L’Institut de Gorée a abrité une conférence annuelle sur l’esclavage le 5 août dernier. Ces échanges, auxquels ont participé 39 mandants de la diaspora afro-américaine, relèvent les participants, auront permis de fouiner dans l’espace séné-gambien pour mieux comprendre le phénomène de l’esclavage, d’analyser ses mobiles, ses séquelles, etc.
C’est par le biais de tests Adn que des Afro-américains se sont lancés sur les traces de leurs ancêtres dans la région séné-gambienne. Ce qui a motivé d’ailleurs leur participation à la conférence annuelle sur l’esclavage, organisée par l’Institut de Gorée le dimanche 5 août 2007. Forte de son appartenance au continent africain, la diaspora afro-américaine se dit prête à accompagner le Sénégal dans ses efforts de développement, en collaboration avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat. L’idée est de favoriser la visite de touristes américains au Sénégal, d’investir dans ce secteur, de contribuer à la formation des artisans et à la mise en place d’infrastructures de standing international.
Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Fatoumata Gassama soutient que son département ‘va nouer un partenariat durable avec les Américains pour porter les visiteurs de près d’un million à un million 500 mille’. D’après elle, ce partenariat pourrait aider à construire des hôtels haut de gamme et une école touristique, mondialement reconnue. Aussi, ajoute le ministre, qui s’exprimait lors d’échanges avec les membres de la diaspora, tenus ce mardi au Méridien, ‘nous voulons diversifier les pôles émetteurs traditionnels de touristes en regardant aussi vers les Etats-unis qui peuvent être d’un apport considérable’. En attendant, la mise en pratique de ce partenariat, les 39 membres de la délégation afro-américaine se réjouissent déjà du voyage effectué à Gorée. Ce voyage qu’ils qualifient de ‘processus le plus fascinant’ aura permis de ‘retrouver le lieu d’origine des ancêtres’. Ainsi, ils considèrent cette visite comme un pèlerinage, un retour à la source.
La conférence annuelle sur l’esclavage, rapporte en outre l’adjoint au conservateur de la Maison des esclaves, Eloi Coly, a été suivie par des ateliers sur des thèmes variés comme la technique de capture des Esclaves, leur acheminement et la traversée de l’océan atlantique. Un exposé qui a tenu en haleine les descendants d’Esclaves. Professeur au département d’Anglais de l’Ucad, Oumar Ndongo note avoir ‘particulièrement insisté sur la perception du phénomène de l’esclavage pour montrer qu’il y a un décalage entre la préoccupation des Afro-américains, axée sur l’esclavage, et les problèmes qui hantent le sommeil de leurs compatriotes, restés sur le continent’. Selon le Pr Ndongo, le dernier fléau qui a le plus marqué l’imaginaire des Africains est sans nul doute le colonialisme.
D’autres thèmes, remarque-t-il, ont aussi été développés lors de cette conférence annuelle. Avec notamment la conférence de Durban, en Afrique du Sud, dont les objectifs principaux étaient l’élimination du racisme et la reconnaissance de l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Le professeur Abdou Bakar Moreau, spécialiste de la civilisation américaine au département d’Anglais de l’Ucad, a saisi l’opportunité de la tribune des échanges de ce mardi 14 août pour parler de son expérience aux Usa. Une expérience marquée par ‘les rapports très complexes entre Afro-américains et Américains’.
Pour Vanessa Clark Anthony, membre du Conseil d’administration de Washington College of Law, il s’agit de trouver les voies et les moyens devant permettre aux Africains et aux Afro-américains de travailler ensemble, pour faire émerger le continent noir.
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