Les locaux du Centre d'études des sciences et techniques de l'information et de la communication (Cesti) ont été saccagés lors des événements de juin. Invité du "Jury du dimanche" sur emedia, le directeur du Cesti Mamadou Ndiaye affirme avoir une pensée pour les parents qui ont perdu des proches. Mais précise que le Cesti a été durement éprouvé. C’était triste. C’était désolant et nous n’avons pas compris pourquoi.
''Nous, nous avons perdu beaucoup de matériel, mais c’est encore du matériel. Nous avons perdu beaucoup d’opportunités parce que nous avions programmé des manifestations scientifiques internationales qui ont été reportées ou qui risquent d’être annulées tout simplement. On a programmé des conférences, des colloques qui peuvent ne plus avoir lieu à cause de cette situation-là'' dit-il. Il explique que "C’est un questionnement qu’il faut faire et il faut trouver une réponse. Pour moi, il y a un déclic. Quelque chose de nouveau est en train de se passer au Sénégal. J’ai été étudiant dans cette université, j’y enseigne depuis plus de 15 ans, je pense que c’est un élément nouveau qu’il faut interroger''.
Poursuivant son questionnement, le directeur du Cesti se demande ''pourquoi un établissement qui, depuis 1965 forme des journalistes et des professionnels de la communication sociale se retrouve à être incendié ? Pourquoi des établissements de l’université aussi prestigieux que la faculté de médecine, la faculté de lettres, la faculté de droit, l’IFACE, l’école supérieure des mines, etc., pourquoi tous ces établissements-là qui forment des cadres du pays qui n’ont aucune occurrence politique sont attaqués et leurs biens réduits en cendres".
À l'en croire, la partie pédagogique de l'université était un refuge pour les étudiants du fait des lois, tout simplement les franchises universitaires. ''Aujourd’hui, s’ils s’attaquent à des établissements qui ont du mal à fonctionner même correctement avec un budget, je pense que nous sommes en train de descendre bien bas. Je pense que la jeunesse de ce pays doit être sensibilisée dans sa relation avec les biens publics. Toutes obédiences confondues, je pense que nous devons faire un immense travail, un travail profond de citoyenneté. Le bien public doit être sacré, le bien public doit être protégé, le bien public ne doit pas être détruit par des problèmes ou des contingences politiques. Ce que font les journalistes dans leur rédaction n’engage pas le Cesti. S’il y’en a des gens qui ne sont pas contents du travail de la presse, ce n’est pas au Cesti de subir la foudre d’une partie de la population pour cette raison-là''.
Pour lui, il faut qu’un établissement comme le Cesti fonctionne habituellement avec un petit budget. Sur les nouveaux projets, il parle d’ériger un nouveau bâtiment pour renforcer de nouvelles formations, de nouveaux masters spécialisés en journalisme. Mais également pour pouvoir avoir un maximum de studios de radio et de télévision pour pouvoir former davantage de journalistes qualifiés et de techniciens. ''Malgré le coup que nous avons reçu, nous sommes en train de nous organiser. Les diplômés du Cesti mais aussi tous ceux qui ont eu une relation avec le Cesti même des particuliers sont en train de nous appuyer pour que le Cesti puisse reprendre son travail correctement'', explique le directeur du Cesti. Qui ajoute que ''les étudiants ont commencé à faire des cours en ligne. Au Cesti on a l’expérience des cours en ligne. Pour ceux qui ont des problèmes de connexion ou d’ordinateurs, nous sommes en train d’aménager une plateforme pour leur mettre des contenus là-bas. Nous sommes optimistes que les cours reprennent en présentiel la rentrée prochaine".
1 Commentaires
Karim$
En Juillet, 2023 (14:51 PM)Participer à la Discussion