Seize scientifiques ouest africains et internationaux publié, jeudi à Dakar, une lettre ouverte au président sénégalais, Macky Sall, dans laquelle ils l'invitent à porter le plaidoyer pour une meilleure gouvernance des pêcheries en Afrique de l'ouest, notamment la protection des petits pélagiques (sardinelles, chinchards, maquereaux, etc.).
"Nous pensons que le président Macky Sall doit porter le flambeau auprès de ses pairs ouest africains pour la protection des stocks halieutiques. Ses bonnes actions dont le gel en avril 2012 des autorisations de pêche à des chalutiers étrangers doivent faire tâche d'huile dans la sous région", a dit Prudence Wanko, coordonnatrice nationale de campagne Greenpeace-Afrique, au cours de la présentation de cette lettre à la presse.
Dans cette lettre soutenue par Greenpeace, les scientifiques saluent le gel par le Sénégal des autorisations de pêche et l'invitent à "jouer un rôle de leader afin de convaincre ses homologues chefs d'Etats de la sous région pour une meilleure gestion des ressources halieutiques pour le bien être des communautés et la santé des océans".
S'appuyant sur la décision du Sénégal de geler les autorisations de pêche le 30 avril 2012, Greenpeace lui a décerné en 2013 le 6eme Prix de l'"Excellence in National Stewardship".
Selon les scientifiques signataires de la lettre, l'exploitation des petits pélagiques le long des côtes ouest africaines est une des nombreuses illustrations des défis que les Etats côtiers doivent relever en matière de gouvernance des pêcheries. Si rien n'est fait pour une gestion communautaire de ces ressources fortement surexploitées, les conséquences seront énormes, avertissent les scientifiques.
"L'Afrique de l'ouest a plus que jamais besoin d'un leader pour porter les questions relatives à la pêche au niveau décisionnel supérieur. Beaucoup d'espoir repose sur les épaules du Président Sall pour entreprendre ce chantier", a dit Ahmed Diamé, chargé de campagne à Greenpeace-Afrique.
A son avis, depuis 2012, Macky Sall a résisté à beaucoup de pressions mais il n'a jamais voulu revenir sur sa décision. "C'est quand même une décision courageuse et salutaire à magnifier", a poursuivi Ahmed Diamé.
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