Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit ‘’une forte contraction de 3 % en 2020’’, en raison de la pandémie de coronavirus.
Cette contraction représente un "recul bien plus marqué que lors de la crise financière de 2008-2009’’, indique le FMI dans ses ‘’Perspectives économiques’’, un rapport plus optimiste pour 2021, année durant laquelle l’activité économique mondiale "devrait croître de 5,8 %’’ et ‘’se normaliser grâce au soutien des pouvoirs publics’’.
Le document se base sur un scénario de référence fondé sur l’hypothèse d’une atténuation de la pandémie au cours du deuxième semestre de 2020 et d’un relâchement progressif des efforts d’endiguement.
Mais il insiste sur le caractère incertain de ces prévisions de croissance mondiale. Les auteurs du rapport estiment que "les conséquences économiques dépendent de facteurs dont l’interaction est difficile à prévoir’’.
Ils citent, parmi les facteurs en question, l’évolution de la pandémie, l’intensité et l’efficacité des mesures d’endiguement, l’ampleur des perturbations de l’approvisionnement, les répercussions du resserrement spectaculaire des conditions financières mondiales, les mutations des schémas habituels de dépenses, les changements de comportement (la population évite les centres commerciaux et les transports publics, par exemple), les effets sur la confiance et la volatilité des cours des produits de base.
Selon le rapport, de nombreux pays sont confrontés à une "crise à plusieurs niveaux : choc sanitaire, perturbations économiques internes, chute de la demande extérieure, retournement des flux de capitaux et effondrement des cours des produits de base’’. Ses auteurs estiment que "les risques d’une aggravation de la situation prédominent’’.
Le FMI insiste sur la nécessité de "prendre des mesures efficaces pour éviter de pires résultats’’.
"Ces mesures visant à atténuer la contagion et à préserver des vies humaines auront un effet néfaste à court terme sur l’activité économique, mais doivent être considérées comme un investissement important dans la santé humaine et économique à long terme’’, suggère le document.
"La priorité immédiate est de limiter les répercussions de l’épidémie de Covid-19, notamment en augmentant les dépenses de santé visant à renforcer les capacités et les ressources du secteur sanitaire tout en prenant dans le même temps des dispositions qui freinent la contagion’’, souligne-t-il.
Le rapport ajoute que "la politique économique devra également amortir les effets du fléchissement de l’activité sur la population, les entreprises et le système financier, réduire les séquelles persistantes d’un inévitable ralentissement prononcé et faire en sorte que la reprise économique puisse s’amorcer rapidement une fois la pandémie passée’’.
Étant donné que les répercussions économiques sont le résultat de chocs particulièrement graves dans certains secteurs, les dirigeants devront prendre des mesures d’envergure et ciblées sur les plans budgétaire, monétaire et financier pour aider les ménages et les entreprises touchés.
Ces mesures contribueront à maintenir les relations économiques pendant toute la période de paralysie et sont indispensables à une normalisation progressive de l’activité une fois que la pandémie se sera atténuée et que les mesures d’endiguement auront été levées.
Le FMI appelle à intensifier les mesures d’envergure sur le plan budgétaire, si la suspension de l’activité économique perdure ou si la reprise de l’activité après la levée des restrictions manque de vigueur.
Il estime qu’il est essentiel d’assurer une coopération étroite au niveau multilatéral pour surmonter les effets de la pandémie, notamment dans les pays ayant des difficultés financières qui font face à un double choc sanitaire et financier, et pour orienter l’aide vers les pays où les systèmes de soins sont faibles.
Il est urgent que les pays unissent leurs efforts pour ralentir la propagation du virus et mettre au point un vaccin et des traitements permettant de lutter contre la maladie. "Dans l’attente de ces solutions médicales, aucun pays n’est à l’abri de la pandémie (y compris d’une récidive une fois la première vague passée) tant que le virus continue de se propager ailleurs dans le monde’’, avertit le FMI.
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