Meiway et Duggy Tee ont livré, jeudi, les premières notes de la deuxième édition du festival Music Ebene à l’Institut français Léopold Sédar Senghor.
Institut français Léopold Sédar Senghor, 21 heures. Dans l’allée, qui mène vers le podium où doit se tenir le spectacle, deux enfants métissés accompagnés de deux femmes blanches, l’air surexcités, chantent «voilà string». Le ton est ainsi donné, de ce qui sera une soirée Hip-Hop suivie de coupé décalé et Zoublazo à souhait.
«Le paludisme continue de tuer. Mieux vaut prévenir que guérir», déclare Duggy Tee. Une affirmation qui, reprise par l’ensemble des artistes, reviendra en leitmotiv, tout au long de la première journée du festival Music Ebene, jeudi soir. Un festival destiné à lutter contre ce fléau meurtrier. Et pour pousser le cri très fort, c’est le rappeur Duggy Tee qui s’y colle le premier.
Dreads au vent, pantalon large baguy et T-shirt sobre, Duggy Tee bondit sur scène, micro à la main. Accompagné par un dance-breakeur talentueux, Duggy offre un rap créatif de qualité, aux textes engagés et aux sonorités soul très prononcées. Il est soutenu par un excellent Dj qui fait gémir les platines et résonner les basses. Le dynamisme du groupe ne tarde pas à se propager dans l’assistance, qui se balance bientôt, bras levés, tendus vers le ciel.
Lauréat du Prix du meilleur album solo 2005 lors du festival Hip-Hop Awards et musicien à succès avec des tubes qui cartonnent à la radio, l’artiste n’a, ce soir encore, pas démérité sa toute nouvelle aura. Accom-pagné de son frère Buggs Bunny, le rappeur déroule un répertoire fourni, n’hésitant pas à entonner des tubes qui ont fait le succès du Positive Black Soul, son ancienne formation avant le clash avec Awadi.
Une nostalgie qui va se prolonger jusque dans ses prochaines productions avec le titre Niary andano(deux compagnons), qu’il a chanté en exclusivité. Une très belle chanson qui parle d’amitié et d’amour et dont les paroles font penser à son ex-compagnon, Awadi. «Quand deux compagnons ne peuvent plus aller ensemble, le mieux est qu’ils se quittent en bons termes, tout en espérant de futures retrouvailles», dit la chanson.
Nubian Mady, un rappeur et ami de Duggy Tee venu des Etats-Unis et Fafady, ont partagé avec lui cette première partie réussie. Un public de tous âges et d’horizons différents avaient répondu présent au rendez-vous des artistes altruistes.
C’est sur un autre registre, mais non sans remporter un grand succès, que Frédéric Désiré Ehui, plus connu sous le nom de Meiway, se saisit à son tour du microphone. Qui n’a pas dansé sur les airs endiablés du chanteur charismatique ? «Blazo Blazo Zoblazo… » Dès les premières notes de cette chanson, les mouchoirs blancs s’agitent frénétiquement et les corps se meuvent langoureusement.
La communauté ivoirienne, fortement représentée ce soir-là, s’enflamme, et ne peut résister à l’envie de gagner la fosse pour danser et chanter à gorge déployée. Meiway fidèle à sa réputation d’«ambianceur» hors pair, fait monter la tension. Avec son orchestre au grand complet et surtout ses quatre danseuses, le chanteur ivoirien tient brillamment en haleine une assistance déjà conquise. Un répertoire riche d’une vingtaine d’années de présence scénique et qui passe de Jésus à Drogba en passant par le string. «Que les femmes qui ont porté des strings se lèvent, n’ayez pas honte c’est très jolie», lance-t-il avec un brin de provocation. Devant les hésitations du public, les danseuses, quant à elles, ne tarderont pas à s’exécuter. La suite se passe de commentaire. Décidément, Meiway reste incorrigible.
0 Commentaires
Participer à la Discussion