Les dernières prévisions de la Banque mondiale sur le contexte économique mondial actuel ont de quoi inquiéter. Selon l’institution, les prix seront ‘’historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024’’. Durant ces deux dernières années, affirme la Banque, les prix des énergies ont connu des hausses des plus importantes depuis la crise pétrolière de 1973. Et ce n’est pas encore fini.
« Les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024. Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes », soutient la banque dans un communiqué. Il s'y ajoute que quelles que soient les baisses enregistrées en 2023 et 2024, les prix resteront supérieurs à la moyenne de ce qu’ils étaient durant les 5 années précédentes.
Pour le pétrole par exemple, le prix du baril devrait atteindre 100 dollars durant l’année en cours, soit 40% de plus par rapport à 2021 et le niveau le plus élevé depuis 2013. « Il devrait baisser à 92 dollars en 2023, ce qui sera bien au-dessus de la moyenne sur cinq ans de 60 dollars le baril ». Alors que le gaz (européen) devrait être deux fois plus élevé, le charbon lui connaitra un bon de 80%.
Ce qui fait dire à Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale qu’il s’agit du ‘’plus grand choc sur les produits de base que nous ayons connu depuis les années 1970’’.
A l’image de l’énergie, les denrées alimentaires également prendront les ascenseurs. « Selon les prévisions, les cours du blé devraient augmenter de plus de 40 % et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année ». Et les principales victimes sont les pays en développement comme le Sénégal qui dépendent en grande partie des importations, notamment le blé en provenance de la Russie et de l’Ukraine.
Selon la Banque, cette augmentation généralisée des prix s’explique par le fait que se mettent en place "des circuits commerciaux plus coûteux qui risquent d’entraîner une inflation plus durable et une réorientation majeure des échanges sur le marché de l’énergie ».
Selon l’institution, la situation actuelle va perdurer pour deux raisons. La première est qu’il est difficile de trouver une substitution aux énergies actuelles, car la hausse a touché d’autres énergies. La deuxième est que « les prix élevés du gaz naturel ont ainsi fait grimper ceux des engrais, ce qui a exercé une pression à la hausse sur les prix agricoles ».
C’est pour cette raison d’ailleurs que la BM est pessimiste sur les perspectives. Car la hausse des intrants agricoles pourrait affecter la production. Ce qui sera un impact direct sur la disponibilité des produits alimentaires et les revenus des populations rurales.
Ainsi, la banque mondiale incite les Etats à moins de subventions pour plus de transferts en espèces, de programmes de repas scolaires et de chantiers de travaux publics.
En outre, la transition énergétique va prendre un sacré coup. Les puissances ont recours aux énergies fossiles pour faire face à la situation. La banque propose aux Etats développer les énergies neutres et à investir dans l’efficacité énergétique, y compris la modernisation des bâtiments.
4 Commentaires
Economiste
En Avril, 2022 (17:32 PM)L avenir devient incertain. ...