Le cinéma sénégalais devrait s’inspirer de la nouvelle dynamique des séries et courts métrages nationaux, en partie impulsée par Internet, considéré comme un espace naturel de diffusion de films, estime le jeune réalisateur sénégalais Cherif Ace Faty.
"Le développement des séries sénégalaises sur le petit écran et sur la Toile est un exemple parfait à suivre pour le développement du cinéma sénégalais", a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
"La chaîne +YouTube+ est regardée par tous, c’est le carrefour de tous sur le Net avec les téléphones portables et les ordinateurs, c’est accessible, notre objectif est de faire le maximum pour que nos films soient regardés par les sénégalais", a dit le jeune cinéaste.
"Cinegal Pictures", un club cinématographique dakarois dont Chérif Faty est le leader, a opté pour la diffusion de ses films sur Internet, la Toile se présentant comme "un espace de diffusion extraordinaire" pour les courts métrages sénégalais.
Le réalisateur estime qu’il est aujourd’hui "compliqué" de diffuser et de rentabiliser un film court métrage en salle,
Selon Chérif Faty, Internet demeure "une option non négligeable" pour la promotion de films, le contexte sénégalais faisant qu’il est aujourd’hui "compliqué" de réaliser un court métrage pour ensuite le diffuser en salle.
"Karine", le dernier court métrage (25 minutes) de "Cinegal Pictures" va d’ailleurs sortir sur "YouTube" et la chaîne de télévision web "Pikini Productions", le 9 septembre prochain, annonce le réalisateur. Il sera projeté le même jour au "Média Centre de Dakar".
Ce court métrage réalisé en 2015 traite de "la condition humaine en mettant en situation des hommes et des femmes face à la mort".
Depuis 2010, il est le seul des sept productions de "Cinegal Pictures" à être diffusé dans les festivals et salles de cinéma avant de l’être sur Internet.
Selon Chérif Ace Faty, "Karina" a reçu le prix du public au Concours "Cortos Rek" en 2015 à Dakar et a été sélectionné la même année au Festival national du film d’amateur de Settal, à Casablanca (Maroc).
Outre son option de diffuser sur Internet, Cinegal Pictures a aussi opté pour l’autoproduction, une manière de vivre sa passion en faisant des films sans attendre de moyens, explique Chérif Ace Faty.
"Nous fonctionnons avec nos propres moyens, le collectif cotise ou nous y allons avec une démarche à la sénégalaise", c’est-à-dire que des structures sont appelées à contribuer gratuitement ou alors "Cinégal Pictures" fait figurer leurs noms ou enseignes sur les génériques de ses films, sans compter qu’elles peuvent bénéficier d’invitations pour avant-première, a indiqué Faty.
Le réalisateur estime que le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA) constitue "une aubaine pour le cinéma sénégalais", même si son mode de fonctionnement reste à désirer.
"J’ai boycotté le FOPICA parce que je ne suis pas d’accord avec son mode de fonctionnement, il ne prend pas en compte les jeunes surtout pour la formation. Il y a des jeunes passionnés de cinéma, il leur faut des ateliers de scénario, de son, etc.", a dit Chérif Ace Faty.
Culture
1 Commentaires
Anonyme
En Août, 2017 (19:46 PM)Affronte le marché en vendant tes films c'est là que l'on pourra connaître la valeur de ton travail
Le Fopica que tu critiques fonctionne dans un cadre légal, si tu veux le changer, milite auprès des députés et non contre des membres qui agissent en responsabilité
Pour preuve le montant du fonds à été augmenté, c'est tout dire
Un peu de respect car le président de la République s'est engagé pour plus de moyens
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