En marge du festival de danse Kaay fecc, qui a ouvert ses portes depuis samedi 30 mai dernier au centre culturel Blaise Senghor de Dakar, Matador, un des parrains de cet événement, s’est prononcé sur la situation de la danse hip hop au Sénégal.
Ce rappeur sénégalais a lancé un appel à ses pairs quant à l’accompagnement d’événements comme Kaay fecc, qui selon lui, sont inclus dans le mouvement Hip hop. Matador a également sollicité l’implication des médias dans la danse en allant à la découverte des professionnels du milieu.
Le rappeur Matador, un des parrains du festival Kaay fecc, a donné ses impressions sur la situation actuelle de la danse hip hop au Sénégal. Le festival Kaay fecc, qui s’est déroulé pendant une semaine à Dakar, a élu le centre culturel Blaise Senghor comme village du festival.
Matador est un rappeur sénégalais également membre du groupe Bmg 44, après avoir participé aux trois dernières éditions de Kaay fecc, il a trouvé que : « on constate de plus en plus une évolution ». Satisfait du progrès enregistré, il a en effet avancé : « il y a de la matière. Il y a beaucoup à faire, mais on y crois encore ».
Pour ce rappeur, « la culture hip hop c’est pas seulement le rap ». C’est pourquoi il a pensé qu’il ne peut pas « aimer le rap sans aimer la danse hip hop ». Étant jeune, Matador a fait ses premiers pas dans la danse et que c’est à travers cette discipline qu’il a connu les autres piliers de la culture hip hop.
C’est ainsi qu’il a lancé un appel à ses pairs pour qu’ils viennent répondre à ce grand événement qu’est le festival Kaay fecc et qui regroupe toutes les danses internationales en un message de paix, de tolérance et à la réflexion face aux nouvelles mutations sociales.
Il s’avère que le Sénégal compte aujourd’hui 3000 groupes de rap déclarés et qu’à coté de cela il y a des jeunes qui ne connaissent que la danse et qui se battent tous les jours pour se faire de la place. Matador a pensé que : « quand c’est hip hop, même si c’est de la danse, tout le mouvement doit se déplacer pour venir s’imprégner du niveau. S’il y a un bon niveau alors, on peut intégrer ces jeunes dans nos clips, dans les spectacles vivants que nous faisons », a –t-il soutenu.
Force est de constater cependant que la danse sénégalaise a beaucoup d’écart par rapport aux danses étrangères. « Ce n’est pas les mêmes niveaux, selon Matador, parce qu’il n’y pas les mêmes moyens ». Il y a des danseurs professionnels étrangers qui ont su s’imposer et faire de leur métier un gagne-pain.
Au Sénégal, il y a des problèmes de salles de répétitions, de centres, de formations. D’après ce membre du groupe Bmg 44, « il faut une base et voir comment essayer d’intégrer le maximum de jeunes. C’est ce que Kaay fecc a réussi en mobilisant beaucoup de groupes de jeunes des régions.
Cela va permettre d’augmenter le niveau », a-t-il poursuivi. Matador a également loué l’implication des médias dans cette dynamique. « Les médias doivent également faire leur part. Ce qu’on voit à la télé, c’est pas de la danse, sinon du n’importe quoi », a-t-il déclaré. « Il y a pourtant de bons danseurs au Sénégal, avec de belles chorégraphies et on ne les voit pas sur nos chaines », a constaté le rappeur. « La danse çà parle. On s’exprime avec mais on ne s’exhibe pas avec elle ». Et à son avis : « c’est dommage de voir nos télévisions nationales préférer des filles à moitié nues alors que le pays regorgent de vrais danseurs qu’on ne retrouve que dans des événements tels que Kaay fecc », a-t-il ajouté. Matador, qui a fait honneur pour cette cinquième édition, de parrainer le festival Kaay fecc, a souhaité vivement « que les jeunes y arrivent, et que la génération qui va suivre puisse étonner le monde sous le drapeau sénégalais ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion