Colère noire des corps d’encadrement

« Nous sommes les victimes du système », ont-ils martelé lors de leur assemblée générale tenue à Ziguinchor. Conscients que ce sont eux qui font l’essentiel du travail du système sans aucune motivation, les différents corps d’encadrement envisagent de paralyser les activités de formation, d’encadrement, d’inspection et d’administration.

Composés des inspecteurs de l’enseignement moyen secondaire (Iems), des formateurs des centres régionaux de formation du personnel de l’éducation (Crfpe), ces corps d’encadrement nommés par décret présidentiel, ne bénéficient pas jusque-là d’indemnités liées à leur fonction.

Pour manifester leur colère, ils envisagent de boycotter les encadrements et les examens externes de la faculté des sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef). Leur volonté est aussi de paralyser toutes les formations et les suivis du projet de l’Usaid éducation pour la qualité (Usaid/Epq), de ne pas poursuivre la pérennisation, les acquis de l’Usaid éducation de base (Usaid/edb).

Un comité restreint composé de trois membres venant des trois régions de la Casamance naturelle a été mis sur place pour conduire les réflexions et les batailles en vue et pour généraliser le mouvement de contestation aux onze autres régions. En effet, ce personnel technique de l’éducation informe qu’il travaille dans des conditions souvent inacceptables. Ne disposant pas de logistique roulante, il emprunte à ses frais, les taxis brousse, les transports en commun, les pirogues, les motos Jakarta pour se rendre sur le terrain. Ils arrivent souvent méconnaissables sur les lieux de leurs activités, parce qu’empoussiérés ou défigurés par la fatigue. Ils risquent ainsi quotidiennement leur vie sur les chemins de l’insécurité, de la torture physique et morale. Et malheureusement, se désolent-ils, l’Etat s’arrange pour rejeter bon nombre de leurs feuilles de déplacement et s’arrache les cheveux pour payer les autres.

Au comble de la démotivation, ils entendent se coaliser contre l’Etat pour défendre leurs intérêts moraux et matériels.