A l’occasion d’un récent séjour au pays Pape Bass, musicien sénégalais vivant en Suisse depuis plus de vingt ans, s’est rappelé à notre bon souvenir lors d’un bref passage à notre quotidien national pour nous présenter son dernier produit, un “ best off ” de ses cinq précédents albums .
De retour pour prendre quelques inspirations profondes et vitales au pays, Pape Bass, musicien du super Diamono de la première heure a saisi l’opportunité de ce voyage pour présenter son “ Best off ” et sonder les possibilités de se faire distribuer à Dakar et dans la sous-région.
C’était aussi une occasion de feuilleter l’album des souvenirs de la belle époque du Super Diamono, l’un des groupes qui aura le plus marqué l’histoire de la musique sénégalaise au cours de deux décennies passées. Avec ses potes Oumar Pène (chant), Lappa Diagne (batterie), Aziz Seck (tam tam) et Iso Lô (chant, guitare, harmonica) Pape Bass qui a gardé dans ses productions en Suisse le surnom d’Elias avait écrit, et joué une musique sénégalaise qui a révolutionné ce qui se faisait alors. C’était une musique très proche des rythmes afro-cubains.
Au détour d’une longue tournée de six mois en Gambie, puis en Casamance où l’avait rejoint Iso Lô, le groupe Super Diamano d’alors avait introduit après la batterie, le “ sabar ” ”(percussion sénégalaise). Elias Bass se rappelle “ nous étions très proches de la musique “ soul ”, nous écoutions Otis Redding, James Brown etc…Prosper Niang du Xalam et Lappa Diagne du Super Diamono étaient parmi les premiers à jouer de la batterie dans les orchestres sénégalais. On peut dire que c’est à cette période, vers 1979 que nous avons créé le “ groove mbalakh ”. Au départ les gens écoutaient un peu étonnés, puis ça a accroché le public ”.
Intégré dans la société suisse, Pape Basse travaille dans une industrie d’alliage précieux pour l’horlogerie, mais musicien, il l’est resté jusqu’au bout … des doigts. Propriétaire du studio “ SFM ” ”(pour Sound for music) du côté de Zurich, Pape Bass fait des enregistrements pour les musiciens et joue souvent pour eux dans les productions.
On l’a connu à l’époque florissante du Super Diamono comme organiste et compositeur et il est à l’origine de bien des mélodies qui ont sorti le Super Diamono de l’époque de l’anonymat à la grande notoriété.
Touche à tout, des claviers Pape Bass s’est mis à fond à la guitare qu’il a toujours affectionné, ainsi que d’autres instruments.
En fait il se définit lui-même comme un “ multi-instrumentiste ” et cela lui sert énormément pour promouvoir son “ Afro feeling music ”, une musique d’inspiration africaine, avec une ouverture marquée vers les autres musiques occidentales en particulier. Il chante beaucoup en ouolof avec une thématique qui se présente comme une ouverture vers toutes les races sans aucune discrimination. Il trouve le moyen d’exprimer tout cela lorsqu’il se retrouve quelquefois avec ses amis musiciens sénégalais lors de concerts en Suisse.
Somme toute on est toujours dans la “ world music ” avec les nouvelles sonorités que Pape Bass a créé dans son studio, au long des cinq albums qu’il a produit de “ Junior ” en 1989, “ Children freedom ” en 1991, “ Witness ” en 1995, “ Black is bright and deep ” en 2000 à “ Merna ” en 2003.
Entre les cours de musique qu’il donne à ses heures perdues, et les concerts qu’il programme dans les stations à Crans Montana,
Anzère, à Haute Nendaz dans les stations de montagne, Pape Bass Trouve à s’occuper amplement.
L’une des satisfactions de la vie de musicien de Pape Bass est d’avoir prouvé à ses parents qui n’y croyaient pas, que la voie qu’il avait choisi un matin de 1981, en plaquant les études au lycée technique Delafosse de Dakar, pour suivre ses potes du Super Diamono en tournée, aura été une bonne voie.
En dépit de tous les préjugés qui courraient sur le dos des artistes musiciens, quand il se retourne aujourd’hui Elias constate avec plaisir qu’en 27 années l’opinion a évolué favorablement sur ce sujet.
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