Quatre mois après son élection, le nouveau président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré effectue depuis ce lundi soir sa première visite en France. Il doit être reçu demain matin à l'Elysée par François Hollande.
Le symbole, c'est la démocratie. Il y a deux ans, en janvier 2014, l'ex-président de l'Assemblée nationale Roch Marc Christian Kaboré a rompu avec son mentor, Blaise Compaoré, afin de protester contre la volonté de celui-ci de s'accrocher au pouvoir. Il y a 18 mois, en octobre 2014, juste avant la chute du président Compaoré, François Hollande lui a écrit une lettre pour le mettre en garde. Le Burkinabè et le Français sont donc sur la même longueur d'onde.
En recevant « Roch », la France salue un adversaire déclaré des chefs d'Etat qui briguent un troisième mandat. Et cela au moment précis où Denis Sassou-Nguesso entame un troisième mandat, après un référendum constitutionnel et une élection très controversés au Congo-Brazzaville.
L'enjeu, c'est d'abord la lutte antiterroriste. Depuis l'attentat du 15 janvier qui a fait 30 morts à Ouagadougou, le Burkina Faso a besoin de mieux sécuriser son territoire pour éviter l'infiltration de jihadistes en provenance du nord du Mali. De bonne source, cela passe notamment par l'achat de plusieurs avions de reconnaissance avec le soutien financier de la France.
Une équipe de « super gendarmes » français du GIGN va-t-elle s'installer au Burkina Faso ? Les Burkinabè sont très partagés sur ce projet, car beaucoup estiment que c'est justement la présence de militaires français qui attire les jihadistes au Burkina Faso.
Le 15 mars, deux jours après l'attentat meurtrier de Grand-Bassam, en Côte d'Ivoire, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui était en visite à Abidjan, a annoncé l'arrivée du GIGN à Ouagadougou. Sans prendre la peine de consulter au préalable les autorités burkinabè. « J'ai dit à l'ambassadeur de France tout mon mécontentement sur cette procédure », a réagi le chef de l'Etat burkinabè dimanche 3 avril lors d'une conférence de presse à Bobo-Dioulasso. Aujourd'hui, Roch Marc Christian Kaboré pourrait bien se servir de cette énorme gaffe française pour dire non à un tel projet.
3 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (12:49 PM)Sonni Ali Ber
En Avril, 2016 (13:26 PM)Vraiment, des siècles d'histoires glorieuses pour en arriver à une colonisation presque éternelle?!
Rien n'est éternelle. Et heureusement! Un jour, la puissance ouest africaine fera front et regagnera sa dignité et se développera et deviendra une puissance incontournable avec son veto sur les affaires de classe mondiale!!
La patrie ou la mort...
Anonyme
En Avril, 2016 (14:40 PM)Participer à la Discussion