Adama Amanda Ndiaye, plus connue sous le sobriquet d’«Adama Paris», est actuellement au Sénégal pour les besoins de la 8e édition de «Dakar Fashion Week». Très occupée par ces temps qui courent, la native de Kinshasa a pourtant accepté de se confier à L’Obs. Assise devant la piscine du Radisson Blu Hôtel, vêtue d’un pantalon jaune, d’un body et coiffée d’une coupe «Petite tête», elle a abordé la question sur «Dakar Fashion Week». Mais, elle a tenté d’expliquer le manque de soutien des autorités. Sa vie a été aussi au menu. Enfin, elle a défini les qualités de l’homme avec qui elle aimerait partager son existence.
Vous êtes en plein dans l’organisation de la 8e édition de «Dakar Fashion Week». Quelle est la particularité de cet événement ?
«Dakar Fashion Week» est un évènement de mode qu’on organise pendant une semaine, avec des défilés dans des endroits différents pour attirer le public sénégalais. On l’organise ici, mais ce n’est pas forcément pour les Sénégalais. Beaucoup de télévisions étrangères seront présentes à Dakar pour plébisciter les designers du monde entier.
Comment vous définissez votre nouvelle collection «Black Is Black» ?
C’est une collection dédiée à mon amour pour le Noir. Car, c’est une couleur intemporelle, qui est toujours classique, élégante et j’ai voulu rendre hommage au Noir. C’est pour montrer qu’avec n’importe quelle matière, si on fait une coupe avec du noir, elle reste élégante et raffinée.
Mais certains vous reprochent de manquer de créativité….
Ah bon ? Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais ce que je fais me ressemble, car c’est très simple. Notre travail consiste à montrer et les gens jugent. Mais, je crée des choses qui sont en adéquation avec moi-même. Je les fais à mon image, car je suis simple. Maintenant, les gens peuvent critiquer.
Il n’y a pas beaucoup de jeunes créateurs Sénégalais invités. Pourquoi un tel choix ?
Le nombre ne compte pas, mais c’est la qualité qui compte pour nous. Nous préférons inviter une dizaine de créateurs et leur permettre de montrer une quinzaine de looks. La mode ne peut pas se montrer en deux ou trois habits. Nous n’invitons jamais un designer deux années d’affilée. Nous essayons même d’inviter des gens qui n’ont pas été dans d’autres défilés. On fait un vrai casting et nous passons six mois à les chercher.
Vous parliez récemment de budget réduit. Est-ce dû à l’absence de partenaires ?
Notre budget tourne autour de 80 millions de FCfa. Il est réparti entre l’hébergement, la restauration, les billets d’avion, les cachets des mannequins et les taxes. Les sponsors ne répondent pas forcément, parce que la mode ne les intéresse pas. Malheureusement, il n’y a que pour la lutte et le sport, en général, au Sénégal.
Vous déplorez le manque de soutien des autorités. Pourquoi ce désintéressement de leur part?
Je ne sais pas. Il faut leur poser la question. Au début, j’allais solliciter leur soutien, mais honnêtement, je me suis résignée cette année. À chaque fois, j’allais taper aux portes, mais elles ne m’ont jamais été ouvertes. Pour l’instant, on m’a promis quelque chose et j’attends de voir. Le bureau du ministre de la Culture m’a promis d’être présent samedi au défilé final et il m’a assuré qu’il fera de son mieux pour nous aider.
Ne pensez-vous pas que c’est dû à une mauvaise politique culturelle de l’État sénégalais ?
Je ne peux parler de cela, parce que je déteste la politique, mais je vois que la Culture est délaissée au Sénégal. Car tous ses secteurs se plaignent. Je suis une femme engagée dans ce que je fais et je n’attends jamais après le gouvernement. Mais s’il m’aide, je prendrai de bon cœur, car nous en avons besoin. Je pense que je fais des choses assez jolies pour mon pays.
D’où vient le sobriquet «Adama Paris» ?
On m’appelle comme ça, parce que j’ai une sœur jumelle qui s’appelle Awa et j’ai rajouté Paris, où j’habitais, puisque c’était plus simple. Et lorsque j’ai voulu enregistrer le nom de l’entreprise, Adama était déjà pris et j’ai encore rajouté Paris pour me différencier d’une autre copine qui s’appelle Adama aussi.
Etes-vous dans les liens du mariage ?
Je suis divorcée. Mais, j’aimerais trouver un homme qui sait me soutenir, qui m’apprécie à ma juste valeur et surtout un bon musulman, parce que je le suis. J’aimerais être avec quelqu’un qui ne boit pas, qui ne fume pas et qui a les mêmes valeurs que moi.
Ne pensez-vous pas que les hommes ont peur de venir vers vous ?
Je suis une femme très simple et assez accessible.
Etes-vous un cœur à prendre ?
(Rires) Non, non ! Mon cœur n’est pas à prendre. C’est ma vie privée et je ne veux pas en parler
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