L’Association sénégalaise pour le bien être familial (ASBEF) a engagé un processus de plaidoyer pour aboutir à une Education sexuelle intégrée (ESI) dans les curricula de l’enseignement afin de sensibiliser les jeunes sur les problèmes constatés dans différents domaines de la santé de la reproduction.
‘’L’intégration de l’éducation sexuelle dans l’enseignement a été agité depuis longtemps avec l’existence de beaucoup de programmes sur cette question, malheureusement il n’ y a pas eu de coordination et d’actions concrètes en ce sens’’, a expliqué la présidente nationale de l’ASBEF, Dr Marie Louise Corréa, vendredi à Dakar, lors d’un atelier de partage avec les autorités de l’Etat et les partenaires.
Aujourd’hui, a t-elle expliqué, ‘’si on tient à l’intégration de l’éducation sexuelle dans l’enseignement, c'est parce que ce sont les élèves du primaire qui sont les premières victimes d’agressions sexuelles, de grossesses précoces et pourtant il faut préparer les enfants à prendre leurs dispositions, à se prémunir contre tous ces dangers’’.
‘’Des ateliers comme celui permettent de voir quelles orientations donner à ce programme. L’idée est de faire en sorte qu’on puisse trouver les mots, les attitudes à avoir pour ne pas choquer ni l’enfant, ni la famille’’, a précisé Dr Corréa.
Pour la présidente de l’ASBEF, ‘’il faut voir comment parer à tout cela et faire en sorte que les enfants soient impliqués et imprégnés, c’est à cela que servent nos rencontres’’.
‘’Il faut une concertation pour voir quels mots utiliser, comment parler à l’enfant pour qu’il comprenne sans être perdu, pour compléter ce que les parents font à la maison, parce que si on y va dans les tous les sens cela risque de poser des problèmes comme ce fut le cas avec les clubs Education à la vie familiale (EVF) parce qu’il y a eu des déviations’’, a t –elle expliqué.
Ainsi, il s’agit de ‘’s’entourer de toutes les précautions, travailler avec les trois ministères les plus compétents en la matière notamment le ministère de la Santé, de l’Education et de la Jeunesse, s’entourer de conseillers religieux tant clergé catholique que côté musulman’’, selon la présidente nationale de l’ASBEF.
‘’Si on a tous ces éléments avec nous pour qu’on puisse penser ensemble quelles orientations donner à ce nouveau programme on y arrivera’’, a t –elle fait valoir.
Invité à la rencontre, Imam Moussa Fall, membre du Réseau islam population et développement a souligné que ‘’parler de l’éducation sexuelle est nécessaire dans l’éducation globale de l’enfant dans la mesure où on vit dans une situation assez délicate avec la pédophilie, les agressions sexuelles et les enfants ne sont pas assez informées’’.
Il a estimé qu’il faut primer l’éducation religieuse pour arriver à une éducation sexuelle sans danger pour les jeunes. ‘’Il y a le numérique, l’Internet et beaucoup de choses qui influent beaucoup sur l’éducation des enfants’’, a t –il relevé.
C’est pourquoi, il a soutenu qu’il s’agit d’ apporter ''des informations à l’enfant pour le sensibiliser pour qu’il sache qu’il y a des dangers qui le guettent dans son environnement scolaire, dans la maison’’. Pour l’Imam, il y a eu toujours l’éducation sexuelle en islam pour préparer l’enfant à devenir un adulte face à ses responsabilités et ses obligations
Dans le même sillage, l’Abbé Dominique Stanislas Coly a également rappelé que ‘’les enfants ont besoin d’être éduqués, formés et il y a des pans énormes dans notre culture, dans le magistère de l’église réservés à l’enseignement et à l’éducation, c’est fondamental’’.
‘’C’est à ce niveau qu’on engendre la personne pour qu’elle devienne plus humaine, la gloire de Dieu’’, a expliqué l’Abbé. Pour l’Eglise en ce qui concerne l’éducation sexuelle ‘’il faut être bien précis en s’adressant aux spécialistes, aux médecins, aux psychologues pour qu’ils puissent participer à l’élaboration de ce programme’’.
‘’Nous sommes pour l’éducation, maintenant pour l’éducation sexuelle il faut prendre toutes les précautions pour ne pas produire beaucoup plus de dégâts que ce qui est souhaité’’, a t –il précisé.
Avec les technologies de l’information, a ajouté l’Abbé, ‘’il faut que les parents, tous les partenaires puissent travailler en synergie pour aider l’enfant à évoluer sans risques dans ce monde’’.
Le ministère de l’Education invité à prendre part à cette journée n’a pas été représenté pour donner son avis sur la question.
L’objet de la rencontre était de partager avec les acteurs concernés le concept d’Education sexuelle intégrée (ESI) afin de susciter leur engagement pour son intégration dans les curricula de l’enseignement au Sénégal à partir du CMI.
L’idée est de donner aux enfants une éducation sexuelle responsable et adaptée à nos valeurs pour les aider à grandir en harmonie et devenir un levier de développement.
1 Commentaires
Rich
En Février, 2014 (12:01 PM)Participer à la Discussion