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Le docteur Moussa Thior, spécialiste en santé publique et consultant international, est revenu sur l’impact du retrait des projets de l’USAID au Sénégal, voire dans les pays africains. À l’en croire, “la suspension des activités de l’USAID pour les projets de développement en Afrique et notamment dans notre pays le Sénégal, peut avoir plusieurs conséquences majeures, tant sur le plan économique, social que politique”. Voilà ce qu’il a écrit...
"Sur le plan économique, de nombreux projets dépendent des fonds de l’USAID, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation et de la santé. Leur suspension peut entraîner l’arrêt brutal des activités et la perte de ressources pour l’État et les populations bénéficiaires. Les ONG et entreprises locales travaillant avec l’USAID risquent de licencier des employés, ce qui peut aggraver le chômage et la pauvreté. Les investisseurs étrangers et d’autres bailleurs de fonds peuvent être réticents à financer des projets dans des pays où l’USAID suspend ses activités, par crainte d’instabilité.
Sur le plan social, la suspension des projets financés par l’USAID, pourrait compromettre la mise en œuvre de projets de santé et développement et aggraver les conditions de vie des populations. En effet, de nombreux projets de vaccination, de lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA et d’amélioration de l’éducation sont financés par le gouvernement américain à travers l’USAID. Leur interruption brutale et sans préavis pourrait concourir à la dégradation des services de santé et d’éducation.Par ailleurs, de nombreux projets agricoles et d’aide alimentaire sont soutenus par l’USAID. Leur arrêt peut entraîner une hausse de la malnutrition, en particulier dans les zones vulnérables et contribuer ainsi à l’insécurité alimentaire. Dans ce contexte de haute incertitude dans certaines régions d’Afrique, on risque d’assister à une hausse des tensions sociales: la disparition d’emplois et d’aides sociales peut accroître le mécontentement des populations, provoquer des manifestations et renforcer l’instabilité sociale.
Sous l’angle politico-diplomatique, cette décision brutale et inattendue pourrait entraîner un affaiblissement des relations avec les États-Unis. Les pays touchés pourraient percevoir cette suspension comme un acte inamical de désengagement des États-Unis, ce qui pourrait nuire aux relations diplomatiques et renforcer par ricochet, l’influence d’autres puissances qui sont à l'affût telles que la Chine, la Russie. Dans certains cas, l’arrêt de projets de développement peut fragiliser les gouvernements locaux, notamment ceux qui s’appuient sur l’aide internationale pour maintenir la stabilité.
Nous voyons donc que la suspension des activités de l’USAID pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les populations locales, en particulier dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Elle pourrait aussi affecter la stabilité économique et politique de certains pays, ouvrant la porte à d’autres acteurs internationaux pour renforcer leur présence sur le continent.
Toutefois, l’arrêt des financements de l’USAID peut, malgré ses inconvénients immédiats, offrir certaines opportunités à notre pays qui souhaite renforcer sa souveraineté et repenser son modèle de développement. C’est sans doute ce qu’a compris le Premier ministre Ousmane Sonko, qui s’exprimant sur la question a souligné que cette situation doit être vue comme une opportunité de repenser le modèle économique et de renforcer l’autonomie du pays. « Nous ne pouvons pas continuer à espérer de l’extérieur. Notre développement est d’abord interne », a-t-il affirmé. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de mobiliser les ressources locales, d’encourager l’industrialisation et de renforcer les capacités nationales pour ne plus dépendre des aides étrangères.
Cette posture est rassurante à plus d’un titre en ce sens qu’elle est totalement en phase avec la politique de souveraineté incarnée par les nouvelles autorités du pays. En effet, cette politique de souveraineté requiert entre autres, le renforcement de l’autonomie décisionnelle de notre pays. Sans l’influence des bailleurs de fonds étrangers, le gouvernement a, la liberté de définir des stratégies de développement basées sur les besoins spécifiques du pays, en alignement avec les aspirations de nos populations.
Le pays peut ainsi redéfinir ses politiques et projets en se concentrant sur des secteurs jugés prioritaires, sans être soumis aux conditions et aux priorités dictées par des partenaires extérieurs établissant ainsi, un agenda de développement indépendant. Cette nouvelle situation doit amener notre pays à renforcer davantage les partenariats régionaux et la coopération Sud-Sud favorisant le partage d’expériences et de ressources dans un cadre plus équilibré ainsi que le renforcement de l’intégration régionale.
Cette approche a également l’avantage de nous amener à explorer des alliances avec d’autres donateurs ou institutions financières qui respectent davantage la souveraineté nationale et les spécificités locales, notamment à travers les pays du bloc émergent des BRICS.Le retrait des financements externes peut servir de catalyseur pour la mobilisation de ressources internes, encourageant ainsi le développement d’initiatives locales et l’émergence d’un écosystème d’entreprises et d’ONG locales, stimulant ainsi l’innovation et le développement de capacités locales.
La nécessité de gérer ses propres projets de développement doit pousser les gouvernements et les institutions à investir dans la formation, l’innovation et la transparence, afin de mieux gérer les ressources et répondre aux défis locaux permettant ainsi une dynamisation de l’économie locale.
En cherchant à réduire la dépendance aux financements extérieurs, notre pays peut développer des stratégies pour diversifier ses sources de revenus, par exemple via des réformes fiscales, le développement des infrastructures économiques ou le soutien à l’entrepreneuriat local. Une autonomie accrue peut également contribuer à rendre nos systèmes nationaux plus résilients face aux chocs extérieurs, en favorisant des modèles de développement plus durables et adaptés aux réalités locales avec son corollaire de renforcement de la résilience et une autonomie financière accrue
En somme, même si la suspension des financements de l’USAID représente un défi à court terme, elle offre aussi l’opportunité à notre pays de repenser ses stratégies de développement, de renforcer ses capacités locales et de consolider son indépendance vis-à-vis des influences extérieures. Ce processus, s’il est bien conduit, peut aboutir à des politiques plus adaptées aux contextes nationaux et à une plus grande maîtrise de son propre destin dans le cadre de Sénégal 2050 Agenda national de transformation pour une nation souveraine, juste et prospère décliné par le gouvernement.
Nos pays sont loin d’être pauvres, ils ont juste été appauvris par la mal gouvernance et la corruption endémique. Un Joub, Joubal, Joubanti bien conduit devrait permettre de s’assurer que les ressources du pays arrivent effectivement aux bénéficiaires finaux. Vue sous cet angle, la décision du couple Trump-Musk de nous couper les vivres sonne plutôt comme une excellente opportunité de nous affranchir de cette aide internationale qui est tout sauf désintéressée…"
9 Commentaires
Reply_authorjahman
il y a 2 jours (14:41 PM)Golden Sentinelle
il y a 2 jours (14:52 PM)Les africains, surtout les sénégalais me font rire. Comment un pays pauvre et hyper endetté, qui voit son aide au développement coupé avec des conséquences sanitaires et sociales, prétend repenser son modéle de développement. Vous n'avez les ressources humaines compétentes pour exploiter vos ressources naturelles. Vous avez un taux de chomage à plus de 20%. Vous avez des gouvernants qui vivent dans l'opulence. Vous n'êtes meme pas capables de créer une machine à laver. Mais vous avez toujours le malin plaisir de parler de souveraineté et d'autosuffisance. Pour nous développer il nous faudra au moins 100 ans de dure labeur.
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il y a 2 jours (16:06 PM)Le Sénégal a changé. Il est vrai qu"on a de nombreux défis à relever mais on a quand même avancer aussi bien pour le meilleur que pour le pire.
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il y a 2 jours (16:34 PM)Nos dirigeants, les nombreux *spécialistes internationaux" sont de sombres idiots qui ne voient que le bout de leur gros nez.
Nous avons tout eu depuis mars dernier, des promesses, des promesses, des projets ( ?) des projets , jusqu'au président qui revendique une souveraineté ( rires) sans se rendre compte que nous sommes toujours des assistés sociaux depuis l'indépendance.
La suspension nous indique le chemin à suivre qui est de réduire notre train de vie pour le mettre en conformité avec nous ressources fruits de notre travail.
Ceux qui en souffrions ce sont ceux qui vivent au dessus de leurs moyens, le choc sera moins ressenti en campagne ou certains n'ont ni électricité, ni frigo etc. La doctrine de Mao prend ici son vrai sens: compter sur ses propres forces. Trump ne doit pas suspendre l'aide il doit l' arrêter l'aide pour mettre cet argent à la disposition de ses concitoyens qui dans beaucoup de cas ont aussi besoin de cet argent. Cet argent n'est mise à notre disposition avec des conditions cachées ou visibles.
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il y a 2 jours (15:44 PM)Reply_author
il y a 2 jours (16:38 PM)Comme les pays voisins on veut se prendre pour de grands adultes ....avec un mental de case des tous petits.
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il y a 2 jours (16:39 PM)les fainéants nationaux vont souffrir.....
On ne peut pas mentir au peuple tout le temps.
A chacun sa souveraineté et sa dignité.
Doyna War
il y a 2 jours (15:13 PM)Trump prend une mesure mondiale et le Sénégal crie sur tous les toits comme si c'était lui seul que la mesure va affecter.
on le prenait pour un fou
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il y a 2 jours (16:45 PM)Si à la sueur de ton front tu gagnes de l'argent pour nourrir ta famille, tu es traité de voleur, de radin si tu n'inclus pas les parasites familiaux.
Diambars
il y a 2 jours (15:50 PM)Participer à la Discussion