Le Rassemblement des Houphouétistes a décidé de maintenir la marche qu’elle avait prévu d’organiser ce samedi, indiquant qu’il ne se reconnaît pas dans le décret présidentiel du 13 décembre interdisant, pour une période de sept mois, les marches et manifestations sur la voie publique.
L’opposition regroupée au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a appelé ses militants à la mobilisation pour les manifestations prévues samedi, défiant ainsi le chef de l’Etat qui a signé un décret portant interdiction des manifestations de rue sur une période de 7 mois, allant du 15 décembre 2006 au 15 juin 2007, a-t-on appris, hier, auprès du groupe.
Le Rhdp considère que le décret n° 2006-409 du 13 décembre 2006 qui interdit, pour une période de sept mois, les marches et manifestations sur la voie publique, «est nul et de nul effet». En effet, pour l’opposition, «ce décret qui vise la Constitution est anticonstitutionnel». Elle s’appuie sur l’article 11 de la Constitution qui est ainsi libellé : «Les libertés de réunion et de manifestation sont garanties par la loi.» Le directoire du Rhdp estime donc que tout acte réglementaire, ne peut qu’organiser ou réglementer «l’exercice de cette liberté définie par la Constitution et non l’interdire ou la supprimer».
C’est pourquoi, il (Rhdp) voit dans ce décret une manière pour le Président Laurent Gbagbo de «museler l’opposition» et condamne «avec vigueur» toute restriction des libertés fondamentales prescrites par la Constitution, notamment les libertés de réunion et de manifestation.
Réaffirmant son adhésion à la Résolution 1 721 des Nations-Unies, dont «seule l’application effective permettra à la Côte d’Ivoire de renouer avec une paix durable», le Rhdp a condamné la volonté du Président «de confisquer les médias d’Etat et de protéger ses partisans contre l’intérêt général». Il a invité ses militants à la vigilance, à la mobilisation afin d’empêcher ce qu’il appelle «la dictature de la minorité».
En début du mois de décembre, la jeunesse de l’opposition avait lancé des manifestations éclatées à Abidjan et dans les villes de l’intérieur pour protester contre les décrets limogeant les directeurs généraux des médias d’Etat, la Radio-télévision ivoirienne (Rti) et le groupe «Fraternité Matin» et la réhabilitation des personnalités de l’administration ivoirienne dont la responsabilité a été établie dans l’affaire des déchets toxiques. N’ayant pas obtenu l’annulation de ces décisions, le Rhdp a projeté d’organiser une marche ce samedi à Abidjan, pour défendre les mêmes causes.
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