Depuis quelques temps, la question de la pertinence du maintien de l’assemblée nationale se pose avec acuité.
Beaucoup de sénégalais, parmi eux des intellectuels, s’interrogent sur l’utilité du parlement.
Ces mêmes sénégalais vont plus loin. Ils préconisent la suppression pure et simple de cet espace, par excellence, de démocratisation d’un régime politique ; n’importe lequel.
Les arguments de ces citoyens sont à entendre pour réflexion plus poussée sur le présent sujet.
Entres autres arguments, ils font état d’une méconnaissance, par les députés, de leurs missions. Il est fait ici une appréciation IN ABSTRACTO. Référence faite au bon père famille. Agissent-ils en bon père de famille ?
Plus tristement, ils estiment, et sur la base des querelles récurrentes constatées au sein de l’hémicycle et lors des débats parlementaires, que les députés, bien payés pour représenter les sénégalais, coûtent excessivement chers à ces derniers s’il n’est pris que leur contrepartie au contrat qui les lie au peuple, pour appréciation.
La question, des lors, à essayer de trouver réponse est la suivante : quel est le sort de l’assemblée nationale sénégalaise ?
Pour apporter une réponse à cette interrogation d’une importance évidente, il est utile de rappeler l’importance d’une assemblée nationale et les missions des députés.
L’assemblée nationale est le lieu réservé au débat politique, au débat contradictoire portant sur toutes les affaires de la cité.
Elle est le lieu où il est exigé, par le contrôle, l’intégration du peuple, que le peuple, dans les conceptions des politiques publiques.
Et, pour finir, depuis le serment du jeu de paumes le 20 juin 1789, elle témoigne du transfert de souveraineté et de sacralité, du roi à la Nation. Autrement dit, et de façon plus simple, c’est le peuple qui est souverain.
Les députés, qui y font sièges, ont pour missions de voter les lois, toutes les lois.
Parmi les missions autres du députés, il y'a l'autorisation du crédit, qui est aussi une loi votée, permettant au gouvernement de mettre en oeuvre ses politiques publiques.
Il y’a, pour finir avec les missions du député, le suivi, évaluation et contrôle de ces mêmes politiques publiques.
Mission d’une importance capitale car matérialise la séparation des pouvoirs et l’équilibre politique que doit apporter ce principe.
Le rappel peut être surabondant. Seulement, il montre l'importance capitale d'une assemblée nationale.
Elle maintient l'équilibre d'un pays tant les libertés fondementales et leur sauvegarde y trouvent leur essence et origine.
En conséquence des développements faits et en réponse à la question posée, il est difficile de se départir d’une assemblée nationale dans une démocratie et notamment comme celle du Sénégal.
Cependant, l’exigence doit être ailleurs.
Elle (l’exigence) est relative à la nécessité ou plus fermement l’obligation d'envoyer à l’assemblée nationale les ressources humaines les meilleures.
En effet, les partis politiques, pour exercer le pouvoir, doivent être forts à l’assemblée nationale. Dont acte !
Seulement, il ne faut jamais qu’ils (partis politiques) méconnaissent que leur existence est justifiée , EN PRINCIPE, par la satisfaction des besoins du peuple.
Il n’y a que cette finalité, en vérité, qui est importante.
Pour ce faire, et les sénégalais doivent l’exiger, au delà, si nécessaire, de revoir les dispositions constitutionnelles sur l’assemblée dans le sens de permettre aux députés de mieux faire leur travail, d’envoyer au parlement les meilleurs dans les partis politiques.
Ces derniers, leurs chefs en tête, soucieux de la bonne marche du pays aussi bien politique, juridique qu’institutionnelle doivent envoyer à l'assemblée nationale la crème de leurs militants.
Il ne parait pas impossible encore moins impensable l’exigence précitée.
Car dans les grandes démocraties, les députés ou parlementaires, de façon beaucoup plus générale, sont d'anciens ministres, de technocrates et de fonctionnaires rompus à la pratique administrative et qui ne sont intéressés que par le travail bien fait.
Par ailleurs, il n’est pas dit que préconiser l’envoi des meilleurs ressources humaines du Sénégal à l’assemblée réglerait tous les problèmes.
Seulement, en procédant ainsi, il serait réalité la perspective suivante :
Le travail serait, sans doute, fait avec beaucoup plus de soin et de rigueur intellectuelle.
Tout aussi, il serait senti beaucoup plus de maestria lors des débats parlementaires.
Pour terminer, il est à donner quelques exemples, dans deux gigantesques démocraties, de députés à la rigueur intellectuelle incontestable :
Cedric Villani : Député français, agrégé en mathématiques, professeur des universités, il est lauréat de la médaille Fields en 2010.
Le député américain John Lewis, pionnier du mouvement des droits civiques. Il fut adepte de la non violence et icône des droits civiques. Décédé, il a eu à recevoir tous les hommages du monde.
Boubacar Mohamed SY
Juriste
11 Commentaires
Doof
En Juillet, 2021 (22:17 PM)Reply_author
En Juillet, 2021 (00:42 AM)Guy
En Juillet, 2021 (00:10 AM)Les députés doivent commencer à penser au peuple et non au prince,
En tout cas l'article est pertinent
Dembouz
En Juillet, 2021 (00:16 AM)merci en tout cas
David
En Juillet, 2021 (00:27 AM)Députés du peuple ! Place à vous !
Xrum Xath
En Juillet, 2021 (01:53 AM)Lebaolbaol Tigui
En Juillet, 2021 (04:50 AM)Lebaolbaol Tigui
En Juillet, 2021 (07:50 AM)Guilé De Ndangalma
En Juillet, 2021 (11:05 AM)Tombalbay
En Juillet, 2021 (12:05 PM)Participer à la Discussion