village natal du chef rebelle Salif Sadio situé dans le département de Bignona (sud du Sénégal), abrite cette année la cérémonie du Boukout. Trente-trois ans après la dernière édition de 1979, cette manifestation culturelle qui correspond au passage à l’âge adulte pour les jeunes Diola a débuté depuis le mercredi 12 septembre 2012. Découverte d’un rite secret.
«Pour cette 5e édition du Boukout, ils seront plus de 700 initiés à prendre le chemin du Bois sacré. Le Boukout occupe une place très importante dans la société Diola (ethnie du sud du Sénégal). Pour cette année 2012, la cérémonie du Boukout a été placée sous le signe de la paix en Casamance», explique Youba Badji, Secrétaire général du comité d’initiatives du Boukout. Après celles de1809, 1949, 1929, 1979, la cérémonie du Boukout ou initiation en pays Diola, qui a démarré mercredi dernier, donne lieu à des festivités avant l’entrée des jeunes garçons dans le Bois sacré. Elles se poursuivront également à la fin de l’initiation des jeunes qui seront devenus des hommes. Fils du terroir, de la diaspora et invités de tous horizons, sont venus assister aux célébrations de ce grand événement traditionnel qui se tient, cette année, dans le village de Kartiack, département de Bignona. Si ce moment fort correspond à la cérémonie de passage de l’adolescence à l’âge adulte, le Bois sacré est la cérémonie ultime d’initiation du jeune Diola. Il devient ainsi un homme et gagne en maturité. Décideur, il est également responsable au même titre que tous les chefs de foyer de sa concession. Les futurs initiés appelés «Ambathe» assistent à des ateliers de formation dirigés par les anciens. Ces derniers les préparent à la future cérémonie, lors notamment des séances de danse publique.
Le Boukout, passage obligé pour devenir adulte
C’est cette cérémonie traditionnelle qui va être célébrée, 33 années après la dernière cérémonie, dans le village de Kartiack, fief du chef rebelle Salif Diallo, patron de l’aile armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Moment important dans la vie de ces populations, le Boukout est annoncé par les responsables du Bois sacré. «Seules trois familles différentes détiennent le droit d’annoncer cet événement majeur dans la vie de notre société», renseigne Youba Badji. Les futurs initiés rejoindront ainsi, le 22 septembre, le Bois sacré. «Auparavant, au mois d’avril, la plupart de ces garçons avaient déjà reçu le bâton protecteur qui consacre leur statut de futur initié au cours du rite que nous avons organisé et qui s’appelle «Sigolassous» ou étape préliminaire de coupe de bois pour les festivités. Cette cérémonie a été marquée par la présence de beaucoup de nos enfants qui se sont éparpillés un peu partout à travers notre pays», confie Jules Badji, membre d’une des 3 familles qui doivent annoncer le Boukout. La première escale qui mène vers le bois sacré est marquée par des signes comme le retentissement du tam-tam sacré qu’on appelle «Emeumbe». «C’est un jaillissement subit de flammes qui se manifeste à un ou plusieurs chefs ou sages du village. Et après avoir pris connaissance de cela, ces sages vont convoquer une réunion autour du Bois sacré. Il est appelé chez nous «Areumbeuw». La grande mobilisation est ainsi sonnée.
«Silence et secret, les mots d’ordre du rite d’initiation»
Dans les familles des futurs initiés, des chansons leur sont apprises par les parents et, plus particulièrement, par la mère des «guerriers». Lesquelles chansons, léguées par les aïeux du village, se transmettent de génération en génération. Le non-initié n’est pas considéré comme un homme en pays Diola. C’est ainsi qu’à la sortie du Bois sacré, l’homme, en âge de se marier, a le droit de prendre une femme. Des délégations composées de ressortissants du village sont arrivées, depuis quelques jours, de partout. Des centaines de bœufs sont immolés. «Ce sont des moments de grande liesse populaire où il est exigé aux futurs initiés le respect des aînés, l’obéissance et la politesse. Certes le Boukout a un coût, mais il constitue surtout un mystère total. Les mots d’ordre pendant ces moments sont silence et secret. On en sort muet comme une tombe. Les initiés n’ont le droit de piper mot, car avant d’y entrer, ils ne savent pas ce qui les y attend», termine Youba Badji.
17 Commentaires
Fjjfd
En Septembre, 2012 (17:17 PM)Red...
En Septembre, 2012 (17:25 PM)Nfally
En Septembre, 2012 (19:38 PM)Oueb
En Septembre, 2012 (20:20 PM)Seneweb attention a vos titres, respectez les traditions
Etre webmestre ne vous donne pas le titre de journaliste
Ely
En Septembre, 2012 (21:38 PM)Africanus Africanus Senegalens
En Septembre, 2012 (23:00 PM)Vive la casamance , quand la paix viendra , vous nous apprendrez les vraies valeurs de l'homme noir .
Nous ne sommes ni les enfants de Paul ni ceux de Wahab !
Usa
En Septembre, 2012 (00:06 AM)Usa
En Septembre, 2012 (00:35 AM)Reply_author
En Août, 2023 (17:01 PM)Mane Moussa
En Septembre, 2012 (11:21 AM)Papis
En Septembre, 2012 (15:15 PM)Mane Moussa
En Septembre, 2012 (15:20 PM)Pape Diame
En Septembre, 2012 (15:21 PM)Wouuuuuuuuuhiiiiiiiiii
En Septembre, 2012 (22:30 PM)ESSAMAY ANINE !! OOOOOOOééé OOOOOéééé !!
VIVE LA CASAMANCE ET BON COURAGE A TOUS LES ESSAMAYS QUI PARTENT VERS L'AGE ADULTE !!!!
ATEMIT SEMBE !! OOOOOéééééé OOOOOééééé !!
(Un toubab bou gnoul de Basse Casamance !!!)
MERCI DE GARDER LES TRADITIONS VIVANTES....
Peuple
En Septembre, 2012 (00:53 AM)La VeritÉ
En Septembre, 2012 (11:10 AM)Reply_author
En Août, 2023 (09:55 AM)Reply_author
En Août, 2023 (07:49 AM)Djio
En Octobre, 2012 (00:38 AM)Kartiack 2012
En Octobre, 2012 (10:41 AM)Participer à la Discussion