Le grand chanteur disparu il y a un an, Ndongo Lô n'est pas prêt d'être oublié par ses fans de Pikine qui lui ont rendu hommage au centre socio-culturel hier. Les jeunes sont venus en grand nombre pour danser et assister à la projection de ses concerts.
Plusieurs personnes étaient réunies dans le quartier de Hamdi Dia hier, le quartier d'origine de Ndongo Lô, pour assister au vernissage de l'exposition initiée pour marquer le premier anniversaire de la disparition de l'interprète de la cassette Aduna. Rappelé à Dieu le 16 janvier 2005 à l'âge de 30 ans, Ndongo Lô a défié bien des obstacles pour percer dans le monde de la musique.
A ses débuts, Ndongo Lô a eu la chance de rencontrer Papa Ndiaye Guéwel lors d'une soirée au Ravin night, où il «a pu s'introduire pour donner un aperçu de sa voix», témoigne son ancien comptable, Amar Khary Fall. Papa Ndiaye Guewel, ajoute-t-il, l'a invité à faire un duo sur son album Aoi. Sa carrière de chanteur était alors enclenchée. Elève à l'école coranique en bas âge, soudeur et finalement chanteur, le boy Pikine deviendra une grande vedette au pays.
Ndongo Lô a voyagé en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique et dans la sous-région ouest-africaine pour se produire. Malgré son grand succès, Ndongo Lô était très près des gens, raison pour laquelle il est encore apprécié même après sa mort. «Lors de son décès, même des talibés ont loué un car pour aller présenter leurs condoléances», note Amar K. Fall.
Depuis son décès, deux chanteurs sont venus pour «remplacer» Ndongo Lô lors de certains spectacles. Djiby Sèye et Bass Taye reprennent ainsi les chansons de Ndongo Lô, pour répondre à la demande du public. «De son vivant, on faisait quatre soirées par semaine dans les boîtes, après sa mort, on avait arrêté jusqu'au 3 avril suivant», fait remarquer notre interlocuteur. Selon lui, le groupe Jamm, qui recommence à se produire de plus en plus, entend continuer la promotion des meilleures chansons de Ndongo Lô.
La ville de Pikine a longtemps été mal perçue de la population, à en croire le comptable du groupe Jamm, Pikine était vue comme une ville de «bandits», se désole Amar K. Fall pour qui «la disparition de Ndongo est une grosse perte. Si les gens osent entrer à Pikine aujourd'hui, c'est grâce à lui!». Si on dit souvent que les grands artistes n'oublient jamais d'où ils viennent, on peut aussi dire que le Sénégal n'oubliera jamais Ndongo Lô.
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