Mame Birame Diouf annonce la création prochaine de 11 musées régionaux et de plusieurs écomusées

Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique classé Mame Birame Diouf a annoncé, vendredi à Kébémer (42 Km de Louga), la construction prochaine de 11 musées régionaux et de plusieurs écomusées à travers le pays. M. Diouf qui ouvrait la première édition des journées culturelles de Kébémer dénommées ‘'Kébéculture'', a indiqué que ces futures réalisations entrent dans le cadre du programme d'aménagement culturel du territoire. La ville de Kébémer aura d'ici un an son écomusée et une bibliothèque pour aider à faire ressortir toute son histoire et sa riche culture'', a souligné le ministre de la culture qui a dit son option de décentraliser à la base des infrastructures culturelles de qualité. Les journées culturelles de Kébémer marquent une étape importante dans l'histoire du Kayor qui s'impose à la mémoire collective, a soutenu M. Diouf.
Le ministre avait auparavant procédé à la pose de la première pierre du mausolée de Kocc Barma Fall à Ndiongué (Ndande) et à l'inauguration à l'entrée de la ville de la statue ‘'Ndugorumer''. ''Nous nous évertuons à la valorisation optimale des ressources culturelles pour le bienfait des populations, a-t-il relevé en saluant le ''plateau exceptionnel'' de rythmes et de couleurs offert par ‘'Kébéculture''. Après avoir invité les fils de Kébémer à fuir les démons de la division, l'écrivain El hadji Moustapha Wade a profité de la présence du ministre Mame Birame Diouf pour remonter aux ''balbutiements'' de la démocratie au Sénégal.
‘'L'instauration de la démocratie par Senghor et Abdoulaye Wade remonte aux élections de 1978 lorsque les 18 députés du PDS avaient menacé de boycotter l'Assemblée nationale dont les textes leur interdisaient de constituer un groupe parlementaire parce que n'atteignant pas le nombre de 20'', s'est souvenu El Hadji Moustapha Wade. ‘'Informé alors des problèmes qui couvent au sein du parlement, le président Senghor qui avait demandé au bureau politique du PS de changer les textes m'a fait venir et m'a envoyé demander à mon frère de ne pas agir de la sorte, de ne pas torpiller les bases d'une démocratie encore frêle'', a ajouté M. Wade. Il a précisé que l'actuel président de la République avait accepté cette sollicitation jouant ainsi sa partition dans la consolidation de la démocratie.
Concluant cette page de rappel historique, l'écrivain Moustapha Wade a estimé que ‘'le ministre Mame Birame Diouf est venu ici représenter Senghor et le Sine et moi le président Wade et le Kayor''. Kébémer renvoie à l'arbuste ‘'Ndugorumer'' que le marabout sarakholé Moussa Kébé, venu du Guidimakha, découvrit avant de s'y installer, a dit le président du comité d'organisation, Thiendou Niang. M. Niang a souligné que l'idée d'organiser ''Kébéculture'' remonte aux assises d'avril 2003 au cours desquelles les contours du développement de la ville avaient été largement débattus et cernés.
''Kébéculture'' est organisé pour faire ressortir la culture ‘'ajoor'', ses valeurs de refus, d'engagement et de culte du travail, a estimé M. Niang insistant sur le fait que ‘'Kébémer est la patrie de Kocc Barma, le socrate africain, Lat jor Ngoné Latyr Diop, Cheikh Ibra Fall, etc.''. La manifestation qui transcende les partis politiques et les idéologies, est un partage avec tous les acteurs de développement de la cité, a encore dit M. Niang qui n'a pas donné le montant du budget global des journées culturelles Il a toutefois relevé que le chef de l'Etat leur a remis 10 millions de francs CFA et son ministre de la Culture, 7,5 millions.
Des lougors en or ont été distribués aux différents souteneurs de la manifestation à commencer par le président de la République jusqu'aux sponsors de cet événement culturel qui prend fin dimanche. le programme prévoit des soirées théâtrales, des expositions sur les valeurs ‘'ajoor'', les personnages, sites historiques, coiffures et tenues traditionnelles et un colloque sur ‘'Culture ajoor et construction nationale''.
Toutefois, des voix discordantes se sont élevées notamment chez les jeunes de l'association pour la défense des intérêts de Kébémer (ADIK) dirigée par Sidy Bara Fall qui soutiennent que ‘'certes +Kébéculture+ constitue un moment fort pour la cité mais l'essentiel ne se trouve dans le folklore mais dans la recherche d'emplois pour les jeunes qui sont dans l'oisiveté''