Cette immersion dans la demeure du Cheikh lui aura permis de bénéficier de l’éducation comportementale des contemporains, bien que plus âgés que lui, mais aussi de leur bénédiction. Avant de faire allégeance, Serigne Ibnou avait fait part à son père de son souhait de rejoindre Borom Touba, quand bien même son illustre père avait une école de renommée où ses frères et bien d’autres gens étaient formés aux sciences islamiques.
C’est auprès de Khadimur Rassul qu’il recevra l’éducation spirituelle qui conduit à l’agrément d’Allah (swt). De sa rencontre avec Borom Touba, il raconte que ce dernier lui avait demandé son vœu et lui de rétorquer : « je ne souhaite être que votre disciple (taalibé) ».
En effet, l’éducation est l’un des pans essentiels de la Muriddiyah. Après l’instruction aux préceptes de l’Islam, en passant par l’apprentissage du Saint Coran, la Muriddiyah se distingue des autres voies soufies par l’éducation basée sur la tarbbiyahtul hal ou appelée l’éducation spirituelle.
Celle-ci repose sur le perfectionnement de l’âme de l’aspirant (mouride) qui tend à devenir un musulman accompli teinté d’une humanité exemplaire. D’ailleurs, l’on se rappelle de la rupture apportée par le Cheikh à l’organisation de son école d’apprentissage des sciences islamiques quand il reçut l’injonction du Prophète (psl) d’éduquer ses disciples et pas que de les instruire (Rabbi ashabaka bil himma wala bi darss faqat).
On se souvient du jour où Serigne Ibnou devait appeler Cheikh Ibrahima Fall pour qu’il réponde à l’invite du Cheikh. Cet adage témoigne du niveau d’éducation de Serigne Ibnou qui pouvait assurer une telle mission, à savoir faire parvenir une invite du Cheikh à celui qui incarne l’exemplarité du mouride modèle, « Baay Ibra Fall ». Ce dernier, tellement content de sa rencontre avec son maître spirituel, demandait à Cheikh Ibnou de lui répéter les mots que lui avait adressés Cheikhoul Khadim. Dès qu’il lui rappelait les propos,
Maam Cheikh Ibra demandait qu’on le gave de petits biscuits et autres cadeaux comme récompense, puisqu’il ne s’agissait que d’un enfant mais vivant chez Serigne Touba. Ce jour-là, l’un des disciples de Cheikh Ibra portait Serigne Ibnou sur ses épaules pour faire le trajet vers la demeure du Cheikh.
Pendant longtemps, l’éducation a pris le dessus sur l’instruction surtout face à la percée de l’école française dans les grandes villes du Sénégal. N’empêche, les centres coraniques fleurissent partout dans les cercles mourides et même à l’extérieur du pays.
Le défi majeur de l’instruction est aujourd’hui le plus grand projet du 8e Khalif Général des mourides, Cheikh Mouhammadou Al Mountakha. La future Université de Touba est, de fait, la réalisation du vœu de Cheikhoul Khadim de faire de la cité religieuse un centre d’excellence du savoir et une référence dans le monde musulman. Dans ce sens, la Fondation Cheikh Ibnou Amar n’est pas en reste.
La Fondation Cheikh Ibnou Amar à l’œuvre
0 Commentaires
Participer à la Discussion