Doré, qui dirige l'UPG (Union pour le progrès de Guinée) est, comme le chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, originaire de la région Forestière (est du pays), où vivent plusieurs ethnies minoritaires.
Agé de 70 ans, Jean-Marie Doré est un militant de longue date de l'opposition. Candidat malheureux à la présidentielle face à Lansana Conté en 1993 puis en 1998, il n'a jamais été ministre dans un gouvernement.
Après la mort de Conté, Doré, qui est par ailleurs une personnalité du Forum des forces vives (FFV, mouvement en faveur de la démocratie), a joué un rôle de premier plan dans les négociations avec la junte.
"Jean-Marie Doré a été choisi sur la base des critères que nous avions déterminés lors d'une réunion de représentants des partis politiques et d'organisations de la société civile", a déclaré une personnalité de l'opposition, Etienne Soropogui, qui était présent à cette réunion.
Il reviendra à Sékouba Konaté, chef par intérim de la junte en l'absence du capitaine Camara en convalescence à Ouagadougou, d'entériner le choix de Doré, qui aura pour mission de préparer des élections démocratiques et de mettre fin à la crise politique ouverte par le putsch de décembre 2008.
Victime d'une tentative d'assassinat le 3 décembre dernier, Camara a d'abord été évacué vers un hôpital marocain pour y recevoir des soins. Il est arrivé mardi dernier à Ouagadougou, où, dimanche, il a fait ses premières déclarations en public depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime.
"BESOIN DE REPOS"
D'une voix peu assurée et à peine audible, il a lu lentement un texte, disant qu'il soutenait la mise sur pied d'un gouvernement de transition et confirmant qu'il ne chercherait pas à revenir au pouvoir.
"J'ai signé (l'accord le 15 janvier) en pleine confiance (...) pour une sortie rapide de crise", a dit Camara, en faisant allusion à un accord signé vendredi dernier, par lequel il s'engage à rester au Burkina Faso plutôt que de regagner la Guinée et d'y revendiquer le pouvoir.
Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte militaire) a pris le pouvoir en décembre 2008 en Guinée après la mort du président Conté.
La crise politique guinéenne s'est aggravée le 28 septembre avec la mort de plus de 150 personnes dans la répression par les forces de sécurité d'une manifestation d'opposition dans un stade de Conakry.
Ni les membres de la junte ni les membres du gouvernement de transition ne seront habilités à se présenter aux élections présidentielles réclamées par la communauté internationale.
"La question de ma non candidature, et celle des autres membres du CNDD (...) est définitivement réglée", a dit Camara.
"J'ai besoin de repos, donc d'une période de convalescence, après laquelle je serai libre d'aller où je le choisirai", a-t-il ajouté.
0 Commentaires
Participer à la Discussion