Le choix porté sur le Cap Skiring (station balnéaire de la Basse Casamance) pour la récréation des treize (13) amazones de la beauté sénégalaise (Miss Sénégal) de cette année 2006 est symbolique. Il traduit surtout l’esprit de valorisation des potentialités touristiques de cette belle région où rejaillit la lumière de la paix comme les rayons solaires à l’Aurore.
(Envoyé Spécial) - Embarquées très tôt le jeudi 28 juillet à bord d’un car d’une agence de location de voitures de la place, nous prenons la direction du Sud du Sénégal. A bord, les treize amazones de la beauté sénégalaise inscrites au concours de Miss Sénégal 2006 qui vont savourer la récréation que le Comité d’organisation dudit concours leur offre. Ce jeudi-là, cap donc sur… le Cap Skirring, station balnéaire située au sud du pays, en Basse Casamance, dans la verdure et les cendres de la culture à l’état pur. «Le choix de la destination de la partie sud de notre pays, la belle région de la Casamance naturelle, s’inscrit résolument dans une dynamique de décentralisation des activités de l’Anpt pour justement créer les conditions de l’éclosion du tourisme sénégalais». C’est en substance l’explication donnée par Assane Soumaré, directeur de l’Agence, dans la soirée du samedi 29 juillet au bord la piscine de l’hôtel Royal Kabrousse, au terme du défilé des treize prétendantes à la couronne de Miss Sénégal. «Ce choix est symbolique dans la mesure où il s’agit de créer les conditions de communion, de solidarité, d’entente, de récréation et surtout d’acceptation de l’ensemble des couches sociales des populations du Sénégal, à venir porter un message fort de sympathie, de solidarité, de disponibilité à nos frères et sœurs qui sont en Casamance, une belle région du Sénégal, épris de paix et dont le secteur du tourisme constitue un levier important pour l’économie», a expliqué Assane Soumaré. Le pari est réussi. Les filles logées dans le cadre paradisiaque du Royal Labrousse, ont été en contact touristique et culturel avec cette partie du pays qui transpire la beauté dans tous ses aspects.
Arrivées le soir du jeudi au Cap, les candidates seront culturellement, disons… folkloriquement accueillies par le Ballet Africain de Ziguinchor dans la matinée et l’après-midi du vendredi 28 juillet. Le lendemain, samedi 29 juillet, une excursion est organisée à Err (nom historique de Kabrousse), au domaine d’Aline Sitoé Diatta. Nous suivons les pas du chef traditionnel de la localité, Tabèye Diatta, dit Boumel (nom d’intronisation).
Sur les traces d’Aline Sitoé Diatta
Kabrousse est le domaine d’Aline Sitoé Diatta, cette légendaire femme du sud qui résisté aux forces coloniales et disparue sans avoir laissé de traces. À Err, nul ne semble savoir. Pas même les petits-fils de cette résistante locale. Ils ignorent où elle a été exilée. C’est en fait dans les méandres de cette culture du passé que nos missables sont allé se ressourcer. Entre un soleil chaud et un ciel nuageux. Tabèye Boumel Diatta, aujourd’hui âgé de 49 ans est le gardien du temple. Le Bois Sacré de Kabrousse qui est géré par seulement deux familles des quartiers Nialo et Kadiakaye. Selon le chef traditionnel de Err, le Bois Sacré était implanté à Nialo du temps de son prédécesseur Alougaye Diatta, l’ex-mari d’Aline Sitoé Diatta exilée vers 1942 en pleine guerre mondiale. D’après le témoignage du gardien de Guiram Badj (nom du Bois Sacré de Kabrousse), Aline Sitoé Diatta, née dans le quartier Nialo, était une handicapée qui a vécu à Dakar où elle a mis au monde un enfant avant de regagner Err au quartier Mossor. C’est là qu’elle aurait acquis le pouvoir surnaturel de prédire les évènements. C’est aussi la période de son mariage avec Alougaye Diatta, le prédécesseur de Boumel Diatta. Cette force a été à l’origine de son influence et de son ascendant sur sa communauté, dit-on. Elle a été visitée par des individus venant de tous les horizons. «Mais elle avait toujours cru que l’homme noir recouvrirait un jour sa liberté», témoignent nos interlocuteurs. «Ce discours a été la cause de sa déportation survenue dans des circonstances tragiques avec les bombardements de Err par les forces coloniales», fait remarquer Boumel Diatta. Notre voyage nous mène à la demeure du défunt Alougaye Diatta située au quartier Nialo où il ne reste plus que les traces de sa case, délimitée par une ceinture carrée de verdure. Sa tombe située sur l’ancien site du Bois Sacré Guiram Badj n’est pas entretenue. Le Bois Sacré est aujourd’hui transféré à Kadiakaye par Boumel Diatta. Ce manque de repère matériel pour cet «important patrimoine historique» est noté par Michel Camara, maître d’hôtel du Royal Kabrousse. Une visite de quelques complexes touristiques s’en est suivie pour imprégner les filles des potentialités de la zone.
A la découverte des trésors
Les filles sont guidées successivement à l’hôtel Hibiscus et dans les différents complexes situés au bord de la mer à quelques encablures de la frontière avec la Guinée-Bissau. Le phare du Cap Rosco se pointe à quelques centaines de mètres de là. «C’est le Paradis sur terre», déclare une fille tombée sous le charme de cette merveille de la nature, qui était jusque-là inconnue d’elle. Il est vrai que la plupart des treize prétendantes à la couronne de Miss Sénégal de cette année ne connaissent pas la Casamance. C’est pourquoi Moïse Ambroise Gomis, président du Comité national d’organisation de l’événement, a trouvé nécessaire de leur faire comprendre que «ce voyage est tout justement une manière de les imprégner des potentialités énormes de la région de la Casamance dont (elles) pourront ultérieurement être les promotrices». Placée sous le sceau de la valorisation du potentiel touristique de la belle région de la Basse Casamance, «cette manifestation est celle de la découverte des trésors», pour reprendre le mot du directeur de l’Anpt.
Retour sur le défilé. Il est 22 h ce samedi 27 juillet, et les choses sérieuses vont commencer. Déjà, les invités ont pris d’assaut le Royal Kabrousse où le Ballet Africain de Ziguinchor a commencé à ambiancer au rythme du Bougarabou et des Kouwafoum, ces deux pièces de bois faites à base de rônier. Minuit passé de quelques minutes : les filles défilent une à une, -elles flottent plutôt- sous les ovations d’un public agité. Le tournis et les torticolis. L’agréable supplice dure ainsi pendant des heures et, à terme, c’est la satisfaction générale. Le député Timothée Poissy se réjoui en ces termes : «nous avons assisté à une merveilleuse fête de la jeunesse avec ces candidates dans la tranche d’âge de 18 à 20 ans. C’est une excellente chose que cela se passe chez nous au Cap Skirring pour booster le tourisme ici et promouvoir la destination Sud». Normal, monsieur le député, c’est justement cela l’esprit de la présence ici de tout ce beau monde. Mais on rappelle tout de même que le déplacement de ces beautés au Cap Skiring n’est pas en soi une compétition, mais plutôt un exercice de préparation, une récréation en vue de la grande finale. Venues de toutes les régions du Sénégal et de France, les filles ont apprécié le périple et ont déclaré avoir beaucoup appris. La délégation est rentrée sur Dakar le dimanche 30 juillet.
Rendez-vous le samedi 05 août à Saint-Louis, au Nord du Sénégal, pour la grande finale en question.
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