Le fantasque président américain inquiète et irrite les Européens. Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement se sont lâchés, en marge du sommet informel de Malte qui a eu lieu aujourd’hui, dans un langage moins policé que d’habitude, furieux des propos de Donald Trump sur le Brexit, qualifié de «fantastique», et sur son pronostic d’un éclatement prochain de l’Union.
Ainsi, pour François Hollande, plus vigoureux qu’à son habitude, «il ne peut pas être accepté qu’il y ait, à travers un certain nombre de déclarations du président des Etats-Unis, une pression sur ce que doit être l’Europe ou ce qu’elle ne doit plus être». Donald Trump défend des «valeurs qui ne sont vraiment pas celles pour lesquelles je me bats en politique», a ajouté le libéral Xavier Bettel, Premier ministre luxembourgeois. Pour son homologue autrichien Christian Kern, le dirigeant américain n’a guère de leçons à donner aux Européens en matière de gestion de la crise des réfugiés : «Il n’y a aucun doute que l’Amérique a une part de responsabilité dans l’afflux de réfugiés en raison de la façon dont ils sont intervenus militairement.»
«Nous ne pouvons pas nous taire»
Joseph Muscat, Premier ministre maltais dont le pays assure la présidence tournante de l’Union, a confirmé l’inquiétude générale des dirigeants européens «à propos de certaines décisions prises […] et de certaines attitudes». La volonté de discuter avec les Etats-Unis est «la même», mais «nous ne pouvons pas nous taire là où les principes sont en jeu». La chancelière allemande Angela Merkel a appelé les Européens à faire preuve d’unité face au président américain : «J’ai déjà dit que l’Europe a son destin entre les mains, et je crois que plus nous disons clairement comment nous définissons notre rôle dans le monde, mieux nous pouvons gérer nos relations transatlantiques.»
La colère à l’égard de Trump s’est fait aussi sentir au Parlement européen : lors d’un débat qui a eu lieu hier à Bruxelles, tous les groupes politiques, mis à part les europhobes, ont vigoureusement condamné les premiers pas de la nouvelle administration américaine et en particulier son «Muslim ban». L’Allemand Manfred Weber, patron du groupe PPE (conservateur ), s’est même fendu d’un communiqué associant Trump et Poutine : «Les choses sérieuses ont commencé. La réponse des chefs d’Etat et de gouvernement européens aux attaques de Donald Trump doit être forte et claire : nous défendons notre mode de vie européen. L’Europe ne doit pas tergiverser sur ce point. Sans une position commune forte, l’Europe ne sera qu’une marionnette entre les mains de Trump et Poutine.» Ambiance.
«Pas d’avenir avec lui s’il n’est pas défini en commun»
Mais l’UE est loin d’être totalement unie face à Trump : une partie des pays d’Europe de l’Est, dirigés par des partis démagogiques, certes inquiets de ses déclarations qualifiant l’OTAN «d’obsolète», se retrouve dans sa politique antimusulmane, à l’image de la Pologne, de la Hongrie ou de la République tchèque. Le chef de l’Etat français les a mis en garde : «Il n’y a pas d’avenir avec Trump s’il n’est pas défini en commun […]. Beaucoup de pays devraient penser que leur avenir est d’abord dans l’Union européenne plutôt que d’imaginer je ne sais quelle relation bilatérale avec les Etats-Unis». Et de les mettre en garde : «Qui sait ce que veut véritablement le président américain, notamment par rapport à l’Alliance atlantique ?»
1 Commentaires
Anonyme
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