Avec des salles de cinéma qui disparaissent les unes après les autres, le petit écran envahi par des images venues d'ailleurs, une seule alternative s'offre au public : le plein air. Pour faire revivre le 7e art, l'Association sénégalaise de professionnels d'horizons divers (Panafrikimage) a investi, le temps d'un week-end, la Place de l'indépendance et le théâtre de verdure de Gorée.
‘Le cinéma africain n'existe pas, les cinémas d'Afrique existent, mais comment faire pour que le public africain ait accès à son propre cinéma et à ses propres images’. C'est pour répondre à une telle préoccupation que l'Association sénégalaise de professionnels d'horizons divers (Panafrikimage) a lancé, jeudi dernier, son projet Ciné-fusion à la Place de l'indépendance de Dakar. Selon son coordonnateur, Bernard Verschueren, ce projet, poursuivi durant tout le week-end au théâtre de Verdure de Gorée, vise notamment à faire savoir à la jeune génération, qu'il existe un cinéma sur le continent. Un cinéma qui, techniquement, tient bon la route, a la maîtrise du jeu d'acteur et de l'écriture du scénario. En effet, ‘les salles de cinéma disparaissent les unes après les autres et nos petits écrans sont envahis d'images d'ailleurs’, se désole M. Verschueren en face de cet ‘étrange et sinistre destin pour un art vivant par excellence et populaire par essence, d'être condamné à une telle invisibilité’.
Pour que vive le cinéma africain, une première diffusion en plein air avait eu lieu, selon le coordonnateur de Ciné-fusion, lors du dernier Fesnac à Tambacounda, en décembre 2005. Et, au menu de chaque projection, Ciné-vision offre une série de courts métrages de sensibilisation sur différents aspects de la vie des populations (santé, hygiène, éducation, etc.), mais aussi pour marquer l'année Senghor.
En outre, un long métrage sur un scénario du Sahel et/ou d'Afrique est proposé aux férus du 7e art. En attendant de suivre les projections de Gorée notamment, sur Le sifflet de As Thiam, Sia, le rêve du python de Dani Kouyaté, Saudade à Dakar de Laurence Gavron, Quartier Mozart de Jean-Pierre Bekolo, Le damier de Balufu Bakupa-Kanyinda et Lumumba de Raoul Peck, le public de la Place de l'indépendance de Dakar a, pour sa part, déjà visionné, entre autres, Léopold Sédar Senghor de la Négritude à l'universel de As Thiam, un portrait d'artiste : Ousmane Sow de Béatrice Soule et Le prix du pardon de Mansour Sora Wade.
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