Le Monstre reprend du service après quelques mois d’accalmie. Cinq journalistes ont été convoqués par les limiers de la Dpj, hier. Après une traque infructueuse aux sources, les enquêteurs ont demandé aux trois journalistes du Quotidien de repasser lundi matin.
De dix-sept heures à 23 heures passées d’une demi-heure, Soro Diop, Aminatou Diop et Mouhamed Guèye respectivement Chef du desk politique, Chef du desk économie et Coordonnatrice de la rédaction du journal le «Quotidien» ont été dans les locaux de la Direction de la Police judiciaire (Dpj), hier. Ils ont été convoqués pour être auditionnés sur des articles publiés dans les éditions des samedi 22 et jeudi 27 août. Le premier texte en question alors signé par Soro Diop, avait traité de la convocation, par Wade en Suisse, d’un sommet de crise qui avait motivé le déplacement en catastrophe de Karim Wade, Abdoulaye Baldé et Madické Niang, en réaction à la publication du livre d’Abdou Latif Coulibaly : «Contes et mécomptes de l’Anoci.» L’autre article, sous la plume de Mohamed Guèye, portait sur le séjour royal et dispendieux de Me Wade à Biarritz au moment où la banlieue patauge dans les eaux de pluies.
Mais, l’audition des journalistes portait surtout, selon Aminatou Diop, sur l’identification des sources des journalistes concernant le sommet de crise. Les répliques ont été les mêmes : «La déontologie ne nous permet pas de divulguer nos sources», ainsi Mme Diop rapporte les réponses qui ont été données par ses confrères aux enquêteurs. Devant la constance des journalistes, les limiers leur ont demandé de publier des textes pour apporter des démentis à l’information qu’ils ont livrée. Motif évoqué : «Karim Wade, Abdoulaye Baldé et Madiké Niang n’ont participé à aucune réunion de cette nature.» «Niet», leur oppose la coordonnatrice du Quotidien, assurant l’intérim du directeur du Publication, Mamadou Biaye, en congé. Non sans justifier cette position : «On ne saurait le faire dans la mesure où la véracité de l’information n’est pas mise en cause.» Et de promettre de s’en ouvrir à sa rédaction.
C’est cette même position et la même fermeté qui ont été affichées par les journalistes au sujet du second texte, objet de cette convocation. Là, les limiers n’ont pas secoué les vacances dorées de Wade, mais se sont intéressées aux «sorties nocturnes des membres de sa délégation à Biarritz». Encore une fois, les journalistes n’ont pas varié dans leur déclaration, encore moins infirmer les informations contenues dans le texte. Ainsi, après des entretiens de plus de six heures, les trois confrères sont priés de repasser le lundi à neuf heures. Mais, il a été informé au Commissaire de la probabilité que Soro Diop ne se présente pas devant les limiers à cette date car il devrait aller en voyage demain dimanche. Et acte a été pris de cette situation.
AUDITION DE JEAN MEISSA DIOP ET FAYDY DRAME
Au nom de l’honneur des filles de Cheikh Tidiane Sy et de Madické Niang
Ce ne sont pas les seuls journalistes du Quotidien qui ont été convoqués à la Dpj car, c’est vers 20 heures que le directeur de Publication de Walf Grand-Place, Jean Meïssa Diop, et son reporter, Faydy Dramé ont débarqué pour répondre à une convocation des limiers. Ce sont les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Cheikh Tidiane Sy et Madické Niang qui tiennent à ce que les noms de leurs filles ne soient plus mêlés à une affaire de coups et blessures volontaires qui les opposeraient à un nommé Malick Ndiaye. Selon Faydu Dramé, les enquêteurs lui ont fait remarquer que seule la fille du ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio est partie s’est déclarée partie civile et que les deux filles citées n’y sont pour rien. «Et comme je n’ai pas le procès-verbal d’audition, j’ai pris l’engagement de faire la précision, au plus tard, dans l’édition du lundi», affirme M. Dramé. Cette décision du journaliste épouse la demande formulée par les limiers dans ce sens.
0 Commentaires
Participer à la Discussion