XIBAR.NET (Dakar, 26 Mars 2010) - On a beau dire, le Brésil reste le miroir de la diaspora noire. Toutes les pratiques de ce pays rappellent fort bien les us et coutumes de l’Afrique noire, de la danse « Samba » au culte Vaudou. C’est pour ce fait que le président Wade avait choisi son homologue brésilien, Lula, comme parrain du Festival mondial des arts nègres, qui devait se tenir à Dakar, depuis 2008. Mais, le festival pourrait bien ne pas se tenir, après l’humiliation de la fille du président Wade, Sindiely, par le chef de l’État brésilien, qui a refusé de la recevoir. Un énième échec de la nouvelle diplomatie sénégalaise.
Croyant que les autres nations fonctionnent comme il dirige le Sénégal sur la base de l’informel, le président Wade avait dépêché sa fille Sindiely, au Brésil. Elle atterrira dans ce pays, dans l’espoir d’y rencontrer son chef d’État, Lula. Le président Wade se rit de ses ambassadeurs. Qualifiés et censés lui déblayer le terrain, il aime les surprendre et les contourner. Ce qui valut à son ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang de se voir refuser l’atterrissage dans la capitale du Niger, Niamey, où il s’était rendu, juste après le renversement de l’ex-président Mamadou Tandja.
Hélas, cette fois-ci, c’est sa propre fille, Sindiely, qu’il a mise au-devant de la scène pour sa statue et son Fesman, qui a été la victime de sa diplomatie informelle. Elle a voyagé et séjourné au Brésil, grâce à l’argent du contribuable sénégalais, sans rencontrer le président brésilien. Pourtant c’estlui que le chef de l’État sénégalais,Abdoulaye Wade, avait désigné président d’honneur du Festival mondial des arts nègres, qui devait avoir lieu depuis 2008 et qu’il fut contraint de repousser à la fin de cette année.
Mais, si le président Wade réussit la prouesse de ne pas rater son festival de cette année, il risque de le faire sans la présence du président Lula. Car, des journalistes brésiliens étaient venus à Dakar et étaient repartis avec des images de la colossale statue de Me Wade et de celles attestant de la misère des Sénégalais. Le film diffusé dans leur pays soulèvera le courroux de l’opinion brésilienne : « le président Wade n’est pas du genre à fréquenter, parce que nullement préoccupé par les soucis et intérêts de son pays », estimèrent bon nombre de Brésiliens. Une opinion parvenue au président Lula. Elle lui ouvrira les yeux sur ce qu’il pensait en son for intérieur : le président Wade cherchait à l’utiliser pour se mettre en valeur.
La visite inopinée et anti-diplomatique de la fille du président Wade, Sindiely, dans son pays a convaincu Lula que le président Wade est d’un autre âge. C’est pour se démarquer de lui, qu’il n’a pas reçu sa fille Sindiely. Selon nos sources, le président Lula a, également, été informé du budget dilapidé du Fesman. Or, il ne voudrait pas aller à l’encontre de son opinion, encore moins être mêlé à un fiasco. C’est pour le faire comprendre au président Wade qu’il n’a pas reçu la fille de ce dernier dans son pays. Or, Lula a été ciblé par Wade, pour élargir la liste des bons donateurs et des bailleurs, sur lesquels il veut s’appuyer pour réussir son Fesman. Il y a encore que le président brésilien, poursuivent nos sources, est informé qu’un Fesman « sérieux » se tiendra à Paris cette année. Il s’est dit dès lors, que celui de Dakar était risqué et sera de trop.
Le président Wade a été informé de sa position et pourrait renoncer à son festival. Au mieux, il va, encore, le différer. Déjà, il a déchargé Mame Birame Diouf de son statut de ministre d’État chargé du Fesman.
La Redaction
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