Depuis des jours, la ville de Ziguinchor est plongée dans une effervescence que les jeunes n’avaient peut être jamais connue. Car, en près de trente ans, la capitale du sud a rarement connu une telle ambiance qui donne des couleurs à une ville à la vie rythmée par des coups de canons, des pleurs, des scènes de désolation, etc. Depuis quelques jours en effet, les Ziguinchorois ont commencé à envisager l’avenir avec beaucoup d’espoir. Celui de voir Ziguinchor reprendre goût à la vie comme avant le déclenchement du conflit casamançais.
Cet objectif constitue d’ailleurs une des missions du Festival international de Ziguinchor (Zig’Fest) dont le coup d’envoi a été donné par le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye. Hier en tout cas, la ville a ‘vaincu’, ne serait-ce que le temps d’une journée de festivités, l’angoisse des violences armées, de l’insécurité. Les Ziguinchorois se sont donnés rendez-vous à la Place Aline Sitoé Diatta pour communier, danser, chanter comme pour traduire la lassitude d’un peuple qui n’avait connu que cette ambiance avant le déclenchement du conflit casamançais. Cette situation n’a pas laissé indifférentes les nombreuses personnalités qui ont effectué le déplacement à Ziguinchor, parmi lesquelles, le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, le ministre d’Etat chargé de la Coopération décentralisée, Karim Wade, le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, les ministres de la Jeunesse et des Sports, Mamadou Lamine Keïta et de la Communication, Moustapha Guirassy, des Affaires sociales, Faustin Diatta.
Pour le chef du gouvernement, ce festival est la preuve que la paix est déjà là, même s’il reste des réglages à faire. Des réglages qui passent par les négociations de paix entre l’Etat et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Souleymane Ndéné Ndiaye a d’ailleurs réitéré son appel d’avant-hier en direction des rebelles casamançais. Pour lui, la balle est dans le camp de ces derniers.
D’ici là, le chef du gouvernement rappelle toute l’attention que l’Etat du Sénégal porte pour la Casamance. Une attitude qui s’est traduite par la mise en place de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (Anrac) qui conduit la reconstruction de la Casamance. Et le Premier ministre de citer certaines réalisations comme la boucle du Blouf, la route du Cap-Skirring, le bateau Aline Sitoé Diatta. Des efforts que le gouvernement poursuivra, promettent le chef du gouvernement et Karim Wade. Ce dernier a annoncé la réhabilitation du pont Emile Badiane et la construction de la route du sud. Et cela, pour accompagner le processus de paix en Casamance.
De toute façon, la résurrection de la Casamance, notamment de la ville de Ziguinchor, qui a le plus souffert de la rébellion, est en marche. La preuve par ce festival qui constitue également une opportunité économique pour cette ville en reconstruction.
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