Collé Sow Ardo a décliné hier en conférence de presse les contours de la quatrième édition de Sira Vision prévue en fin Mars. Le thème retenu cette année à trait à la problématique de la transmission du Vih de la mère à l’enfant, et la conférencière a particulièrement insisté là-dessus, estimant « important que les femmes et les jeunes soient suffisamment informés pour qu’il y ait moins de nouvelles contaminations ». Pour cela, Collé et son équipe vont aller à la rencontre des consciences-cibles à travers le Sénégal, accompagnés d’une équipe de médecins dont le message est supposé passer le mieux.
Mais « Sira Vision », c’est avant tout un concept de base essentiellement articulé autour de la mode avec comme moteur un double principe : la promotion des jeunes créateurs et la structuration du milieu de la mode avec notamment la mise sur pied d’unités de confection. « Sira Vision est un événement axé sur la mode qui intègre les différents moyens pour assurer des réponses pertinentes aux difficultés du secteur », a d’ailleurs fait savoir Collé Sow Ardo qui précise : « cette 4è édition s’inscrit dans une dynamique de développement des compétences des métiers de la mode matérialisé par le slogan ‘’Sira Vision : une navette pour se former, une navette pour s’insérer’’ ». Se former, ce n’est pas le plus ardu au vu de la performance de jeunes créateurs comme Cheikha, Binta Bakhoum ou Ndiaga Ndiaye ; l’insertion est ce qui pose le plus problème et c’est à ce niveau que Collé voudrait investir son énergie citoyenne. Il sera donc aménagé et formalisé, dans le cadre de cette 4è édition de « Sira Vision », un espace de rencontre entre mécènes, banquiers, etc, avec de jeunes créateurs en particulier. Le but, selon celle que l’on surnomme « la reine du pagne tissé », est d’emporter l’adhésion des premiers en leur exposant clairement les raisons qui devraient les amener à soutenir l’activité de création dans le domaine de la mode.
« Sira Vision » est défini comme un concept total avec ses volets social, pédagogique et économique. Mais aussi et surtout culturel. « C’est un programme avec sa série de défilés qui mettent en valeur plusieurs pans de nos réalités culturelles africaines à travers le vêtement ». « Réalités africaines » car « Sira Vision » est en effet un rendez-vous africain – et mondial - de la mode qui maintient son cap et satisfait d’année en année les ambitions qu’il se donne en dépit des difficultés financières auxquelles il se heurte souvent. Collé Sow Ardo est une ancienne mannequin qui a intégré par la suite l’Institut de Coupe et de Haute couture de Paris d’où elle sort diplômée. En 1983, date de création de son propre label, elle organise son premier défilé où, nous apprend un communiqué, « elle assure toute la chaîne de production du design au patronage, du moulage au montage, de la coupe à la couture jusqu’aux finitions ». Cette présentation, dit-on, marquera un réel tournant pour la styliste : le modèle en pagne tissé, le seul sur la douzaine de tenues présentées, remportera le plus de succès et deviendra, au fil du temps, la signature de Collé.
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