L’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, Shantayanan Devarajan, a affirmé hier, lors d’une vidéo conférence rendant compte des réunions annuelles de la Banque mondiale, que la crise économique mondiale a engendré 7 à 10 millions de pauvres supplémentaires en Afrique. Il se dit, malgré tout, convaincu que la décennie à venir sera celle de l’Afrique.
Les Africains peuvent être optimistes, car le taux de croissance de 4,5% enregistré cette année va se consolider. Cette révélation importante a été faite par Shantayanan Devarajan, économiste en chef de la région Afrique de la Banque mondiale. En dépit des 7 à 10 millions de pauvres supplémentaires dus à la crise économique mondiale, Devarajan pense fortement que le moment est venu pour les partenaires étrangers de saisir les opportunités d’investissements en Afrique. Selon lui, il ne fait aucun doute que l’Afrique est capable d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) à l’horizon 2015. Shantayanan fonde son optimisme sur le constat que non seulement la croissance de 4,5% sera maintenue dans la plupart des pays mais qu’elle a de fortes chances de passer à 6% grâce à une amélioration soutenue du contexte des politiques macro-économiques prudentes mises en œuvre. Les autres raisons tiennent au profil de croissance entretenu avant et pendant la crise, à l’amélioration notoire du cadre politico-institutionnel et aux stratégies économiques qui ont réduit significativement la pauvreté de 10%. L’économiste en chef de la Banque mondiale estime que son organisme a alloué 7,9 millions de dollars à l’Afrique, un don destiné à accélérer la croissance dans les secteurs prioritaires tels l’agriculture, l’enseignement, la santé et les énergies renouvelables pour accompagner ce processus propice au progrès. Vingt pays africains, en dehors du Burundi, ont ainsi obtenu une aide pour relancer le processus de redressement des économies en guerre. Pour sa part, Obiageli Katryn Ezekwesili, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique, estime que 42 milliards de dollars sont nécessaires pour le développement des infrastructures, dont 17 milliards peuvent être mobilisés rien qu’en améliorant les politiques économiques et le cadre institutionnel et en maximisant les rapports avec le privé. Toutes choses qui renforceront la participation de l’Afrique dans l’économie mondiale. Elle note aussi que l’Afrique doit entamer le mouvement d’adaptation aux changements climatiques, tout en soulignant que le contexte de l’environnement de l’aide n’a jamais été aussi bon. Si l’Afrique, malgré la corruption discrète, arrive à faire un taux de croissance de 6%, qu’en sera-t-il en l’absence de celle-ci, s’interroge-t-elle. C’est pourquoi Obiageli est fortement convaincue que le «continent africain peut réécrire son histoire s’il maîtrise mieux les énergies renouvelables en trouvant les financements nécessaires».
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