Au Sénégal, ce sont quelques 13 millions d’hectares de forêts actifs qui sont recensés d’une valeur financière de 24 297,8 milliards de nos francs en 2010. Ces hectares de forêts qui couvrent 65% du territoire national offrent 20 filières forestières qui contiennent des actifs économiques et sont généralement évalués sur la base de transactions commerciales, soit directement (à l’aide des cours du marché pour les terres forestières dénudées) soit en tant que coefficient de la valeur de la propriété forestière échangée, que le Commandant Pape Momar Faye, assimile à des «portefeuilles».
Mais ce dernier, conscient de la place de la foresterie dans l’économie sénégalaise regrette que «les portefeuilles forestiers qui constituent des niches dans le cadre de la création d’emplois verts ne soient pas pris en compte dans le Pse ». Alors que selon lui, il pourrait fondamentalement freiner l’exode rural, a-t-il estimé ce jeudi.
Dans un entretien qu’il nous a accordé, le commandant Faye, Doctorant au Centre d’étude avancée de recherche en management de projets, programmes et portefeuilles, a plaidé l’octroi de plus de moyens au secteur de l’environnement. Pour lui, si les filières sont valorisées avec l’augmentation de l’allocation budgétaire, non seulement plusieurs milliers d’emplois pourraient être créés, mais l’économie sénégalaise ne s’en portera que mieux.
«La démarche idoine consisterait à se focaliser, entre autres, sur les possibilités des massifs forestiers qui peuvent être définies comme étant : le foncier, la quantité de produits forestiers ligneux et non ligneux que l’on peut retirer annuellement du potentiel sans qu’elle ne s’appauvrisse tout en assurant un rapport soutenu et constant, et qui devront être évaluées. Une évaluation qui ne devrait pas être sectorielle mais plutôt globale en tenant compte de tous les portefeuilles qui peuvent influer dans le produit intérieur brut tels que la flore (végétaux, graminées, champignons, fruitiers forestiers, huiles, gommes, essences, plantes médicinales semences etc..), la faune avec toutes ses composantes (mammifères, reptiles, oiseaux, insectes) ».
«L’arbre est une entreprise qui à l’image des services de téléphonie peut offrir de multiples services»
Listant les avantages et bénéfices que les populations tirent des écosystèmes forestiers qu’il regroupe en 3 catégories (biens forestiers, services forestiers environnementaux et enfin les avantages socioculturels», le commandant Faye de plaider la cause de la foresterie. Ce secteur qui constitue un puits de carbones retardant ainsi le réchauffement climatique, permet de créer des emplois verts et impacte positivement et de manière sensible dans le Pib. Pour lui, «l’arbre est une entreprise et les produits forestiers segmentés peuvent aussi, à l’image des services de téléphonie, offrir de multiples services de qualité par le biais de la création d’entreprises multifonctionnelles dans les zones de terroirs. Il sera alors question d’allier employabilité des jeunes dans les emplois verts et responsabilité sociale. Celle-ci devra être basée sur une approche culturelle, prenant en compte les spécificités et les réalités des terroirs adjacents aux ressources qui sont minières, chimiques et forestières reposant sur un substrat qui est le foncier constituant un socle porteur de cultures et d’habitats permettant aux populations de satisfaire tous leurs besoins».
Chaque ressource a un coût monétaire et écologique, a confié M. Faye qui estime que «sa valorisation peut être bénéfique à toutes les entités (Etat par le payement de taxes forestières ; Industries par la rentabilisation des investissements ; populations par la création de richesse et par la réduction du chômage ; générations futures pour un héritage durable autour d’un patrimoine commun pour l’humanité», a indiqué le commandant Faye qui est d’avis que «les actifs naturels seraient mieux protégés avec des efforts coordonnés et transversaux à travers tous les secteurs des gouvernements, (Agriculture, Forêts, Elevage, Commerce, Finances) gage d’une politique de création d’emplois verts , de richesse de frein à l’exode rural, à la lutte contre l’insécurité alimentaire pour une préservation de la biodiversité».
14 Commentaires
24 : 3 = 8
En Février, 2015 (20:27 PM)Ans Niang
En Février, 2015 (20:30 PM)Renzi
En Février, 2015 (20:35 PM)bravo, cdt faye.
Kiki
En Février, 2015 (20:42 PM)Tres Curieux Tt Ca
En Février, 2015 (20:44 PM)Faux
En Février, 2015 (20:49 PM)Tobor
En Février, 2015 (21:00 PM)Wa salam
Korz
En Février, 2015 (22:41 PM)Commandant, si vous avez donc des sources il faut les citer pour permettre aux gens de vérifier.
Gerenad4
En Février, 2015 (23:52 PM)Nous avons la manie d'appeler forêt même les savane herbeuse...
Puma
En Février, 2015 (09:12 AM)Vivel'afrique
En Février, 2015 (10:06 AM)Les Africains tels que les Massaï n'ont désormais plus de terres ancestrales de pâturage... On vend l'Afrique à tour de bras. L'apartheid a déjà mis les nègres dans des enclos de misère et l'ANC n'a pas réussi encore à faire revenir les Africains comme prévu sur leurs terres ancestrales aux mains des "colons" de l'intérieur (projet de réappropriation de 30 % de leurs terres en 10 ans, délai déjà révolu sans que même 1% ne soit retourné aux Noirs d’Afrique du Sud).
Dans tout le sud du Continent, on rabat les animaux vers ces vastes enclos privés touristiques pour Blancs riches (tous ceux qui réfléchissent à ces projets néfastes et les mettent en oeuvre sont des Blancs). On ne forme pas massivement des spécialistes noirs pour la maîtrise de ses problèmes graves : connaissance de la faune et de la flore de même que la maîtrise des hélicoptères et lieux de soin des animaux.
Quand est-ce que nous allons réfléchir nous-mêmes à nos vrais problèmes ? Nous avons vendu nos Océans (ravagés et vidés), bientôt toutes nos forêts et nos animaux seront bradés.... Un peuple sans terre est un peuple zombifié. Une recolonisation criminelle nous menace et nous continuons "à danser". Elle risque de nous être fatale. Alors faisons le diagnostic vite et bien... nous avons les moyens de le faire mais en dehors de la balkanisation...
Vivel'afrique
En Février, 2015 (10:11 AM)(suite et fin)
Une recolonisation criminelle nous menace et nous continuons "à danser". Elle risque de nous être fatale. Alors faisons le diagnostic vite et bien... nous avons les moyens de le faire mais en dehors de toute balkanisation...
Al Fulani
En Février, 2015 (12:13 PM)Congolese
En Février, 2015 (15:39 PM)De plus si on considère nos forêts sahéliennes qui ont peu d'arbres et de stocks de carbones, je ne pense pas que nos terres valent cela. Anyway peut être ce commandant a joué sur la définition de ce qu'est une forêt qui varie d'un pays à un autre...
Wa salam.
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