Plus de la moitié des enfants hors du système éducatif sont dans les « daaras », a rappelé, le 11 octobre 2017, le directeur du Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’éducation et les savoirs (Gires). Amadou Sarr Diop demande à l’Etat « d’intégrer l’enseignement religieux dans notre système éducatif ».
Le Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’éducation et les savoirs (Gires), en collaboration avec l’Agence française de développement (Afd), a organisé, hier, à la Fastef, une conférence débat sur « Etats réformateurs et éducation arabo-islamique en Afrique ». Le Gires a noté que l’éducation arabo-islamique a un regain d’intérêt auprès des populations. La preuve, sur plus de 1,4 million d’enfants qui sont hors du système éducatif sénégalais, plus de la moitié est dans les « daraas » ou dans des écoles de formation arabo-islamique, informe le directeur du Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’éducation et les savoirs, Amadou Sarr Diop.
Selon le directeur du Gires, les chercheurs veulent, à l’issue de cette conférence, offrir à l’Etat des conclusions qui lui permettront d’intégrer cette offre éducative dans le paradigme hérité de la colonisation. Amadou Sarr Diop qui se définit comme un « pur produit du daraa » avant d’intégrer le monde universitaire invite l’Etat à « intégrer l’enseignement religieux dans notre système éducatif ». Ce qui va, dit-il, permettre de former un Sénégalais à la dimension de son socle sociétal qui est la croyance religieuse. Son constat est que le système éducatif que le Sénégal a hérité de la colonisation n’a pas réussi à « faire la mutation nécessaire » pour faire face aux urgences des populations.
Face à ce constat « d’échec » de l’école formelle, il propose la « mutualisation des deux offres éducatives (enseignement formel et éducation arabo-islamique) » pour pouvoir prendre en charge les enfants dont les parents ont choisi délibérément une autre forme d’éducation. « Ils sont des Sénégalais. Il faut qu’on trouve un moyen de les encadrer et qu’on pense à investir dans ce secteur et préparer, à long terme, l’école sénégalaise à faire des mutations nécessaires pour mutualiser ces deux offres et permettre au Sénégal de produire une école à la dimension de nos réalités endogènes et ne pas accepter que l’école puisse être une reproduction des élites comme on l’a connu depuis la période coloniale », plaide le directeur du Gires.
Aliou Ngamby NDIAYE
3 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2017 (01:10 AM)Anonyme
En Octobre, 2017 (01:10 AM)Settlou
En Octobre, 2017 (11:10 AM)