GENEVE- (Suisse)- L’écrivaine sénégalaise, Mariétou Mbaye dite Ken Bugul (Personne n’en veut en wolof) fascine par sa littérature. L auteure du Baobob fou est le sujet d’un film et de nombreux mémoires en Afrique et ailleurs lui sont consacrée. En Suisse, l’universalité de l’œuvre de la Sénégalaise ne fait aucun doute. A l’Université de Lausanne, étudiants et chercheurs dissèquent son œuvre. Entre thèses et mémoires, Ken Bugul attire l’intelligentsia. « L écriture atypique de Ken Bugul porte à réflexion au sujet de la forme stylistique de l aphorisme », atteste Besiana Camaj. Cette Suissesse d’origine albanaise considère que : « Ken Bugul est l une des écrivaines les plus remarquables de notre époque. Sa lecture du monde actuel est, dit-elle, extrêmement lucide et stimulante d un point de vue intellectuel ». Dans cette interview, la Française Chloé Delsad qui lui consacre son mémoire martèle que : « Ken Bugul est une écrivaine de grand talent qui refuse le conformisme et dont l’œuvre singulière et exceptionnelle témoigne d’une volonté de s’affranchir des carcans et des conventions pour créer un univers romanesque unique et fascinant ». (Entretien)
ContinentPremier.Com (CP): Quel est l intitulé de votre mémoire sur Ken Bugul ?
Mme Chloé Delsad (CD): « Mon mémoire porte sur Le baobab fou, Cendres et Braises et Riwan ou le chemin de sable, récits de soi qui relatent l’expérience de Ken Bugul en Europe à la fin des années 60, puis son retour au Sénégal. Je m’intéresse à la notion d’hybridité identitaire et textuelle qui traverse ses œuvres. Je désire mettre en exergue que la quête existentielle de la protagoniste se caractérise par un malaise constant et déstabilisant qui induit un déséquilibre identitaire et cette hybridité se manifeste dans la constitution même des textes, au niveau formel .
CP: Pourquoi avez-vous choisi d écrire sur elle ?
CD: J’ai choisi d’écrire sur Ken Bugul par passion. A la lecture du Baobab fou, j’ai été subjuguée. C’est une œuvre qui m’a beaucoup marquée de par son originalité, tant sur le plan thématique qu’esthétique. Elle représente un véritable tournant au sein de la littérature d’Afrique noire de langue française, en faisant entendre une voix de femme qui se révolte et brise les tabous. Cendres et Braises et Riwan ou le chemin de sable poursuivent l’exploration du thème de la quête essentielle de l’individu et du questionnement sur les origines. Riwan ou le chemin de sable qui constitue l’apogée du cheminement intérieur de Ken Bugul et possède des points communs avec le conte africain, m’a beaucoup plu également ».
CP: Pour vous qui est Ken Bugul ?
CD: « Ken Bugul est une femme au vécu extraordinaire qui a réussi à se relever d’expériences difficiles et à les dépasser pour chercher à se constituer sa propre identité et atteindre la liberté. J’ai eu la chance de la rencontrer lors de la projection de son film ainsi qu’au Salon du livre de Genève et de discuter avec cette femme pleine d’humour, d’énergie et de détermination. Ken Bugul est une écrivaine de grand talent qui refuse le conformisme et dont l’œuvre singulière et exceptionnelle témoigne d’une volonté de s’affranchir des carcans et des conventions pour créer un univers romanesque unique et fascinant ».
Propos recueillis par El Hadji Gorgui Wade Ndoye, directeur des publications du magazine www.ContinentPremier.Com
5 Commentaires
Bob
En Juillet, 2015 (23:31 PM)Galimatias
En Juillet, 2015 (00:18 AM)Alan
En Juillet, 2015 (08:49 AM)pourtant elle n'est pas seule, il faut essayer de lire les auteurs Africains c'est notre vie..............
Doff
En Juillet, 2015 (10:45 AM)NOUS SOMMES UN PEUPLE MALADE
Matar
En Juillet, 2015 (15:56 PM)Participer à la Discussion