi cette formule est risquée, elle n’est pas stratégique, parceque désunie l’opposition ne fera pas partir une mouche mais au contraire offrira au Président Wade une occasion de se réélire et de réaliser son projet de dévolution monarchique.
En conséquence, la seule issue porteuse est l’idée de la candidature de transition qui est la stratégie la plus tactique capable de créer la surprise pour diverses raisons. Primo, la politique est un fait majoritaire qui procède en addition. Il faut un regroupement de toutes les forces vives pour maximiser nos chances et contrecarrer en même temps n’importe quelle astuce espiègle du candidat Wade y compris l’arrivée de Maitre Ousmane Ngom au ministère de l’intérieur. Secundo, le PDS participera morcelé et sera réduit par quelques départs significatifs qui puiseront sur les voix du candidat Wade. D’après les sondages en notre possession, le candidat de transition arrivera en tête au premier tour avec 40 % des voix contre 25 % au Président Wade. Tertio, la candidature de transition dite de réparation est non seulement un gage mais aussi met le pays pour un certain temps à l’abri des politiciens qui ont une mauvaise image auprès des populations. Quarto, les sénégalais qui sont fins d’esprit ont compris le but de cette manœuvre et pour la plus part ne cessent de se rabattre sur les conclusions des assisses nationales qui avaient clairement indiqué la voie à suivre pour déverrouiller le Sénégal. Ces assises qui ont été un véritable gouvernail avaient retenu un Sénégal abimé et qu’il fallait réparer. Et que seule une candidature de réparation pouvait remettre à l’endroit. Cette candidature de transition aura moins d’enjeu politique pour le candidat de préférence apolitique qui sera un Président par intérim pour assurer une transition allant de dix huit mois à trois ans, juste le temps de réorganiser les institutions de la république telles que formulées dans la conclusion de ces Assises nationales qui ont livré un diagnostic sans complaisance de tous les aspects de la vie nationale tout en proposant diverses recommandations rigoureuses contenues dans les rapports globaux et sectoriels. De facto, cette phase de transition est nécessaire pour s’attaquer dare-dare et sans retard aux urgences économiques, sociales, culturelles et politiques du pays. Autrement dit, relancer le Sénégal en appliquant un plan de redressement national axé sur le retour de la démocratie et de l’Etat de droit mais aussi remettre de l’ordre dans nos comptes publics. Surtout ces deux piliers qui sont extrêmement urgents et doivent se faire sous la conduite d’un homme désintéressé de la chose politique, imbu de certaines valeurs, politiquement consensuel, techniquement chevronné et bien introduit dans les relations internationales.
En somme, le Sénégal est victime de ses élites politiques qui ont pillé le pays et qui ont failli dans tous les domaines essentiels. Notre pays traverse une situation catastrophique, marquée par une crise politique chronique et une faillite économique. Les Sénégalais sont fatigués et confrontés à des problèmes majeurs tels que la paupérisation aggravée par le clientélisme politico-économique, l’arbitraire, l’échec patent des décisions unilatérales du Président WADE et la mauvaise gouvernance animée par une corruption généralisée. La candidature unique et plurielle sont désarmées et risquées face à la candidature de transition ou de réparation qui est un gage parceque plus conforme aux enjeux de cette élection, au contexte actuel et aux attentes des sénégalais qui dans leur majorité veulent un stand bye avec les politiciens qui ne cessent d’hypothéquer leur avenir. Le Sénégal possède cette matière grise ad hoc qui peut conduire le pays à l’émergence dans les plus brefs délais.
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