Le ministère de l’Education nationale vient de subir un revers, après le renvoi de la reprise des cours à une date ultérieure. Et pourtant, à écouter le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) Amadou Diaouné, il n’y a rien qui presse pour justifier le forcing de Mamadou Tall et ses services pour le 2 juin.
«Il reste 6 mois pour sauver l’année scolaire. Avec deux mois de cours, on peut terminer les programmes et organiser correctement les examens. Maintenant, si la pandémie dure jusqu’à décembre, l’année est perdue. Il faut donc qu’on soit rigoureux dans la prévention pour faire baisser le taux d’infection le plus rapidement possible, si on veut sauver l’année», indique-t-il.
D’après le syndicaliste, ce qui s’est passé ce mardi est un «échec regrettable». Pour lui, le gouvernement ne s’est pas entouré de toutes les conditions nécessaires pour réussir la rentrée. «Le principe de précaution devait être de rigueur. Mais on a vu que le convoyage des enseignants a été mal organisé ; il n’y avait pas de planification pour éviter les regroupements».
En plus du transport, Diaouné pense qu’en déployant les enseignants dans des zones épargnées jusqu’alors, il fallait, à défaut des tests, mettre au moins les nouveaux venus en quatorzaine. «Avec ce déploiement, les contaminations étaient inévitables, surtout qu’ils viennent des foyers de l’épidémie. C’est donc un danger que de mettre les élèves et les enseignants ensemble, dans ces conditions».
Dans tous les cas, relève-t-il, les observations faites par le Sudes sur le terrain montrent nettement que l’école n’était pas prête pour le 2 juin. Pour lui, les conditions à réunir pour un retour en classe n’étaient pas au rendez-vous. «Dans beaucoup d’établissements, le protocole n’a pas été respecté. Un travail du Sudes a révélé que 30 % des écoles primaires n’ont pas de points d’eau ; 10 % des collèges, non plus, n’ont pas d’eau».
0 Commentaires
Participer à la Discussion