Présenté comme l'un des hôtes de marque du quatrième Festival du théâtre et du rire, tenu le week-end dernier, Mame Cheikhou Guèye «Sa Neex» se veut une star qui a la tête sur les épaules. Même s'il reconnaît que la gestion de cette popularité «s'avère parfois difficile». «Difficile, poursuit-il, dans la mesure où les Sénégalais ne savent pas faire le distinguo entre les personnages incarnés à l'écran et la vie réelle de l'artiste qui, par ailleurs, a une personnalité. Et les gens doivent le reconnaître».
En outre, ce qui rend amer la vedette de la troupe Soleil Levant de Thiès, ce sont ces manquements liés à sa tendance à ne pas honorer ses contrats. «On m'accuse de ne pas respecter mes engagements alors que je ne signe pas de contrats», lâche Sa Neex qui ajoute : «j'ai un staff composé de mon manager, Omar Diop, d'un avocat et d'un chargé de communication, en l'occurrence Malick Mbaye qui gère en même temps la communication de Youssou Ndour. Ces gens sont chargés de gérer mes relations avec les promoteurs qui me sollicitent pour des spectacles. Je ne signe avec personne».
Le comédien trouve ainsi «dommage» que des accusations de ce genre soient portées contre sa personne. «Je suis choqué quand j'entends dans les médias des organisateurs de spectacles dire au public que c'est Sa Neex qui nous a fait faux bond, alors que très souvent ils mettent la charrue avant les bœufs... », se désole notre interlocuteur. Selon lui, c'est une volonté manifeste de le mettre en mal avec le public. «Et ceci, fait-il remarquer, m'a d'ailleurs valu le sobriquet de Sa truand». «C'est un des aspects négatifs de la popularité», avoue-t-il.
Des férus du théâtre ont tantôt annoncé une censure qui serait sur la tête de l'un des personnages les plus en vue du Soleil Levant. Mais Sa Neex coupe court et lance qu'«il n'en est rien». «C'est une fausse rumeur.
J'évolue dans une structure autonome et je continue à honorer mes engagements. Les productions du Soleil Levant n'ont pas été censurées», rassure-t-il. Aujourd'hui, en plus de ses prestations dans le théâtre, Mame Cheikhou Guèye s'investit de plus en plus dans la publicité. Et la raison semble toute simple. «Au Sénégal, note-t-il, le théâtre ne nourrit pas son homme. C'est grâce à la publicité et aux engagements internationaux que nous arrivons à gagner de l'argent, ...» Au-delà de son talent d'artiste, Sa Neex a marqué l'esprit de certains acteurs en déclarant que «c'est grâce à la piraterie que nous autres (jeunes) artistes sommes connus». Avec le recul, l'artiste avoue «ne regretter nullement cette déclaration», faite au début de sa carrière. «Je l'ai faite dans le but d'inciter les distributeurs, notamment privés à favoriser le marché national dans la sortie des productions théâtrales», explique-t-il.
Une discussion avec Sa Neex perd de sa passion dès que vous abordez la défection de son ami Aladji, au lendemain du Grand Bal 2005 de Paris Bercy. «Aladji est un ami, un frère et son acte n'engage que lui (...). Je l'ai appris comme tout le monde», lance-t-il. Interpellé sur ses contacts avec le «fugitif», Sa Neex avoue : «j'ai souvent de ses nouvelles mais je ne peux pas vous dire où il se trouve». Aladji, selon lui, ne regrette nullement son acte. Mais, fait-il, remarquer, «le seul remords qu'il aurait, c'est par rapport au théâtre qu'il a abandonné».
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